Peter « Pepe » Lyse Hansen, guitariste de Hatesphere, au Sylak 2012


Interview de Peter "Pepe" Lyse Hansen, guitariste de Hatesphere
en direct du Sylak Festival 2012

Par : LeBoucherSlave
Photos : Carmella

Les 'thrasheurs' Danois clôturaient la 2ème journée du festival 'Sylak' ce samedi 8 septembre. C'est peu avant de préparer leur montée sur scène et une petite heure avant d'atomiser le public de Saint-Maurice-de-Gourdans (oui, bon, hein, c'est pas un nom très 'rock n' roll', et alors????!!!...) que le sympathique et toujours très avenant Peter (de son petit surnom "Pepe"... même si ce jeune papa bientôt récidiviste - comme il nous l'a confié lors de cet échange très détendu - est encore loin d'avoir atteint un âge vénérable ou en tout cas celui de la retraite !), nous a accordé ce mini-entretien. L'occasion pour nous de faire le point, ou plutôt avec les furieux Hatesphere pourrait-on dire le ... POING !!!!!!!

 

Esben ''Esse'' Hansen from Hatesphere, live

Merci à Julien Pagnon de K-Productions sans qui cet entretien n'aurait point été possible, et à Carmella ma charmante assistante sur cette journée...

Peter "pepe" interview - La Grosse Radio

Nous sommes heureux de vous voir ici, les gars, dans un festival français en plein air. Si l'on revient juste quelques semaines en arrière, on se rappelle que vous avez joué, dans un contexte similaire, au célèbre festival ‘Metalcamp’. Comment cela s'est-il passé, comment était l'ambiance et n'avez-vous pas été déçus de ne pas jouer sur la scène principale?


Peter "Pepe" : Hé bien, c’est un festival très spécial à nos yeux. Le cadre est très agréable, les alentours, les montagnes, la rivière, la forêt, c’est très beau et vraiment apaisant. En fait, il y avait deux scènes, la Main Stage et une autre, mais en quelque sorte nous étions comme la tête d’affiche de cette seconde scène, donc en un sens ce n’était pas si mal, ce fut d’ailleurs très bien. Mais nous avons joué en même temps qu’At The Gates (qui eux jouaient sur la scène principale), ce qui fait qu’il n’y a pas eu autant de monde que prévu, mais en réalité il y en avait déjà pas mal ! La réaction du public a été très bonne, et le concert s’est vraiment très bien passé quoi qu’il en soit.

Pour en revenir au présent, vous avez déjà joué hier en France, mais en intérieur cette fois. Quelles sont selon vous les différences, et que vous inspire le public français?

Nous avons toujours eu de bonnes expériences, un bon relationnel avec le public français, nous avons donné de très bons concerts chez vous, et le show d’hier n’a pas fait exception. Il y a eu aussi le très bon concert de l’année dernière à Paris en décembre – fut un temps où nous avons beaucoup joué sur la capitale, principalement. Hier, nous étions à Montpellier, c’était très bien également.
Quant aux différences entre concerts en salle et festivals en extérieur, j’aime les deux. Evidemment c’est une atmosphère différente, en festival tu joues assez loin du public mais en dehors de cela c’est très cool car tu as une plus grande surface bien souvent. Ici, tu peux mieux te détendre, jouer au football par exemple (NdA : quand nous sommes venus le trouver, le reste du groupe s’adonnait effectivement à quelques échanges de balle pour s’échauffer avant le show…) En intérieur, c’est plus intimiste et l’ambiance est plus intense, donc les deux me branchent bien ! La plupart du temps nous jouons en salle mais nous apprécions le fait d’essayer un peu d’autres choses.

L'année prochaine, vous fêterez (enfin, pour ta part au moins) vos 20 ans d'activité musicale - même si vous avez commencé à l'époque sous un autre nom, Necrosis... Cela fait en tout cas 10 ans que le premier Hatesphere est sorti. Peter, tu es donc le seul membre original restant, quel regard portes-tu, rétrospectivement, sur la carrière globale d'Hatesphere jusqu'ici ?

En fait, je suis vraiment impressionné que nous jouions depuis si longtemps maintenant. Je veux dire, quand j’ai rejoint le groupe je n’avais que 14 ans… On faisait des reprises, on commençait progressivement à écrire nos propres morceaux…

(le coupant) quel genre de reprises ?

