Entretien avec Volk-Man, bassiste de Die Apokalyptischen Reiter

Entretien avec Volk-Man, bassiste de Die Apokalyptischen Reiter :

Die Apokalyptischen Reiter ou Les Cavaliers de l’Apocalypse allemands reviennent cet été avec un nouvel album intitulé Der Rote Reiter, (le cavalier rouge), qui sortira dans les bacs le 25 août prochain. Nous avons rencontré Volk-Man, bassiste du groupe qui nous en dit un peu plus sur ce nouvel album à venir.

Vous sortez un nouvel album intitulé Die Rote Reiter le 25 août prochain. Le titre de votre première chanson est ‘’Wir sind Zurück’’ qui veut dire « Nous sommes de retour » en Français. Est-ce que cela signifie que vous êtes de retour avec ce nouvel album ou alors que vous retournez à vos racines musicales ?

Volk : Je pense qu’en effet, nous sommes plus que de retour simplement avec cet album car nous avons fait une longue pause et après avoir fêté nos 20 ans de carrière avec un festival en 2015 nous avons décidé de faire une pause encore plus longue. On a un peu craqué mentalement parlant après toutes ces tournées, les compositions et la création d’albums les uns après les autres. Mais maintenant nous avons le sentiment que l’énergie est de retour. L’état d’esprit dans le groupe est bien meilleur qu’il y a deux ans. Nous avons fait un album très intense qui surprendra probablement beaucoup de fans, surtout ceux qui trouvaient qu’il manquait le côté heavy dans certains de nos albums précédents. Nous sommes de retour avec un son plus vengeur.

Et pouvez-vous nous en dire un plus sur cet album. Quel est le message que vous voulez donner avec cet album ?

Volk : Le titre de l’album, Der Rote Reiter veut dire le Cavalier Rouge en français. Dans le dernier chapitre de la Bible, ‘’Le Livre des Révélations’’, on peut trouver toute l’histoire du Cavalier Rouge. Le Cavalier Rouge fait partie des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse qui viennent sur Terre pour la détruire. Le Cavalier Rouge est couvert de sang, il a une énorme épée à la main qui lui sert à prendre toute vie qui croise son passage sur Terre. C’est un nom assez sombre et intense. La plupart des chansons ont une énergie plus sombre, surtout au niveau des paroles. Il se passe beaucoup de choses tristes dans notre monde actuel. Lorsque l’on allume la télévision on peut voir des images de sang et de guerre, et on ne peut pas s’empêcher de penser que cette société, ce monde dans lequel on vit vient à sa fin. Tôt ou tard, cela arrivera. Tout n’est pas aussi pessimiste sur cet album, mais quelques-unes des chansons ne sont pas vraiment positives.

Oui en effet, la plupart des chansons sur cet album ont des paroles assez noires, mis à part la dernière chanson de l’album peut-être qui est bien plus calme et qui apparaît comme un soulagement à la fin de l’album.

Volk : Oui. La dernière chanson est un peu plus calme. Normalement, nos albums font environ 40 ou 45 minutes. Mais cette fois-ci, il est bien plus long. Il dure environ 55 minutes. On pensait même que s’il était trop long on ne mettrait pas les deux dernières chansons sur l’album. Mais en y réfléchissant, il y a 45 minutes de musique très intense et il y a ces deux chansons plus lentes à la fin… et si vous prenait le temps de vous asseoir sur votre canapé et d’écouter l’album d’une oreille attentive, ces deux derniers morceaux permettent de clore l’album en douceur. Cela laisse le temps de réfléchir sur tout le reste de l’album et nous avons donc décidé de garder les deux dernières chansons.

Et quel a été votre moment préféré dans la composition de cet album ? Le composer, l’enregistrer, ou êtes-vous pressé de jouer les nouveaux morceaux sur scène ?

