Interview avec Barry Kerch, batteur de Shinedown


L'énorme machine Shinedown a sorti début mai Attention Attention, son 6e album. Sans surprise, l'album est excellent. Le combo floridien nous a plus que ravi, avec quatorze titres qu'il nous tarde d'entendre en live cet été au Hellfest. Le batteur Barry Kerch a pris quelques minutes pour répondre à nos questions sur cet album, la tournée du groupe avec Iron Maiden, et pour prendre un peu de recul sur le futur de Shinedown.

Votre nouvel album, Attention Attention est sorti début mai. Les premières critiques ont été plutôt positives. Est-ce important pour toi d’avoir l’avis du public et de la presse sur ton travail ?

La grande majorité des réactions étaient très positives, les critiques aussi. Bon, il y a aussi beaucoup de critiques négatives qui voulaient qu'Attention sonne plus comme nos premiers albums, ou juste parce qu’ils n’aiment pas notre style de musique. J'essaye d’y faire le moins attention possible, mais c’est dur avec tous les réseaux sociaux de ne pas lire les critiques négatives. Les gens peuvent être très cruels derrière leurs écrans. Je n’ai jamais compris pourquoi certaines personnes perdaient du temps à critiquer des choses qu’elles n’aiment pas. Pourquoi prendre autant de temps ? Bref, je me fous des critiques, je n’ai pas de temps ou d'énergie pour le négatif. On est trop occupé à avancer.

Votre musique est taillée pour la radio, c’est quelque chose que vous cherchez spécialement ?

Non, ce n’est pas voulu, mais bien sûr que ça nous aide pour nous faire connaître. On écrit et on joue la musique qu’on aime. Si c’est taillé pour la radio alors tant mieux, c’est toujours bon à prendre, c’est génial que notre musique soient jouée, mais c’est un accomplissement parmi d’autres. La radio, les lives, les ventes d’albums, de singles, les récompenses… Tout ça, c’est des victoires. C’est bien de savoir que des gens écoutent notre musique à une large échelle, en dehors des albums. Et c’est vrai que c'est super excitant d’allumer la radio dans sa voiture et d’entendre qu’on joue notre musique.
 

Vous avez tourné avec Iron Maiden, est-ce que cela vous a appris quelque chose, ou vous a changé d’une façon ou d’une autre ?

Bien sûr ! D’abord, tourner avec Iron Maiden, c’est un rêve qui est devenu réalité, pour moi et pour les autres membres du groupe. Et puis, ils nous ont super bien traités. Le groupe et l’équipe, toutes les femmes et les hommes impliqués ont été adorables. Ils nous ont permis de jouer devant des milliers de gens qui n’avaient encore jamais entendu parler de nous, on a eu la chance de convaincre ces gens là. Je pense que cette tournée a été une énorme source d’inspiration pour l’album. Voir la loyauté, la ferveur de leurs fans, jeunes, vieux, ça nous a renforcés. Ça nous a aussi prouvé qu’on pourrait avoir une longue carrière, si on continue à bosser dur et à rester vrais.

Et peut-être qu’Iron Maiden a aussi appris des choses à votre contact...

Ah, on a le droit de rêver ! J’espère qu’on leur a appris des choses, mais ils font ça depuis bien plus longtemps que nous. Je ne suis pas sûr qu’on leur ait montré des choses qu’ils n’avaient jamais vu avant.

Attention Attention est un concept album. Dans une interview, Brent Smith dit que c’est plus un "story album", quelle est la différence ?

Un concept album est construit autour d’un thème principal mais ne raconte pas forcement l’histoire du début à la fin. C’est juste un ensemble de chansons avec un thème musical qui les relie ensemble, ou des paroles qui parlent d’un même sujet. Notre album raconte une histoire complète, du premier au dernier morceau. Il parle de nos vies, avec un personnage central. J’aime le voir comme une sorte de renaissance d’un phoenix. Parfois, il faut commencer par naître des cendres pour devenir une meilleure version de soi même.

Attention Attention parle de nous et de ce qu’on a enduré ces dernières années. On avait le sentiment de devoir écrire sur nos expériences personnelles, pour parler à nos fans. On raconte des histoires authentiques et je pense que c’est pour ça qu’autant de gens nous écoutent. Ce n’est pas un secret que Brent a eu des hauts et des bas, des addictions et qu’Eric a des graves problèmes de dépression. Au cours de la période "Threat to Survival" du groupe, nous avons tous eu des problèmes et cet album parle de cette lutte et de notre chemin pour les surmonter.
 


Avez-vous écrit l’album avec l’intention d’avoir une chanson phare, comme "Cut the Cord" ? Une chanson qui serait joué en boucle partout.

Pas vraiment, on n’écrit jamais en se disant qu’il nous faut un hit. On fait juste au feeling, en essayant de faire le mieux possible. Des chansons deviennent des hit parce que les gens s’identifient aux paroles, à la musique, au rythme, ou aux trois en même temps. Certaines chansons sont simplement magiques.

Je te pose cette question parce que j’ai l’impression que de moins en moins de gens sont intéressés par les singles. Avec le streaming, on a pris l’habitude de tout consommer d’un coup. Tu penses que vous avez encore besoin de sortir les chansons une par une ?

Les choses changent rapidement, c’est vrai, mais moi je reste excité pour un album, même quand le groupe sort juste un single. Et je prends aussi le temps d’écouter les albums en entier. Mais j’imagine que c’est une façon très old school de consommer de la musique, je ne télécharge pas, je ne fais pas de playlist. J’aime me plonger à fond dans un album donc oui, je pense que les singles sont toujours un moyen de créer de l’excitation autour d’un nouvel album.
 


Tu es avec Shinedown depuis les débuts du groupe, il y a 17 ans. À cette époque, comment imaginais-tu le futur du groupe ?

En 2001, j’étais un jeune vingtenaire avec plein de priorités et de responsabilités différents. Je voulais juste prendre du bon temps et avoir assez d’argent pour payer mes factures, le futur était flou. Aujourd’hui c’est un peu pareil, j’ai juste plus de responsabilités. J’ai une carrière et je suis très fier de ce qu’on a accompli et j’espère le faire pendant encore longtemps.

Et comment imagines-tu le futur du groupe dans 17 autres années ? Maintenant que vous avez vendu des millions d’albums, fait des centaines de concerts, tu penses que vous avez encore des choses à accomplir ?

Il y a toujours de nouvelles choses à faire, je refuse d’être blasé. On adore ce qu’on fait et on essaye d’être meilleurs chaque jour. Il y a tellement d’endroits où on a pas encore joué, des prix qu’on a pas encore gagné et quelques montagnes à gravir. On est juste au début du voyage.
 


Shinedown sera en concert sur la scène Main Stage du Hellfest le dimanche 24 juin, à 13h35.

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