Je me rappelle très clairement que l’on jouait « Hollowan » d’Entombed ou « Dead Skin Mask » de Slayer, « Dead Embryonic Cells » de Sepultura également. « Seasons in the Abyss » aussi, tiens, de Slayer… Et donc après on a commencé à faire nos chansons à nous. Nous avons quand même sorti 3 démos avant de faire un premier album, on était rodés après ça.

Comment ça se passe aujourd’hui avec les nouveaux membres ? Et plus particulièrement le fait d'avoir un nouveau chanteur a pu affecter la couleur de votre son... Donc dirais-tu qu'aujourd'hui c'est plus mature? Plus "groovy"? Plus brutal? Plus... quoi?!

Je pense que c’est juste « meilleur » pour le groupe, et musicalement également. D’un point de vue personnel je trouve le groupe plus solide, avec plus de cohésion. Esse est avec nous depuis deux ans maintenant, et le line-up actuel tourne sous cette forme depuis un an et demi. Dans les premiers temps où Esse nous a rejoints, nous n’avions pas de bassiste permanent. Et maintenant, nous avons ce line-up qui est stable, et nous pensons qu’il va le rester. Musicalement, nous avons tous chacun une formation, des influences et un passif différents, mais nous savons tous très bien ce qui fait ce qu’est Hatesphere aujourd’hui. Les nouveaux membres ont de l’expérience et étaient tous des amis avant de rejoindre le groupe, nous les connaissions donc d’avant et avons à peu près le même âge, ce qui compte également. Je ne vais pas avoir dix ans de plus que les autres, ce genre de choses… C’est donc plus détendu, et surtout comme je le disais bien mieux personnellement et musicalement.

Peux-tu te remémorer pour nous les circonstances de ta 'rencontre' avec "Esse" (Esben Hansen, le nouveau chanteur depuis 2010 depuis le départ de Jonah, après un court intérim 'live' assuré par Morten "Kruge" Madsen) et de son intégration dans Hatesphere?

Hé bien, nous le connaissions donc d’avant, il jouait dans un autre groupe avec qui on avait déjà tourné au Danemark. En fait, avant d’engager le précédent chanteur nous lui avions déjà proposé le poste, mais il n’était pas intéressé à l’époque. Mais après nous avoir dit non, il l’a quelque peu regretté, donc quand nous lui avons redemandé cette fois il s’est empressé d’accepter. Et nous avons fait le bon choix... Esse correspond mieux au groupe, il connaît Hatesphere depuis des années et de plus il peut tout faire, tout chanter. Nous savions aussi qu’il assurait sur scène et nous l’appréciions personnellement, c’était donc clairement l’homme de la situation. Nous l’avons quand même essayé et il était très impliqué, très volontaire et de très bonne compagnie, c’est pourquoi il nous a rejoints en tant que membre permanent.

Il me semble que tu es l'auteur/compositeur principal du groupe, peux-tu donc nous dire quels sont tes objectifs musicalement et au niveau des textes, depuis les débuts d'Hatesphere ? Et ces buts sont-ils les mêmes à présent que tu as pris de l'âge et que la scène n'est plus tout à fait la même ?

Plus tu vieillis, plus tu es détendu quand tu écris des chansons. Nous osons faire plus de choses différentes. Encore une fois, nous savons ce qui fait la force d’Hatesphere et comment nous sonnons. Le but a toujours été d’écrire de la bonne musique, et de la musique qui ne nous renvoie pas à un paquet d’autres groupes. Nous voulons avoir quelque chose d’un peu « singulier », bien à part. Je sais que notre musique n’est pas si atypique mais je pense que nous avons notre propre son, ça aussi c’est une de nos préoccupations principales. Donc si l’on résume, cela a toujours consisté à écrire des chansons qui déchirent, qui te « bottent le cul », et nous poursuivons toujours ce même but aujourd’hui. Nous écrivons ce que nous ressentons, à la base. J’ai toujours composé la majeure partie de notre musique, mais sur le nouvel album que nous ferons l’année prochaine (que nous n’avons pas encore commencé, nous en écrivons les chansons au fur et à mesure), les autres membres proposeront également des choses. Cela s’annonce en tout cas aussi mortel que d’habitude, nous allons botter des milliers de culs.

