Chris Bay, fondateur de Freedom Call, au Rising Fest 2018

"Pour moi tourner, c'est la vraie vie du musicien"


Freedom Call est la tête d'affiche de l'édition 2018 du Rising Fest. Chris Bay a accordé un entretien à La Grosse Radio Metal avant de donner son premier concert à Longvic. Il nous parle de sa tournée solo en 2018 et des projets pour Freedom Call.

La Grosse Radio: Ce soir, Freedom Call est la tête d'affiche du Rising Fest. Comment te sens-tu à quelques minutes de ton premier concert ici ?

Chris Bay : Tout d'abord, nous sommes toujours très honorés d'être la tête d'affiche d'un festival comme celui-ci. Nous avons joué très souvent en France et de plus le tout premier concert de Freedom Call a eu lieu en France. Nous avons débuté en 1999 à Grenoble avec Edguy et Angra. C'était le tout début. Alors la France est toujours un pays spécial pour nous, parce que c'est là que tout a commencé et nous y avons toujours passé de bons moments. En tant que musicien, vous travaillez sans relâche pour obtenir un contrat avec un label alors quand on a la chance de faire sa ère tournée, c'est vraiment une période très excitante et cela reste gravé dans nos mémoires pour toujours.

Aimes-tu jouer en festival autant qu'en concert ? C'est différent non ?

C'est différent, exactement, et chacun a son charme. En festival, vous n'avez pas le même temps pour préparer votre set, votre matériel pour le show, mais cela a un sens, car c'est plus spontané et vous êtes supposés jouer devant bien plus de monde qu'en tant que groupe en tournée.

Comment prépares-tu la setlist pour un festival ?

Cela dépend de la durée du set. En tant que tête d'affiche, nous avons l'honneur de jouer 90 mn, alors nous pouvons jouer un set complet et il y a suffisamment de temps pour communiquer avec le public, de s'amuser alors que quelquefois dans les gros festivals vous disposez d'une heure seulement. Alors nous faisons tout pour passer un bon moment parce que Freedom Call fait du "Happy Metal". Je ne cherche pas à démontrer au public que je suis capable de jouer de mon instrument, ni que nous jouons une musique compliquée. Non, il s'agit de divertissement, passer un bon moment, c'est pour cette même raison que les gens viennent en festival : pour s'amuser, c'est tout, c'est très simple.

Quelque chose d'inattendu dans la setlist ce soir ? Des surprises ?

Non pas de surprise, mais chaque concert est spécial et je suis sûr que le public sera heureux après le concert et que rien ne sera oublié.

Quel est le titre que le public réclame le plus souvent ?

Ah, c'est toujours la même chose ! D'un coté le public crie : 'Oh, vous jouez toujours les même morceaux !", mais si vous commencez à expliquer aux gens que : "Ce soir nous ne jouerons pas   "Warriors"   ou "Land Of Light", alors le public vous répond : "Vous ne pouvez pas éjecter ces chansons !". Alors je pense qu'il y a quelques morceaux que nous devons jouer, soir après soir, mais c'est cool aussi pour nous car l'atmosphère est différente à chaque fois.

Et quelle est Ta chanson préférée ?

Oh il y en a de trop. Ecouter un morceau et le jouer sont deux choses différentes, et c'est toujours un plaisir de jouer des titres comme "Power And Glory", ou "Freedom Call" ou "Warriors". Et je pense qu'il en va de même entre le public et les musiciens, c'est interactif.

Tu as démarré une tournée à la sortie de Chasing The Sun et d'ailleurs tu es toujours en tournée et … parallèlement tu joues aussi avec Freedom Call. Comment gères-tu cela ?

Oui, j'ai la capacité à me dédoubler haha ! Non, j'aime être occupé, je ne suis pas du genre à traîner dans mon canapé à regarder la télé, ce n'est pas mon style de vie.

Vraiment ? Pas difficile ?

