Jurgen Hondshoven, guitariste de Storm Upon the Masses

Alors que The Ones who Came Back, le premier opus de Storm Upon the Masses s'apprête à sortir, nous avons posé quelques questions à Jurgen Hondshoven, l'un des guitaristes de la formation belge de brutal death. Nous avons souhaité en savoir plus sur le processus de composition, le concept présent derrière les titres et leur vision du brutal death.

Bonjour Jurgen et merci de nous accorder cet entretien pour La Grosse Radio. The Ones Who Came Back, votre premier album, s'apprête à sortir. Quel regard portes-tu sur le travail que vous venez de réaliser ?

Bonjour et merci à vous de nous recevoir ! Et bien, tout d'abord, tout s'est très bien passé. Nous avons travaillé avec des personnes fantastiques sur cet enregistrement et les chansons sont sorties telles que nous les voulions : heavy, brutales et bien produites ! En tant que musicien, c'est toujours difficile d'analyser clairement les choses sur un nouvel album, car je me suis beaucoup investi dans chaque détail et qu'il est encore tôt. Tu perds du coup l'objectivité que l'on peut avoir avec du recul, mais les premières réactions sur l'album sont positives. Nous étions très heureux lorsque nous avons eu le résultat final, donc oui, nous sommes très excités !

L'artwork de The Ones Who Came Back me rappelle l'univers du Seigneur des Anneaux, tout comme pour l'interlude "The Arrival" sur lequel on retrouve des bruitages de bataille. Cet album est-il conceptuel ? Pourquoi avez-vous tenté d'intégrer ce genre d'univers dans votre musique ?

C'est en grande partie un concept album. Le titre te donne une idée du sujet et les choses sont bien décrites dans les paroles. De plus, nous avons tenté d'injecter les sentiments liés à l'histoire dans notre musique, en préservant la brutalité. Lorsque Bart (batterie) et moi étions dans la phase d'écriture des textes, il a suggéré l'idée d'un concept, une idée générale derrière l'album. Il a donc écrit une trame narrative et nous avons en partie suivi cette idée. Cela était également très excitant. Et puis j'avais une idée assez précise de ce que je voulais pour l'artwork, nous en avons parlé avec le groupe et j'ai donné à Daemorph (réalisateur de la pochette) toutes les infos et les idées en question. Ce n'est toutefois pas basé sur Le Seigneur des Anneaux. J'ai juste suivi l'inspiration, tu vois ce que je veux dire ? Je n'arrive toujours pas à croire que Daemorph ait réussi une telle pochette. C'est un artiste incroyable.

Sur cet album, on retrouve des influences relativement évidentes, comme Suffocation (notamment dans le chant de Brecht, qui me rappelle Frank Mullen), Hour of Penance et Origin. Qui sont vos autres influences ?

Oh merci pour ce que tu dis, c'est un super compliment ! Brecht a du coffre et c'est vrai qu'il s'est très bien préparé pour cet album. Il y a toujours de nombreux groupes que nous admirons et que nous écoutons. Mais tu dois toujours tenter de mettre au maximum de toi-même dans ta musique. Honnêtement, parfois il est inévitable de ne pas mettre quelques-unes de nos influences, même de façon inconsciente. Il y a plusieurs profils de metalleux au sein de notre groupe. Certains d'entre nous aiment The Black Dahlia Murder, d'autres Behemoth, Vomitory, Hideous Divinity ou Vader. Et en ce qui me concerne, les dieux sont Krisiun.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur votre façon de composer ? Avez-vous tous participé à l'écriture des morceaux ?

Il y a des titres que nous avons écrits tous ensemble, et d'autre qui ne proviennent que de Bart et de moi-même. Mais si quelqu'un propose une bonne idée, nous la creusons et tentons de la faire fonctionner avec le tout. Concernant les paroles, Brecht en a écrites lui-même et d'autres viennent de Bart et moi.

Les titres que vous avez écrits sont techniques mais également directs et puissants. Est-ce difficile de trouver le bon équilibre entre technicité et brutalité ?

Nous ne pensons pas les choses en ces termes. La musique n'est que l'aboutissement des idées que nous avons et de comment nous pensons que les choses vont fonctionner. Quand je suis concentré sur l'écriture, les idées viennent, qu'elles soient directes ou un peu plus complexes. Cela ne me pose pas de soucis. Nous ne voulons pas suivre une quelconque mode, nous écrivons juste la musique qui nous plaît. Nous exprimons notre propre créativité, puisque c'est comment cela que le plaisir de jouer durera le plus longtemps. Te rappelles-tu les premiers jeux vidéo auxquels tu jouais ? Tu ne te souciais pas de comment ils étaient faits, tu ne faisais que t'amuser à y jouer encore et encore, non ? Et bien pour nous, c'est pareil pour la musique.

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Vous avez signé avec Dolorem Records pour cet album. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

Nous avons eu des propositions de labels qui étaient intéressés, et de personnes qui étaient très sympathiques en prime. Mais avec Alex et Dolorem Records, nous avons immédiatement eu le bon feeling. C'en est même amusant de gérer l'aspect commercial avec eux et d'évoquer de nouvelles idées. Nous ne pouvions pas être plus heureux ! Il y a eu beaucoup de travail de fait et la communication entre eux et nous est excellente, nous nous sentons appréciés et c'est tout ce qui nous demandions. Nous avons travaillé dur pour cela et ils le savent et apprécient notre investissement. Tout est une question de passion, mec ! Nous pensons qu'ils nous ont mis dans les meilleures dispositions pour distribuer notre musique et pour que nous soyons en position de grandir.

La scène death metal belge semble très productive. Je pense notamment à des artistes tels qu'Aborted, Pestifer, Dehuman et maintenant vous-mêmes. Comment expliques-tu cette effervescence de la scène ?

Je pense que de façon générale, il y a un intérêt croissant pour la musique brutale partout dans le monde, en particulier chez les jeunes. Cela se voit avec les groupes émergents, tout comme ceux bien établis. Regarde le nombre de groupes qui se reforment et redeviennent productifs par exemple. Cela entraîne d'ailleurs un nombre croissant de sorties d'albums, de concerts et de dates, de festivals et bien sûr de fans. De plus, c'est génial de voir ces vieux groupes qui continuent de produire des albums de qualité, tout comme de super concerts et qui montrent à tout le monde comment on doit faire ! Cannibal Corpse, Suffocation ou encore Vader, voilà des groupes qui continuent à être au top !

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Comment vois-tu l'évolution de la scène death metal ?

Elle continuera à évoluer, certaines modes vont passer et d'autres vont arriver. Cela se passe de cette manière depuis que Morbid Angel, Obituary et Cannibal Corpse ont commencé à dominer la scène il y a trente ans. Si tu regardes la qualité des sorties de groupes comme Fleshgod Apocalypse, Hour of Penance ou Hideous Divinity, tu te rends compte que le brutal death se porte toujours bien !

Quels sont vos plans pour les mois à venir ?

Nous voulons présenter notre musique le plus possible et continuer à écrire des titres rapides, heavy et accrocheurs. Il y a des projets de tournée, tout d'abord en France, donc n'hésitez pas à venir nous voir en live dès que nous passerons !

As-tu un dernier mot pour nos lecteurs ?

Merci à tous pour avoir lu cette interview ! N'hésitez pas à écouter notre album, contactez-nous et venez-nous voir en live. Si vous aimez headbanguer sur du gros death brutal, vous saurez nous trouver !

Interview réalisée par mail en mars 2018
Merci à Alex de Dolorem Records pour avoir permis cette interview.
Photo promo : DR

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