Yves « Vivi » Brusco de Handful of Dust (deuxième entretien)

Après une pige remarquée avec Koritni, et un premier album aussi abouti que celui d'Handful Of Dust, il nous restait beaucoup de questions à poser à Vivi. Voici donc le deuxième entretien (voir le premier en cliquant sur ce lien) que nous a accordé ce musicien passionné dont le maître mot semble être "plaisir".

Salut Vivi, le premier album d’Handful Of Dust vient de sortir, peux-tu brièvement revenir sur la naissance de ce projet ?

Après avoir équipé mon Home studio, je me suis mis à travailler sérieusement sur des idées que j’avais en tête. Quand j’ai eu assez de matière enregistrée (une dizaine de titres) j’en ai parlé à Farid (batteur) et lors d’une répétition avec Trust en 2009, je lui ai fait écouter et il m’a dit "banco".

Peux-tu nous présenter les membres du groupe et nous dire quelles sont les raisons les plus évidentes pour lesquelles ton choix s’est porté sur eux ?

A la batterie il y a donc Farid, on se connait depuis une trentaine d’années, c’était une évidence pour moi de monter ce projet avec lui, pas seulement pour son talent mais également pour le côté humain, Farid est comme un frangin. J’en ai parlé à Izo (bassiste de Trust à l’époque) qui a accepté sans hésiter, Izo est un musicien incroyable, il s’adapte à toutes les situations. Il fallait ensuite trouver un chanteur, Farid a découvert Lou dans un Club, il m’a dit « Ce mec chante un peu à la Roger Daltrey (chanteur des Who) ça serait intéressant de faire un test ». Je lui ai fait parvenir 3 titres, il a écrit les textes (en anglais), posé sa voix et m’a renvoyé le tout… nous n’avons pas cherché un autre chanteur ! Comme il y a pas mal de guitares sur l’album, il fallait un deuxième guitariste pour m’épauler sur scène, Lou nous a présenté Sylvain Laforge qui fait partie intégrante du groupe maintenant.

Lorsque les différents éléments ont commencé à se mettre en place, n’as-tu pas été tenté de choisir des musiciens différents pour ne pas voir l’ombre de Trust planer de manière trop insistante sur ce nouveau projet ?

Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’on a sous la main, ça ne m’a pas effleuré l’esprit, nous sommes musiciens avant tout, j’ai l’habitude de jouer avec Farid et Izo, nous nous connaissons bien.
 

Handful Of Dust, Band, Vivi, Farid medjane, Izo, Lou Ben

Handful Of Dust (photo : Alex Mitram)


Le disque possède un son remarquable. Comment s’est passé l’enregistrement et quel était le cahier des charges que vous vous étiez fixé en matière de son ?

Aucun cahier des  charges, tout a été enregistré chez moi à part la batterie qui demande un équipement spécifique. Maintenant tu peux faire des prises de son potable à la maison, plus de budget énorme de studio, tu prends le temps qu’il faut, no limite… Par contre pour le mixage qui est l'étape importante, on a fait appel à Yves Jaget, c'est lui qui avait enregistré en 89 l'album live de Trust "Paris By Night", et qui faisait le son au tout début (79).

L’album ne sonne pas du tout rock français (au sens de franchouillard). Avez-vous travaillé spécifiquement en ce sens ou bien est-ce le fruit de vos influences et de vos expériences passées ?

Les choses se font naturellement, nos influences ainsi que notre expérience y sont pour beaucoup, mais le plus difficile est d’avoir une identité, si c’est pour sonner comme untel ou untel, je ne vois pas l’intérêt, même si on dit que tout a été fait en musique, je pense qu’il reste pas mal de pistes à explorer…

Les compos sont vraiment variées allant du très doux au franchement énervé. Etait-ce une volonté de départ de ta part ou bien l’apport des différents musiciens vous a conduit à ce melting pot ?

Parmi les titres, Lou a eu un bon feeling sur certains, et moins sur d’autres, c’était son ressenti, nous avons donc travaillé sur ceux qui nous semblaient les meilleurs sans se soucier si il s’agissait de morceaux cool ou plus énervé.

Quel a été l’apport spécifique de chacun dans ce disque, puisqu’on sait qu’à la base, ce sont tes compos qui sont au cœur de ce projet ?

Chacun y a amené son talent et sa personnalité. Entre des maquettes que tu réalises tout seul avec une boîte à rythme et jouer les titres avec des musiciens qui intègrent leur jeu et leur son il y a une grande différence.

