Piet Sielck, chanteur-guitariste de Iron Savior

Le 7ème opus des allemands d'Iron Savior sort le 18 novembre prochain chez AFM Records. Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, il s'agit d'une formation heavy power metal on ne peut plus classique créée par Piet Sielck, grand ami de Kai Hansen et co-fondateur (indirect) dans le temps du groupe Helloween. Avec ce projet assez personnel et au son qui lui est propre, Piet a su se forger une histoire et une personnalité. Après un petit hiatus de quelques années, il nous présente son nouveau bébé The Landing, et ce non sans émotion, avec grande passion...

Ju de Melon : Bonjour Piet et tout d'abord félicitations pour le nouvel album qui est vraiment bon !

Piet Sielck : Merci Julien !

Dis-moi un peu, quel est ton état d'excitation à quelques jours de la sortie de The Landing ?

C'est un sentiment plutôt amusant quand un nouvel effort dans lequel nous avons mis tant de temps, d'effort, de sueur, de sang et de larmes est ainsi présenté au public. Bien sûr nous pensons que notre album est cool, mais mais est-ce que les fans et la presse penseront la même chose ? Héhé... Donc oui nous sommes excités de savoir comment The Landing sera jugé.

Ce nouvel album sonne un peu plus épique que le précedent, en quelque sorte... As-tu changé tes habitudes niveau production ou mix/mastering ?

Oui, j'ai un peu plus travaillé sur le son des guitares et nous avons ajouté quelques passages de clavier assez subtils sur les chansons. Même si chacune d'entre elles reste plutôt classique, l'utilisation de ce clavier donne au tout une approche moderne.... et je ne pense pas qu'en 2011 les claviers ne soient pas "true" (rires) ! Ils sont devenus un instrument à part entière dans le heavy metal. Bien qu'Iron Savior ait déjà utilisé des claviers auparavant, il était génial ici de "polir" le tout avec quelques nappes, ce qui en fait crée se sentiment épique que t'as relevé.

Comment était le processus d'écriture sur ce nouvel album ? Long et dur ou super simple ?

Super simple ! Après ce gros break, j'étais rempli d'énergie créative. Cette longue pause a été simplement causée par les problèmes rencontrés par mon ancien label Dockyard, qui n'existe plus désormais. J'ai eu deux années vraiment difficiles qui ont presque totalement bloqué ma créativité. Je me sentais tellement mal que j'ai même songé à totalement arrêter par moments... Puis au final j'ai réussi à me sortir du gouffre, j'ai remis les gaz et ma créativité est revenue d'un seul coup, prête à tout ravager. C'est à ce moment-là que j'ai écrit "Heavy Metal Never Dies". Et avec cette chanson, la direction musicale de l'album devenait claire : 100% pur metal. A partir de là, comme je n'avais aucune attente en particulier, j'ai écrit le reste des chansons avec mon coeur qui bat vraiment pour le heavy metal.

Piet Sielck (Iron Savior)

Une chanson semble constituer un véritable hommage à l'histoire du hard rock/heavy. "R.U. Ready" est son titre, tu peux nous en dire plus ?

"R.U. Ready" est aussi une des premières chansons que j'ai écrites. Au moment d'en écrire les paroles, j'ai vite compris qu'un thème science-fiction ou fantastique ne collerait pas au contexte musical, surtout parce que cette chanson s'avère directe et terre à terre dans sa composition. Je ne voulais pas non plus d'un hymne au metal trop standard voire cliché, j'ai donc eu l'idée de raconter brièvement l'histoire du heavy metal. Et c'est comme ça que j'ai pu associer tous ces termes très metal sans tomber dans un côté trop niais ! (rires)

Tu as décidé de mettre la chanson "The Savior" en avant avec une vidéo teaser de l'enregistrement en studio, est-ce un choix délibéré ?

Oui. Nous avons opté pour "The Savior" car ce n'est pas une chanson typique d'Iron Savior avec une grosse double basse, on voulait un peu surprendre. De plus, on pense qu'il s'agit d'une très bonne chanson de l'album, d'ailleurs elle figure en ouverture et illustre plutôt bien la direction musicale de The Landing. Elle a vraiment ce côté épique dont nous parlions tout à l'heure, et en plus elle assure grave niveau puissance !

Parfois on croirait entendre une sorte de touche Savage Circus sur certaines chansons, par exemple sur "Faster Than All"... est-ce volontaire ?

Non, pas vraiment. Mais comme j'ai écrit 90% des chansons de Savage Circus jusque là, ce n'est pas si anormal que certaines parties puissent y ressembler ici ou là dans Iron Savior. Plus généralement, je pense que les éléments progressifs sont plus l'apanage de Savage Circus, contrairement à Iron Savior qui reste un groupe plus axé heavy metal classique.

De manière générale, y a-t-il quelques histoires particulières dans les paroles de cet album ?