Honnêtement, cela paraît plus prenant que ça ne l'est en réalité. Concernant la tournée en solo, je peux tout faire tout seul, je n'ai pas de préparation à prévoir avec le groupe, d'heures de studio ou avec une orga. J'ai toute la responsabilité sur moi seul et c'est assez facile au final. Pour les concerts, seulement ma guitare acoustique et moins de matériel, je prends ma voiture personnelle. Je suis allé en Colombie, en Espagne, en UK, aux Pays-Bas ... alors c'est assez facile. Avec Freedom Call il y a plus de préparation mais j'aime les deux, il y a un bon équilibre entre les deux.

Tu as rejoint Eric Martin la semaine dernière et tu t'apprêtes aussi à partager l'affiche avec Axel Rudy Pell. Comment ça s'est passé ?

Oui, d'abord à Nuremberg, ma ville natale, puis Amsterdam avec Eric Martin. C'est très enthousiasmant parce que je suis seul sur une grande scène en tant qu'artiste solo, sans musicien autour et je me dis : "Chris, c'est parti pour passer un super moment".  Et le public aussi apprécie ce contraste avec un vrai groupe après moi, The Unity, c'est un jeune groupe, très bon, qui vient d'Allemagne. Et puis Axel Rudy Pell amène du gros son, batterie, claviers et deux guitares. C'est spectaculaire et moi à coté de ça, je suis seul avec ma guitare. C'est un challenge pour moi et j'aime ça.

Tu es nominé pour le meilleur album rock 2018 et tu es très bien placé.

Oui haha, c'est cool de sentir ces bonnes connexions du public à mon égard.

Freedom Call était à l'affiche des 70000 Tons Of Metal en Février. Vous avez été acclamés, le public chantant les morceaux à l'unisson, c'était énorme. Comment as-tu vécu cette expérience ?

C'est très spécial, le lieu lui-même est spécial, c'est un rêve pour chacun de participer à une croisière aux Caraïbes, et pour nous aussi parce qu'on peut combiner notre passion pour la musique avec des vacances magnifiques. Que demander de plus ! On tourne beaucoup, quasiment dans le monde entier et ces gens qui viennent à la croisière, on les a souvent déjà rencontrés avant, lors de concerts ou de festivals. 

Parlons maintenant des projets à venir. Vous sortez un album tous les deux à trois ans, peut-on s'attendre à un nouvel album de Freedom Call en 2019 ?

Oui bien sûr, je suis justement très occupé en ce moment dans la composition de morceaux, et je dois jongler avec le fait que je suis toujours en tournée. Mais j'écris et ça avance bien, tout laisse à penser que le prochain Freedom Call va être génial.

C'est une super nouvelle ça !

Oui, il y a vraiment un concept sympa, peut-être un peu inattendu pour les gens mais ça reste du pur Freedom Call. On ne va pas s'éloigner de notre direction musicale, notre style de musique continuera d'être du "Happy Metal" mais on a de très bonnes idées et tout ça est très excitant.

Tu as fait le Wacken, Leyendas, Bloodstock, 70000 Tons of Metal entres autres. Un espoir de vous voir au Hellfest un jour ?

De notre coté, nous on est toujours prêts, bien sûr ce serait super pour nous. On attend une invitation. Mais on est patients, il y a des millions de groupes qui aspirent à recevoir une invitation, et je sais que l'on est toujours à la place qui nous revient alors … l'année prochaine avec le nouvel album peut-être !

Comment travaille le groupe, tu composes seul ? Quel est le processus ?

Il existe des milliers de façon de créer un produit ou d'écrire. C'est un cliché, ce groupe de cinq ou six membres qui s'assoient tous ensemble pour travailler sur les même morceaux. Ca peut fonctionner un peu, mais chacun ayant son caractère, un groupe c'est un but, une attitude et c'est difficile de trouver des personnes qui ont la même vision. Je pense que la façon normale de créer est d'abord personnelle, plusieurs membres peuvent ainsi apporter au groupe un titre sur lequel les autres vont ensuite imprimer leur influence, ça oui cela intervient dans le processus de production, pas de création. Un titre ça part parfois d'une idée très ténue, pas forcément musicale, cela dépend aussi des textes, c'est compliqué de partager cela avec quelqu'un d'autre.

