Jason Mendonça (chant/guitare) et David Gray (batterie) d’Akercocke

 

Toujours dans les loges, arrosés de bières qui nous seront proposées par Jason Mendonça dès le début, on s'est entretenu avec deux membres fondateurs de Akercocke, qui sortaient de scène quelques heures auparavant.  L'occasion de leur soumettre les 10 grosses questions, avec quelques dérives.

Vous avez sorti l'année dernière Renaissance in Extremis. Pouvez-vous nous parler du processus de composition chez Akercocke ? Est-ce qu'il y a un membre en particulier qui apporte les idées de morceaux ou est-ce que c'est un effort collectif ?

Jason : C'était très collectif avant. Maintenant on a une façon de travailler plus individuelle, chacun apporte ses idées, les morceaux ne naissent pas de jams mais de riffs bien définis. 

J'imagine que vous êtes fiers de tout le travail accompli jusqu'ici, mais y'a-t-il un morceau, un thème particulier qui vous a touché ?

Qu'on a joué aujourd'hui ? Ou en général ?

En général.

Mon morceau préféré c'est "Shelter From The Sand". Je n'irai pas jusqu'à dire que ce thème-ci me touche plus particulièrement qu'un autre, mais c'est plus un ressenti général, c'est le morceau que je prends toujours autant de plaisir à jouer. 

David : C'est compliqué de choisir. Je vais opter pour "Abbadona, Dying In The Sun", mais vraiment, un morceau à choisir, c'est trop peu ! J'aime beaucoup les titres très atmosphériques qu'on a composés, surtout dans le rendu live, ou ça donne une ambiance assez particulière. Mais de là à t'en citer un....C'est comme si t'avais pleins de gosses et qu'on te demandait de choisir....

Jason : ...Ton préféré ? (rires)

Interview, Akercocke, Blackened Death Progressif

Quelles sont les influences premières du groupe, et est-ce qu'aujourd'hui, elles ont changé ?

David : Je peux parler pour Jason, Paul (NDLR : Paul Scanlan, le guitariste du groupe) et moi-même, vu qu'on était là tous les trois au début, et je dirai que les deux groupes qu'on adore tous les trois sont Suffocation et Rush. Et je dirai qu'on avait beaucoup de Suffocation dans notre son en 1999, et maintenant on s'approche plus de Rush. Donc ça change, ça évolue, mais tous les trois, ça a toujours été ces deux groupes. 

Puisqu'on parle de Rush, et donc d'une approche plus thématique et plus progressive de la musique, si vous deviez écrire un album concept aujourd'hui, quel sujet choisiriez-vous ? Est-ce que ce serait quelque chose d'actuel, politisé, une fiction complète, et quel serait l'album concept que vous écouteriez en boucle pour trouver l'inspiration ?

Mon album concept préféré ? Hum... Joe's Garage de Frank Zappa

Jason : Vraiment ?

David : Ah ouais, pour moi, c'est clairement le meilleur. 

Jason : Quadrophenia, des Who, album fantastique. On vient d'une banlieue londonienne, Bedford. Donc quitte à faire un album concept, on peut le faire sur notre ville, son histoire, l'ascension et le soutien des communautés envers la musique death metal. On appellerait ça Straight Out of Bedford.

David : Ça me va. 

Si vous deviez lancer une tournée avec un autre groupe, en co-plateau, ou simplement faire un album splitté avec un autre groupe, vous aimeriez le faire avec qui ?

Si c'était dans un délire imaginaire, mon groupe de death metal préféré est Possessed. Faire un truc avec le line-up originel de Possessed, ce serait dément. Réussir à les reformer, ce serait un rêve, alors en plus les suivre en tournée et avoir la chance de les voir jouer sur scène tous les soirs !

Interview, Akercocke, Blackened Death Progressif

Quel est le premier album que vous ayiez acheté ? Et le dernier ?

Jason : The Number Of The Beast d'Iron Maiden. C'est le premier album que j'ai acheté. En 82, le premier que j'ai acheté avec mon propre argent. 3 livres 50. Et le dernier....

David : Tu veux parler uniquement de copies physiques ? Ou les copies numériques comptent ?

Tout ce que tu as acheté compte.

David : Le premier album que j'ai acheté, c'est The Pleasure Principle, de Gary Numan. Le dernier, c'était Flux & Mutability de David Sylvian

Jason : Le dernier que j'ai pris, je crois que c'est Refractory Obdurate par Wovenhand.

Qui considérez-vous comme votre première idôle musicale ? Qui vous rendait alors complètement dingue quand vous l'avez découvert ?

David : J'adorais Gary Numan. Son batteur à l'époque, Cedric Sharpley, c'était vraiment un tueur, il avait un jeu de malade. J'aime toujours ce qu'il fait maintenant, cela dit, mais ce son précis, je ne l'ai jamais retrouvé nulle part. Tant mieux, ça change, aujourd'hui il y a de nouvelles choses uniques. 

On vous donne l'occasion d'écrire un tweet unique censé faire découvrir votre musique à ceux qui ne vous connaissent pas. Vous avez 140 caractères, il fait être précis et efficace, qu'est-ce que vous écrivez ?

C'est chaud. J'ai jamais lu un tweet de ma vie !

Jason : Moi non plus ! J'suis pas là-dessus.

Moi non plus.

Jason : Bien, t'as raison ! Twitter, c'est le mal. Allez. Si vous voulez que votre vie soit détruite par du death metal de Bedford, achetez nos albums. Ouais bon.... Essaie-toi, trouve un truc mieux parce que là...

David : J'ai l'impression que quoi qu'on dise, ça ne marchera pas. (rires). Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais twitter pour faire que les gens écoutent ma musique. 

Interview, Akercocke, Blackened Death Progressif

C'est pas grave ! Eh mais au fait, comment s'est passé le concert tout à l'heure ?

Jason : Phénoménal. C'est une sacrée chance d'être ici. La réponse des fans et de ceux qui venaient découvrir était incroyable. On est seulement venu deux fois en France depuis 21 ans, tu te rends compte ? D'un point de vue technique aussi, l'organisation du Hellfest est hyper rodée. Non seulement c'est super facile, t'as juste à arriver, te poser et balancer le son, mais aussi les mecs sont super sympas, accueillants, à l'écoute, ça fait qu'on part hyper détendus dès le départ. 

Il y a des concerts que vous avez envie de voir sur cette édition ?

Jason : Iron Maiden. Body Count

C'était monstrueux y'a deux ans, vous allez aimer.

Jason : Bon, ça ! Y'a Orange Goblin aussi qu'on aimerait bien voir, mais je crois que ça passe en même temps. Faudra choisir !

Propos recueillis par Jérémie Bennard et Thierry de Pinsun
Photos : Thomas Orlanth. Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.

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