Andréas et Nicolas

Créé officiellement en 2007, le duo formé par Andréas, chanteur et guitariste du groupe Era Nova, et Nicolas, leader des joyeux drilles d’Ultra Vomit, nous a livré son premier album « Super Chansons » le 15 novembre dernier. Fidèles à l’image qu’on pourrait s’en faire, c’est en dégustant des crêpes au sucre dans un café que les deux amis Andréas et Nicolas ont répondu aux questions exclusives de La Grosse Radio Metal cet après-midi… Humour et bonne humeur garantis !  
 
Quand on cherche une biographie d’Andréas et Nicolas, on trouve toujours des choses comme « nous sommes nés en France et nous collectionnons des canards vivants »… Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la naissance de ce projet ?
En fait, on s’est connu en jouant au foot ensemble ! On a eu pas mal de délires ensemble, on chantait des trucs absurdes sur le chemin, et puis on a commencé à en faire des chansons pour se marrer. Mais au départ, on ne pensait pas du tout faire un vrai groupe, encore moins un album !
 
On retrouve chez vous le même esprit que chez Ultra Vomit, dont vous reprenez quelques morceaux (« Je collectionne des canards », « Boulangerie Pâtisserie »). Comment avez-vous eu envie de changer radicalement de style musical ?
Ce qu’il faut comprendre (et qu’on ne sait pas toujours, ndlr), c’est que, par exemple, « Je collectionne des canards » est une chanson d’Andréas et Nicolas. Ce n’est qu’après qu’on en a fait une version plus metal qu’on a mis sur l’album d’Ultra Vomit. En fait, non seulement l’esprit est le même, mais Andréas et Nicolas existait avant « Ultra ».
 
Quelles sont vos influences pour les textes ? Et pour la musique ?
Pour l’humour, on est surtout fans des Inconnus, mais aussi des Nuls, de l’humour Canal+ et autres… Mais surtout Les Inconnus. Quant à la musique, il ne me vient pas de chanteur humoristique à l’esprit, à part François Pérusse, qui fait Les deux minutes du peuple, et qui insère souvent des petites chansons dans ses sketches. Il a un vrai talent pour ça !
 
Comment définiriez-vous votre humour (absurde, déjanté…) ?
Absurde, oui. Nos délires sont souvent absurdes ! Mais il y a aussi une part assez violente dans notre humour ; on aime bien imaginer des situations de violence inouïes. Après, c’est surtout des situations, disons, de folie. Il n’y a qu’à voir les deux petites séries que nous faisons à côté, Poussin Agression et Bonsoir Monsieur, pour s’en rendre compte…
 
A ce propos, vous considérez-vous d’abord comme des humoristes ou comme des musiciens ?
C’est dur à dire… Plutôt des musiciens quand même, on ne prend pas de cours d’humour, d’ailleurs je ne sais même pas si ça existe… Si peut-être à Vannes ! (rires gras et forcés) En tout cas, on dit bien qu’on fait des concerts, je pense que sans le chant et la guitare on serait « humiliés ». On fait les ânes, ça va deux minutes mais on n’est pas faits pour ça. On pourrait le faire à l’avenir, mais pour l’instant on serait moins humiliés à faire des reprises des Beatles que des sketches !
 
A présent, quelques questions plus précises sur certains morceaux de l’album… Avez-vous déjà supporté l’équipe de foot de votre région ? (cf. « Super Champions »)
Andréas : Bien sûr ! J’ai supporté l’équipe de Nantes avec mon père, j’ai été abonné à la Beaujoire pendant plus de dix ans, alors c’est vrai que ça me parle. C’est une chanson qui est un peu particulière sur l’album parce qu’il y a un vrai message. Ça s’adresse plus spécialement aux fans de foot, on voulait vraiment faire un hymne qui nous « submerge », c’est vraiment un hymne au football, au beau jeu. On se moque pas du foot ni du FC Nantes dans la chanson, c’est vraiment à la Olive et Tom !
 
Will Smith, une vraie passion ?
Nicolas : Pour toi c’est une vraie passion !
Andréas : Ah oui, mon film préféré, c’est Bad Boy, je l’ai vu cinquante fois en VHS, je connais les répliques par cœur ! Je pense que ça vient de là, mais après c’est que Will Smith, le personnage comme le nom, nous fait marrer. Et puis ça nous amuse de dire comme ça que c’est le meilleur acteur, genre « c’est décidé, y a pas à discuter ». Il est cool, pour moi il incarne la « coolitude », c’est Le Prince de Bel Air etc…  
 
Y a-t-il une vraie critique cachée dans un morceau comme « Chacun ses soucis », où avez-vous banni définitivement le sérieux de votre univers ?
Non, il n’y a absolument aucun message. « Chacun ses soucis », je peux te l’expliquer très vite : on a trouvé le riff de départ et on s’est dit « il faut absolument en faire une chanson ». On a enchaîné sur une impro dans laquelle on chantait « chacun ses soucis », puis est sorti « chacun ses sushis », on s’est dit « tiens, y a une blague, c’est drôle », puis on s’est demandé comment l’amener… Résultat : il y a deux minutes trente de morceau rien que pour amener une blague pourrie, mais aucun message ! Andréas et Nicolas, c’est toujours d’une légèreté infinie… Mais on dénonce quand même cette société de consommation où (voix qui fait peur) les hommes se goinfrent de crêpes au sucre ! (rires)   
 
Imiter Renaud, est-ce le fruit de longues années d’entraînement ?
Nicolas (imitant Renaud) : Ah c’est du travail oui !
Andréas : C’est un talent d’imitation que Nicolas possède. Il y a aussi un peu de Philippe Lucas dans « Chacun ses soucis »,, et il imite Thierry Roland à la perfection dans « Super Champions » ! (c’est vrai, ndlr.)
 
