Entretien avec Antoine de Swarm

Par ces temps gris et maussades du mois de Janvier, quoi de mieux que de mettre un peu de soleil et de cigales dans sa vie en écoutant des groupes tout droit venu de la "French Riviera" ? La Grosse Radio a eu l'opportunité d'interviewer Antoine, guitariste des Niçois de Swarm.

Salut Antoine, merci d’être avec nous sur La Grosse Radio. Est-ce que dans un premier temps tu peux te présenter et nous présenter le groupe Swarm ?

Antoine : Salut, je m’appelle Antoine et suis le lead guitariste du groupe Swarm. On est formé depuis 2014-2015 environ. On a enregistré un premier album en 2017 qui s’appelle Division and Disharmony. On a fait deux tournées et réalisé trois clips pour cet album et là en 2019 on a enregistré notre deuxième album Anathema qui est accompagné d’un premier clip et d’une tournée qu’on a faite fin octobre. On a fait pas mal de dates, on est cinq dans le groupe avec quelques changements de line-up. Le chanteur, Rémy, est arrivé pendant l’enregistrement du premier album et le second guitariste Matt, est arrivé en 2018. Donc avant la composition du deuxième album.

Si tu devais décrire la musique que vous faites en quelques mots, comment est-ce que tu la décrirais ?

Antoine : La base musicale du groupe c’est le groove metal, c’est vraiment les groupes comme Pantera, Machine Head, Lamb of God. Et après on essaye de développer notre musique, d’explorer d’autres horizons selon les morceaux. Parfois plus hardcore, parfois plus thrash. D’autres fois plus progressifs.

Tu nous a parlé de votre premier album sorti en 2017. Il traitait de « la dérive humaine et évoquait la folie qui peut résider en chaque individu ». En 2019 Anathema est sorti, en quoi ce nouvel album est différent de votre première production ?

Antoine : Déjà la production a fait un bon en avant grâce à Sébastien Cabi. Il n’avait fait que le mixage du premier album. Là il a fait l’enregistrement et le mixage et c’est à nouveau le studio Kohl Keller  qui s’est occupé du mastering. C’est donc un gros point positif pour nous. Et au niveau musical, le premier album était assez brut, c’était un premier jet. On posait les bases de notre groupe. Et l’idée du second album c’était d’apporter des influences différentes. D’ouvrir le champ des possibles, ouvrir avec un morceau un peu progressif de huit minutes, avoir une power ballad. On a essayé de prendre plus de risques et d’apporter plus de variétés musicalement parlant. Quant au thème général de l’album, c’est un thème assez large. C’est un concept album très large sur la dualité et l’opposition. Anathema ça peut vouloir dire offrande ou sacrifice selon les époques, les ethnies, les religions. C’est un fil conducteur qui se retrouve à la fois au niveau des textes et de la pochette. Cette dernière a été réalisée par le Cromatorium à Brest qui a déjà réalisé des pochettes d’album pour des groupes comme AqMe, Heart Attack…On lui a donné une idée et au final il a fait une pochette recto-verso, un côté blanc lumineux, un côté noir sombre. Un côté ou c’est l’homme qui domine la femme et l’autre où c’est l’inverse. L’idée c’était de permettre aux personnes écoutant l’album d’interpréter librement notre production.

Peux-tu nous parler du processus d’écriture de votre album ? Comment est-ce qu’il a été écrit, comment a-t-il été conçu…?

Antoine : Au niveau concept et parole, Rémy avait déjà le concept et une bonne partie des paroles de l’album avant même l’étape de l’écriture. C’était des textes qu’il avait écrits en français. On a donc traduit ensemble ces paroles en anglais, on les a réadaptées et à côté de ça on a composé. De manière générale la composition, ça part d’un riff, un ou deux riffs que l’on va construire chacun de notre côté puis que l’on va proposer en studio. Et par la suite on va peaufiner tout ça en répétition. La plupart des morceaux ont été écrits à la maison et arrangés en local de répet.

Revenons maintenant un petit peu en arrière et notamment sur vos clips. Il y en a un qui est assez insolite, celui de "Rest of my Dust" que vous avez tourné dans une Dacia. D’où vous est venu cette idée de tourner dans ce lieu ?

Antoine : C’est la voiture de notre chanteur en fait et on voulait faire un clip un peu en mode délire, juste en mode déconne. On avait vu des clips un peu marrant par exemple un clip d’Obituary fait sous la forme d’un dessin animé qui est un peu dans ce délire là. On avait bien aimé cette idée de juste faire les cons dans une bagnole avec une mini batterie et à jouer de nos instruments. En plus c’est un morceau qui est super rapide donc ça allait bien avec le côté « on va vite ». Pour la petite anecdote c’était un lendemain de cuite donc c’est pour ça. On a été très intelligent, on a fait une soirée tous ensemble avant le tournage. Donc on était tous complètement déchiré de la veille et c’est pour ça qu’on a des belles galettes à la fin du clip. De jolis vomis comme on les aime car on a tourné ça en montagne histoire de ne rien arranger. Voilà.

Vous avez sorti par la suite "Frontiers" en 2019 qui était un peu plus sérieux dirons-nous. Tu peux nous raconter comment s’est passé le tournage de ce dernier ?