Volk : Tout a été génial. Nous étions sûrs que notre pause prendrait bien plus de temps car tout le monde était vraiment fatigué de ce groupe. Nous avions tous très envie de faire des choses différentes. Notre guitariste Ady, et Fuchs notre chanteur ont voyagé à travers le Cambodge et la Thaïlande et ont partagé plein de belles choses pendant des mois. J’ai passé un peu de temps au Japon. Nous nous sentions tous vidés et nous en avions marre de tout ce business musical. Nous avions envie de recharger nos batteries. Puis, nous nous sommes revus sans pour autant avoir l’intention de créer quelque chose musicalement parlant. Nous avions juste envie de passer du temps ensemble et de boire quelques bières. Et en plein milieu de la nuit, nous avons décidé d’aller dans notre salle de répétition pour se faire un bœuf et s’éclater un peu. Et une chose en amenant une autre, on a composé la chanson ‘’Wir Sind Zurück’’ dans la nuit. Puis nous nous sommes dit « Ouah ! Nous devrions faire un album sur la même lignée que ce morceau ! ». C’est-à-dire, venir à la salle de répétition, ne pas trop réfléchir, laisser la musique parler d’elle-même. Et c’est ce que nous avons fait et je crois que cet album est celui que nous avons écrit le plus vite. Cela nous a pris seulement quatre mois. Tout semblait tellement facile. C’est un album qui vient des tripes et non de la tête. Nous voulions attraper l’énergie pure de ces premiers moments magiques. Puis, nous avons tout apporté en studio à Alex, qui est aussi le guitariste de Heaven Shall Burn. C’est un ami très proche. Il vit à dix minutes de chez moi. Et pour je ne sais quelle raison, nous n’avions jamais travaillé ensemble auparavant. Et nous nous sommes dit que nous aurions dû faire ça il y a des années. C’était vraiment génial de bosser ensemble. C’est un mec bien. Nous avons enregistré en pleine nuit tout en buvant quelques bières et quelques whiskys. Tout le processus d’enregistrement a été très plaisant pour nous. Nous avons dit à Alex que nous voulions transmettre l’état d’esprit du groupe. Je ne voulais pas faire cinquante prises par chanson jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. Personne n’a besoin de chanson parfaite, on n’a besoin de sentir l’aspect humain derrière chaque enregistrement. On doit juste capturer le bon moment, celui où l’on ressent la magie. Tout a été différent pour cet album. Les sessions d’enregistrement, tout le processus d’enregistrement… Cela nous a refait penser à comment nous faisions des albums il y a dix ans.

Cela se ressent sur l’album. Quand un album est trop parfait, il est souvent trop lisse. Là on sent que votre musique vient de votre cœur et de vos tripes.

Volk : Oui ! Parfois, lorsque l’on vient enregistrer, on prépare deux ou trois versions d’une partie de la chanson et les producteurs nous disent « Ok, on garde cette version et on la copie sur le reste du morceau. » Mais cette fois, nous avons joué chaque note, ce qui est une bonne chose car nous n’avons pas été coupés dans notre élan. Quand on sait que l’on va être coupé pour refaire une prise, ou rejouer quelques notes, on se donne seulement à 80% alors que lorsque l’on peut jouer le morceau en entier et ressentir son énergie, on se donne à plus de 110%. C’est une autre approche, une autre énergie. Et je pense que les auditeurs peuvent entendre que le son grandit à mesure des chansons, la musique vit. Il va ressentir toute la sueur et le sang que les musiciens ont mis dans cet album. Ce n’est pas un album typique, enregistré sans aucune fausse note. Ce n’était pas ce que nous voulions.
 

Du coup, êtes-vous impatient de partager cette énergie avec vos fans sur scène ?

Volk : Oui tout à fait. Et il est grand temps qu’on le fasse. Nous ne voulions pas faire de festivals en plein air cette année car cela prend beaucoup de temps de préparer un nouveau show. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour répéter et nous avons besoin de temps pour nous préparer. Ce n’est que maintenant que nous avons décidé quelles chansons nous allions mettre dans notre setlist. On tournera en octobre et en novembre en Autriche, en Allemagne et en Suisse qui sont nos plus gros marchés. Ensuite, on fera une petite tournée en Russie et en Ukraine cet hiver. Nous cherchons également à faire quelques dates dans les festivals en France pour l’été prochain. Nous aimerions bien pouvoir jouer au Hellfest. Ce serait vraiment bon pour le groupe, car nous n’avons ne jouons pas tant que ça en France même si c’est le pays où nous avons le plus de fans et où nous vendons le plus d’albums après l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse. C’est toujours un peu problématique d’avoir un nom de groupe allemand et de chanter en Allemand. Les promoteurs et les tourneurs doutent toujours que notre groupe puisse attirer beaucoup de monde. Je pense que c’est plus facile de faire jouer un groupe de death metal classique plutôt que nous.

Et je pense que c’est un tort, car vous avez toujours tellement de surprises en réserves pour votre public. Je vous ai vu il y a presque dix ans maintenant à un festival à Nancy dans le nord-est de la France.

Volk : Ah oui ! C’est le festival où nous avons joué avec Amon Amarth !

Oui exactement ! En plein milieu du concert, vous avez fait monter une jeune fille du public sur scène pour la mettre dans un bateau gonflable et le rejeter dans la foule. Même si les autres groupes avant vous avez bien joué, je crois que le public n’avez pas été aussi réceptif. Vous savez vraiment transmettre votre énergie. Le public s’amuse.