Y a-t-il une part de vécu dans « Je déteste le sexe » ?
Non, non, c’est encore parti d’une improvisation. Il y a toujours ce personnage récurrent dans Andréas et Nicolas, un peu benêt. Je crois que c’est le même dans « Je déteste le sexe », « Montrez-moi vos miches, Madame », et même dans « Je collectionne des canards ». Andréas et Nicolas… c’est un mec en fait (rires) ! C’est comme si ce n’était pas nous qui chantions, mais un personnage qu’on a créé, et à qui il arrive toutes les couilles de la terre ! Il collectionne les canards, il aime bien se mettre de la crème… Il y a une certaine naïveté, il est fan de Will Smith… et donc, il déteste le sexe. Mais il n’est jamais méchant !
La meilleure preuve qu’on raconte l’histoire d’un personnage c’est que les trois quarts de nos chansons – on a fait un album mais on doit avoir près de 300 chansons, dont beaucoup sont des bouses de cinq secondes ! – commencent par « je », et pas par « nous » alors qu’on est deux !
 
A propos de sexe, question plus sérieuse, que répondriez-vous à ceux qui vous trouvent vulgaires ?
Qu’ils aillent tous se faire enc****, ces têtes de c**s ! (rires) Plus sérieusement, on serait humiliés, parce qu’on se met déjà une grosse autocensure. On a des morceaux qui sont bien plus violents que ce qu’on a pu mettre sur l’album, on sait qu’on ne les sortira jamais parce qu’on ne peut pas, même si ça nous fait marrer entre nous. Le truc, c’est qu’on peut mettre des gros mots, mais il faut que ce soit justifié et drôle dans le contexte. Parfois tu peux mettre quelque chose de dégueulasse, mais si c’est, d’une certaine façon, « harmonisé », ça va bien passer. Ça peut être une insulte qui n’a l’air de rien, mais avec la musique ça rend super bien ! Il y a une vraie symbiose entre la mélodie et les paroles, c’est très difficile à dissocier ; si on montrait nos textes comme ça, ça ne marcherait pas, il faut la chanson avec. Mais bon, on leur dirait d’aller se faire f*****, c’est pas vulgaire !
Attention, question « rapidité » : donnez-moi trois mots à propos…
Du metal ?
 Satan… (rires) Non, sérieusement : cheveux longs, blousons en cuir et grosses guitares.
De l’humour ?
Drôle, marrant et… rigolo.
Du sexe ?
Euh… filles-hommes-animaux.
De la politique ?
Tous (1) des (2) pourris (3) ! A part Le Pen, c’est le seul qui tient la route. (rires)
 
Enfin, question plus privée : à combien de canards en êtes-vous ?
C’est vrai que pour ça il y a beaucoup de demandes. Avant, il y avait un compteur sur MySpace, et on est en train de préparer un site Internet avec un compteur de canards, pour permettre aux gens d’apprécier l’évolution de la collection. Mais je suis un peu perdu, c’est en centaines de millions ! Et puis maintenant on délègue une peu le truc, là je suis en train de manger une crêpe peinard mais je sais que la collection augmente, qu’il y a des gens que je paye qui cherchent des canards, qui sillonnent les routes de France et me ramènent les canards. Mais un compteur sera mis car je comprends tout à fait l’intérêt que ça suscite ! 
 
Un dernier mot, histoire de convaincre le métalleux moyen d’écouter votre album ?    
Je ne sais pas quoi dire pour les convaincre, mais en tout cas on a déjà joué dans pas mal de concerts avec des affiches metal. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que c’est un public avec qui on s’entend super bien, alors que musicalement c’est pas du tout ça ! C’est sans doute qu’on retrouve le même humour, l’humour « geek » qu’on a un peu, l’humour des Simpsons ou quelque chose comme ça. En tout cas on aime bien jouer dans des concerts de metal ! Et puis il y a le lien avec Ultra Vomit, car c’est sûr que si tu aimes bien « Ultra » tu ne détestes pas Andréas et Nicolas… Ça me parait difficile !
 
Bon et bien merci beaucoup…
Au fait, on va t’envoyer un RIB, ça fera 6,40 euros pour les crêpes !
 
Drôles jusqu’au bout, humbles, vraiment sympas et très accueillants, Andréas et Nicolas gardent en interview le même esprit que dans leurs morceaux… Et ça fait plaisir !
(PS : Ju, en tant que rédacteur en chef, « on » leur a conseillé de t’envoyer la facture directement… Ça sera plus simple !)
 
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