Antoine : Avec ce clip là on a travaillé avec Ben de Disclosure Productions qui est un vidéaste qui fait pas mal de clips pour des groupes de musique dans le Sud et à Paris. On avait déjà une idée préconçue de ce clip. On a fait ce clip un peu en mode rap US 90’s qui est pas mal en opposition avec la musique. Et les paroles de notre morceau "Frontiers" justement parlent des frontières qu’on s’impose musicalement parlant et dans nos vies en général. Quelqu’un comme toi ou moi par exemple on va avoir tendance à  « maîtriser » quelqu’un qui est fan de JuL. On a eu envie de casser un peu cette frontière qu’on se pose tous et faire un truc un peu en mode délire. Histoire de changer un peu.

Parlons maintenant de votre tournée. Vous avez tourné en France cet hiver pour promouvoir votre album un petit peu partout. Tu peux nous raconter comment ça s’est passé et comment a été le public avec vous ?

Antoine : L’accueil a été vachement positif. Les gens sont super réceptifs à nos nouveaux morceaux. Au delà de ça on a beaucoup de nouveaux éléments, on tourne par exemple avec notre technicien son attitré désormais. On a un système in-ears et on a des lumières programmées également ce qui nous apporte un véritable plus en live. Avoir ses lights programmées c’est un véritable atout. Ça a vraiment bien marché avec le public. On est bien content d’avoir rôdé notre set comme ça c’était super positif.

On dit souvent que le passage par Paris c’est une nécessité pour tout groupe qui a soif de grandeur. Comment s’est passé le vôtre ?

Antoine : On a eu la chance de jouer avec un groupe vachement cool et assez montant en ce moment : Death Decline. Ils sont même apparus dans South Park ce qui est une performance incroyable en soit. C’était donc super de jouer avec eux et des groupes parisiens. On a joué au Cirque Electrique c’était sympa comme salle. Il y avait un petit peu de public c’était pas énorme mais on sait que c’est dur de ramener du monde à Paris. Car à Paris il y a toujours quelque chose. Il y avait quand même un peu de monde et qui était réceptif donc on était content de notre passage parisien.

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Et quels sont les plans pour le groupe en 2020 ?

Antoine : Dans quelques semaines on va sortir un clip sur le morceau "Deaf Blind Silence" et au delà de ça on a quelques dates de prévues. On va jouer le 1er février au Rock’N Eat à Lyon. On jouera en mars à Nice. On a également une date prévue dans un petit festival Varois prévue en juillet. Et on est en train de booker une prochaine tournée pour fin mai. On essaie de pas relâcher la pression et de tourner le plus possible afin de promouvoir au maximum notre musique.

En ce qui te concernes, tu es guitariste. Peux-tu nous parler un peu plus de tes influences ? Qui t’as poussé à commencer la guitare, et qui t’influence aujourd’hui ? Est ce que ce qui t’influençait dans le passé a changé aujourd’hui d’un point de vue musical ?

Antoine : Comme beaucoup de gens j’ai commencé à écouter du metal en étant ado. Mes parents étaient fans de rock, ça été un peu l’évolution naturelle. J’ai commencé la guitare à 16 ans avec Metallica comme énormément de personnes. C’est un peu un passage obligé pour toutes les personnes qui écoutent du metal. Jusque là c’est un parcours classique et après je suis très vite tombé amoureux du groove metal et dès mes 16 ans j’ai voulu faire un groupe de groove metal car il n’y en n’a pas beaucoup. C’est un sous genre où il reste pas mal de choses à explorer. Donc mes idoles ça va être vraiment des mecs comme Dimebag Darell, Zakk Wylde, Marc Morton, même Robb Flynn. Et après j’écoute d’autres trucs, je suis fan de Opeth, Tool, j’aime beaucoup le death metal. J’écoute même un peu de djent, j’essaie de rester un maximum ouvert car je trouve qu’il y a de bonnes choses à prendre de partout.

D’un point de vue scénique, est-ce qu'il y a un groupe ou un artiste en particulier qui t’inspire toi ou le groupe ? Tu nous a parlé des lumières réglées au rythme de votre musique, on pense à un autre groupe qui fait ça : Meshuggah. Ont-ils joué un rôle ?

Antoine : Alors oui carrément Meshuggah, mais on n’irait pas jusqu’à dire que l’on fait aussi bien qu’eux. Mais ça nous apporte beaucoup. On essaye d’avoir un jeu de scène assez dynamique et de bouger pas mal sur scène car beaucoup de groupes restent trop statiques en live et c’est dommage. Beaucoup de groupes des années 80 comme Anthrax, Pantera, ou des groupes de thrash ou de hardcore ont une énergie folle, ils bougent dans tous les sens et ils dégagent vraiment quelque chose de fort. On ne veut pas juste jouer de nos instruments, on veut vraiment délivrer une vraie prestation.

Pour conclure tu veux ajouter un dernier mot ?

Antoine : Merci d’avoir pris du temps pour réaliser cette interview c’était super cool. Si vous voulez nous découvrir vous pouvez nous écouter sur toutes les plateformes, vous pouvez nous retrouver sur Facebook et on a une page sur La Grosse Radio.

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