Sur "The Savior" et "Starlight", j'ai utilisé l'histoire typée science-fiction d'Iron Savior Ou comment le Sauveur de Fer s'interroge sur son existence, son avenir et sa décision de revenir parmi le monde des vivants... alors qu'il était parti très très loin. Et même s'il s'agit d'un personnage futuriste, il n'en a pas moins beaucoup d'émotions. Il s'agit ici un peu d'une métaphore, car tout comme le "Iron Savior" je suis revenu de très très loin. Parmi les autres paroles, "Hall of the Heroes" a un thème proche du Seigneur des Anneaux et la ballade "Before the Pain" parle de mon frère Tom décédé en 2005. "March of Doom" a été écrite au moment de la catastrophe de Fukushima alors que "Heavy Metal Never Dies" parle d'elle-même je pense ! (rires)

Quelle serait pour toi la chanson la plus "spéciale" sur ce nouveau CD ?

Je peux difficilement répondre à cette question, tout simplement parce que chaque chanson signifie quelque chose de particulier pour moi. Je me sens vraiment très lié à chacune d'entre elles. Bon évidemment, "Heavy Metal Never Dies", "Before the Pain", "The Savior" et "Starlight" sont peut-être encore un petit peu plus importantes, pour les raisons évoquées plus haut.

Le dernier titre de cet album s'intitule "No Guts, No Gloy", y a-t-il une référence au groupe australien Airbourne ici ?

Non, pas du tout. Quand j'ai écrit ces paroles, je me suis dit que cette phrase résumerait bien l'idée générale. C'est ce que j'essaye de dire dans cette chanson : si tu ne prends pas de risque dans la vie tu n'arrives à rien ! (rires)

Piet Sielck (Iron Savior)

Y aura-t-il des bonus tracks sur une édition spéciale ? Du genre quelques reprises comme ce fut le cas par le passé...

Oui, il y en aura deux et en effet se seront des reprises... Des reprises d'un vieux groupe allemand appelé Iron Savior, "Coming Home" et "Atlantis Falling" (rires) ! Bon, pour être sérieux, au lieu de faire nos reprises habituelles, on a décidé de réenregistrer ces deux chansons.

Est-ce qu'une tournée Live est prévue pour défendre l'album ?

Bien sûr, nous avons vraiment pour but de jouer ces nouvelles chansons sur scène. Pour l'instant nous privilégions les festivals ou quelques premières parties de bons groupes sympas, avis aux amateurs ! On aimerait bien jouer en tête d'affiche mais cela me parait un peu trop ambitieux... (rires)

Tu as donc un autre groupe, Savage Circus. Est-ce qu'un 3ème album studio est en prévision ?

Pour le moment, je suis 100% concentré sur Iron Savior et je me réjouis des messages de bienvenue que nous avons reçus, les fans sont semble-t-il ravi et c'est réciproque. Je dois donc avouer que Savage Circus n'est plus trop dans mon esprit pour l'instant... Je reviendrai peut-être sur ce projet une fois l'actualité d'Iron Savior consommée, mais pour l'instant Savage Circus est en pause.

Quelques personnes ont oublié que tu étais en gros à l'origine du groupe Helloween (avec Kai Hansen notamment)... Es-tu toujours en contact avec les (ex-)membres du groupe ?

On vit tous à Hambourg encore. Bien sûr, chacun est très occupé avec ses projets, mais même si on est plus de 2 millions à vivre dans cette ville, on se voit tout de même assez souvent - notamment dans les endroits habituels et pour quelques occasions spéciales.

Pourrait-on imaginer un jour un projet Piet Sielck/Kai Hansen par exemple ? Comme au bon vieux temps...

Pour l'instant rien de tel n'est prévu mais, franchement, il ne faut jamais dire jamais... (rires)

Un dernier mot sur ton rôle en tant que producteur, quels sont tes projets à ce nouveau ?

Là je vais m'occuper d'un album du groupe de power metal japonais Maverick. Ensuite je vais mixer le nouvel opus de Vorpal Nomad, le groupe de notre graphiste Felipe Machado Franco - qui vient d'ailleurs de réaliser le meilleur artwork d'Iron Savior selon moi. Je vais également travailler avec Paragon qui revient bientôt, ils vont rentrer au Powerhouse Studio sous peu. J'ai bien hâte de m'occuper de tous ces projets, chacun d'entre eux à un gros potentiel et j'espère en faire quelque chose de bien à mon niveau.

Iron Savior

Merci beaucoup pour nous avoir accordé cette entrevue Piet, quelques derniers mots pour les fans français ?

Je voulais remercier tous ceux qui n'ont jamais cessé de nous supporter, y compris pendant ces dures années. J'ai été touché par leurs commentaires et leurs messages de soutien, ça m'a remonté le moral. Sans vous, chers fans, cet album n'existerait pas. Un grand merci à tous, cela signifie beaucoup pour moi.

Et merci à toi et La Grosse Radio Metal pour votre intérêt !

A très bientôt,
Piet & Iron Savior
 

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