 

Vous rencontrez un franc succès à travers le monde, mais également au cœur-même de votre patrie d'origine, le Danemark. J'imagine que ce doit être une jolie surprise, n'est-ce pas? On se rappelle notamment que vous avez reçu là-bas le 'Metal Award' du meilleur groupe 'live' Danois il y a quelques années de cela...

C’est toujours plaisant d’obtenir une récompense. Et notre dernier album en a également remporté une au Danemark, donc nous sommes ravis de cet intérêt pour ce que nous faisons. Je veux dire, nous ne sommes pas le plus grand groupe du monde mais nous avons un peu de monde qui nous suit quand même, je crois... et qui veut écouter ce que nous avons à proposer. 

Et pendant qu'on en parle, que penses-tu de votre scène locale ?

Il y a comme une poussée vers le haut depuis quelques années, nous avons de nombreux groupes méritants au Danemark. Et je me rends compte également que certains nouveaux groupes essaient de faire des tournées. Certains y parviennent mais le problème du Danemark est que les groupes de là-bas tournent bien trop peu à mon sens. Maintenant que nous avons pris de la bouteille, nous pouvons tourner bien davantage que quand nous étions plus jeunes. Mais le fait est que tu n’en retires rien financièrement, c’est parfois périlleux de partir jouer pendant un mois. Donc les jeunes groupes ont à y perdre, ils risquent quelque chose. Reste que certains d’entre eux, une infime partie certes, essaient de tourner, ce qui est cool.
Dans les groupes locaux, je connais surtout les « vieux », Raunchy, Mnemic (avec qui nous allons tourner le mois prochain, pendant dix jours, une mini-tournée donc…), Illdisposed, Mercenary, ceux qui font le plus de tournées (NdA : Peter ne semblait pas avoir envie de nous parler de légendes telles que King Diamond ou Pretty Maids auxquelles nous avons pourtant fait mention…). Mais dans les jeunes, comme je le dis, il y en a encore bien trop peu qui tournent, mais il est bon de noter que quelques uns au moins ont l’audace d’essayer.

Dis-nous, à quoi les prochains mois vont-ils ressembler pour Hatesphere?

Hé bien, à part les dates avec Mnemic et le début de l’écriture du prochain album, je vais être papa pour la deuxième fois en novembre, de deux jumelles, donc il sera temps pour moi de prendre quelques mois de vacances également. L’année prochaine sera consacrée à l’enregistrement du nouvel album et aux concerts bien sûr.

Peux-tu nous en dire plus au sujet du prochain album? Et quel regard portes-tu aujourd'hui sur l'ère 'The Great Bludgeoning'? (le précédent album sorti en 2011...)

Je pense que c’était un très bon album, je l’aime vraiment beaucoup. Mais le prochain sera tout aussi bon, c’est en tout cas ce à quoi nous nous attacherons. Du même registre, nous ne pouvons pas encore dire, il est encore trop tôt mais indéniablement du Hatesphere. Pour l’instant nous n’avons pas de chansons terminées, juste des idées.

Quel album 'thrash', tous groupes confondus, recommanderais-tu à un 'metalhead' comme pièce majeure, maître-étalon du genre? Un chef d'œuvre qui t'a marqué?

Oh, holala, holala… J’adore Slayer et nous avons réécouté dernièrement Seasons in the Abyss, un putain d’album. Mais pour faire preuve d’un peu plus d’audace, je dirais The Gathering de Testament (leur album de 1999, un excellent choix, effectivement, NdA…).

Et en titre d'Hatesphere, lequel représenterait pour toi le parfait hymne 'thrash' ?

« Need to Kill » du dernier album, que nous allons d’ailleurs jouer ce soir… 

Pour ma part, j’ai particulièrement accroché sur votre album de 2004, Ballet of the Brute, qui dépote sévère, avec cette vibe un peu plus 'hardcore' parfois !!!

Dans ce cas, on optera pour « Deathtrip » !

Quelques mots pour conclure?

Merci pour cette interview, merci à tous nos fans français qui nous suivent depuis toutes ces années, et cette fois nous allons avoir de nombreuses occasions de vous revoir, les gars et les filles ! 

 

Hatesphere, The Great Bludgeoning album cover

Toujours disponible, le dernier album "The Great Bludgeoning" (2011),
dans la lignée des précédents et 
hautement recommandable ... en attendant le prochain !

 

 

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