Volk : Oui, nous essayons de partager notre énergie avec le public et sur scène car si le public vient voir un concert, c’est qu’il veut passer un bon moment. Et je pense que nous avons bien plus à dire que de partager de la haine et de la colère. C’est bien trop limité à notre avis, et c’est pourquoi vous pouvez trouver ces différentes humeurs sur nos albums. Nous avons un côté noir, mais nous avons aussi des chansons plus détendues car la vie change tous les jours. Des fois, nous avons composé des chansons en revenant de la plage, ou commencé à répéter après une fête et nous étions d’humeur légères. Je pense qu’il est inutile de rayer ce genre d’émotions de nos chansons car nous voulons aussi que les gens qui nous écoutent passent de bons moments avec nos chansons. Cela a toujours été notre intention et cela n’a pas changé avec les années.

Et est-ce que vous avez prévu d’autres surprises du genre pour vos prochains concerts ?

Volk : Oui sûrement ! Bon, je dois dire qu’on en a un peu marre du truc avec le bateau gonflable, mais les fans le demandent à chaque fois. C’est un peu le point culminant du show pour certains fans. Ils attendent d’être l’élu, celui qui sera sélectionné par notre chanteur pour faire un tour dans le bateau. Donc, je pense qu’on ne pourra pas vraiment retirer ça de nos concerts. Mais pour le moment, je crois que nous ne voulons pas ajouter trop de choses divertissantes. Nous avons déjà un show bien rodé, et une bonne interaction avec le public. Les gens peuvent venir sur scène et se jeter dans la foule. Mais même sans effet spéciaux, je pense que le public ressent quand le groupe passe un bon moment sur scène. Beaucoup de groupes ajoutent des effets spéciaux, avec beaucoup de techniques et des machines, mais ne sont pas à fond sur scène et cela se ressent et les effets spéciaux ne cachent pas le manque de motivation. Là, j’attends les prochains concerts avec impatience. Nous avons envie de botter des culs sur scènes, de mettre une claque au public.

Et si vous aviez des fonds illimités, vous feriez quoi pour créer le concert de vos rêves.

Volk : Oula… Je ne sais pas… Il me faut le temps d’y réfléchir. Euh… Un lion qui sauterait à travers des anneaux de feu pourrait être marrant. En fait, je crois que j’aimerais intégrer des numéros de cirque. Avoir une grande balançoire dans les airs sur laquelle on pourrait jouer et faire des acrobaties. Le feu fait toujours son petit effet, mais on va laisser ça à Rammstein ! J’étais dans une salle de concert, où ils avaient mis plein de brouillard dans la salle avec des lumières assez intenses. L’atmosphère était tellement lourde que j’ai un peu perdu l’équilibre et mon sens de l’orientation. C’était un effet intéressant. Mais je crois qu’on peut faire tellement de choses différentes sur scène, comme avoir une grande chorale qui chante avec vous, ou des instruments rares. Mais bon, malheureusement nos ressources sont limitées.
 

Si vous deviez choisir seulement un mot pour définir Die Apokalyptischen Reiter, lequel serait-il?

Volk : Je choisirai INTENSE.

Pourquoi ?

Volk : Car tout ce que nous faisons est plein de passion. Tout n’arrive pas par pur coïncidence. Nous réfléchissons beaucoup à ce nous faisons, à ce que l’on veut transmettre aux gens. Nous avons une grande responsabilité à travers ce que nous faisons. Des fois nous recevons des retours complètement fous sur notre musique qu’ils soient plein de colère ou drôles. Tout cela est plein d’intensité. Nous donnons beaucoup aux gens et nous recevons beaucoup en échange. Cela affecte notre vie quotidienne. Je pense que l’intensité décrit bien ce qu’est notre groupe. Il y a aussi des sentiments très intenses entre les membres du groupe. Nous avons besoin de ressentir cette intensité pour nous sentir vivants. Nous ne voulons pas faire de choses médiocres. Nous voulons exprimer les parties artistiques qui se cachent en nous que ce soit sur scène ou sur un disque.

Et maintenant que vous êtes de retour, pensez-vous que vous allez mettre en place plein de projets avec le groupe ?

Volk : Oh oui ! Maintenant, nous vivons tous ensemble comme si nous étions mariés. Nous avons beaucoup de dates qui nous attendent. Beaucoup de promotion à faire. Mais tout le monde est impatient de faire tout ça, car après cette longue pause que nous pensions vraiment nécessaire, nous avons remarqué que les liens entre nous se sont resserrés. J’ai rencontré Fuchs à l’école quand j’avais six ans. On se connait depuis près de quarante ans maintenant. Nous ne sommes pas un groupe qui se voit seulement pour être sur scène ensemble. Nous nous connaissons vraiment, et chacun de nous a évolué à travers toutes ces années. Je pense que nous sommes arrivés aujourd’hui à un moment où nous sommes plein d’énergie positive. Et je pense que ce nouvel album est un bon exemple de ce que produit cette nouvelle énergie. Nous avons vraiment envie de montrer cette nouvelle énergie qui nous anime sur scène. Montrer le renouveau de notre groupe.
 

Interview: Eloïse Morisse

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