Qu'est ce qui est le plus important pour toi ? L'écriture ? Le son ? Le studio ? Tourner ?

Tourner, sans aucun doute. Pour moi, c'est la vie même d'un musicien. Parfois je suis fatigué à mort quand je rentre chez moi après la tournée, parce que tu dors moins, tu manges moins. Quand je tourne, je suis focalisé à 150% sur la meilleure direction à prendre pour faire un bon spectacle et je n'ai ni faim, ni soif. C'est très agréable au retour de prendre du temps pour travailler en studio, créer. Mais rapidement je retrouve l'envie de repartir en tournée. C'est ma vraie vie, monter sur scène, regarder les gens dans les yeux et là, je perçois immédiatement si ma musique va trouver une place dans leur cœur et ça c'est le plus important.

Quel message veux-tu transmettre dans la musique ?

C'est très simple, prenez du bon temps, rien de plus. Je n'ai pas de message particulier pour changer ta vie, penser différemment. Non, juste apprécie chaque instant. Quand un groupe a cette chance pendant 90 minutes de jouer et de transmettre de bonnes vibrations pour oublier son quotidien, il n'y rien de mieux.

Quels groupes et artistes ont eu une influence importante pour toi ?

Oh, il y en a tellement ! Quand j'étais enfant, j'écoutais tout ce que ma sœur et mes amis écoutaient. Alors je ne sais pas par où commencer : est-ce Barclay James Harvest ? Simple Minds ? INXS ? Ou est-ce Metallica ? Iron Maiden ? Cradle Of Filth ? Uh, C'est totalement différent mais je peux dire que mes influences viennent de la musique pop-rock des années 80-90 ... tu vois j'aime aussi Trivium ... rien à voir !

Une tournée ça t'apporte de nouvelles idées ? Tu écris en tournée ?

Non, j'ai essayé au début, j'amenais de quoi enregistrer dans le tour bus mais j'avoue que je ne suis pas capable d'écrire en tournée. Tu fais la fête, tu parles avec les gens. Je n'écris pas des chansons dans ma tête mais je vais dans mon studio, je joue et là l'inspiration vient. Je ne me lève pas le matin en me disant : "Super, j'ai un nouveau morceau !", non ça ne marche pas. C'est seulement si tu bosses à fond dessus que les bonnes idées te viennent.


Tu as l’air de t'éclater tout autant qu'à tes débuts ? Quel est ton secret ?

Peut-être parce qu'il n'y a pas de plan B ! J'ai arrêté l'école et suis devenu musicien professionnel dans la foulée alors je n'ai pas appris un autre métier. Non, je déconne ! C'est la passion. Je ne peux pas m'imaginer faire un job que je n'aime pas. Je vis simplement, pas de crédits à payer et je ne cours pas après l'argent. Ma passion me rend heureux.

Ce sera la dernière question pour ce soir. As-tu quelque chose à dire aux fans français ?

Chris : Oui bien sur. Comme je te l'ai dit, la France a toujours été un pays spécial pour nous et je ne dis pas ça dans chaque pays, non. Parce que le tout premier show de Freedom Call était à Grenoble, et puis on a continué je crois à Brest, puis Strasbourg et Lyon. Dans la vie d'un musicien, une première tournée c'est comme un premier amour et tu ne l'oublies jamais. A chaque fois que je reviens en France, je me rappelle ces moments-là et c'est super-motivant. Alors oui, merci à vous les Metal fans français, nous vous aimons.

Merci beaucoup Chris et bon concert.

Merci à toi !

Cliquez sur ce lien pour lire l'interview en anglais / English version available

Photos : © 2018 SAMM

Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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