Lorsque tu composes chez toi, as-tu une méthode immuable ou bien te laisses-tu porter par l’instant ? Composes-tu principalement à la guitare à partir de riffs, de mélodies, à la basse en développant des rythmiques ?

Surtout à la guitare, mais un tempo peut servir également, c’est le hasard qui fait que tu trouves un bon riff ou une mélodie, il suffira ensuite de développer, de trouver les bons arrangements et de structurer toutes ces idées.

 

A l’avenir, la composition des morceaux pour Handful Of Dust sera-t-elle plus collégiale ou comptes-tu continuer à faire tes maquettes avant de les proposer à tes collègues ?

Même si j’aime bien travailler seul, il n’y a rien de mieux que de composer et de construire ensemble, les idées peuvent être testées immédiatement, les morceaux sont assimilés et vont se bonifier avant d’être enregistrés.

Vous avez récemment joué au Bus Palladium pour véritablement présenter le groupe et les chansons au public. Comment s’est passé cette soirée et quels en ont été les retours ?

Une très bonne soirée, un Bus palladium complet, et surtout un test pour les futurs concerts, nous sommes à l’écoute des réactions du public. Suite à ce concert nous avons signé avec un management « FDH musik ».

En matière de live, quels sont les objectifs à court terme d’Handful Of Dust ?

Un groupe doit jouer, jouer, jouer… La scène est notre objectif principal. Les albums ne se vendent plus mais l’outil est indispensable ; c’est notre carte de visite. Nous sommes prêt à tout affronter !

Avec un seul album sous le bras, vous serez sans doute amenés à jouer des reprises sur scène. A quoi peut-on s’attendre et, question inévitable, jouerez-vous du Trust ou au contraire est-ce quelque chose que vous voulez absolument éviter ?

Oui des reprises bien sûr, "Pinball Wizard" figure sur notre album, c’est mon coup de cœur, mais hors de question de jouer du Trust,  même si il y a trois ex-membres, HOD est un groupe à part entière, je souhaite que le public nous apprécie pour ce que nous sommes et n’attend pas de nous d’être un Trust 2.

Le fait d’être considéré par beaucoup comme « Vivi de Trust » n’est-il pas pesant à la longue ? (Certains te voient même toujours comme le bassiste du groupe) N’es-tu pas parfois frustré de n’être pas plus reconnu comme un musicien capable d’exister hors de ce cadre ?

Je n’ai aucun problème avec ça, la vie est faite de rencontres enrichissantes ou non, quand des opportunités se présentent je les saisis, même si je ne suis pas sous les feux des projecteurs, je ne suis pas en vacances. Dernièrement Koritni a fait appel à moi pour remplacer Matt Hunter (bassiste du groupe), j’ai répondu oui tout de suite, c’est un grand plaisir de rencontrer d’autre musiciens et de partager avec eux des moments aussi forts sur scène ! Respect…

Toi-même tu te définis davantage comme un guitariste, un bassiste, un compositeur ou simplement un musicien ? Et dans quel rôle t’épanouis-tu le plus ?

Je me considère comme un musicien, je suis guitariste mais j’aime toucher à tout, en fait mon rêve aurait été d’être batteur… Je cherche des idées, j’essaie tout ce qui me passe par la tête, je peux jouer du clavier avec un doigt.

 

Handful Of Dust, Vivi, guitariste, trust

Vivi guitare en main (photo : Pierre Anthony Allard)


Si on remonte plus en arrière dans ta carrière, comment as-tu vécu la fin de la première partie de l’aventure Trust (après « Rock’n’Roll ») ? Comment passe-t-on à autre chose quand on a joué pendant des années à un rythme soutenu dans un groupe aussi important ?

On prend du bon temps ou on se morfond, en ce qui me concerne j’ai pu m’occuper de ma famille et être présent pour ceux que j’aime, mais l’envie de remettre ça est toujours présente, ceux qui n’ont jamais vécu une expérience tellement envahissante que de jouer dans un groupe, ne peuvent pas comprendre, c’est du pur bonheur…

Quels souvenirs gardes-tu de ta participation aux albums solo de Bernie qui semblaient ouvrir sur de nouveaux genres musicaux ?

De très bons souvenirs, nous avons fait trois albums ensemble, même si c’était sous le nom de Bernie, j’étais impliqué à 100 %. Hélas, le public n’a pas suivi notre ressenti de l’époque. Mais on s’est bien marré…

De tout ce que tu as fait en dehors de Trust, y a-t-il un projet pour lequel tu regrettes qu’il ne soit pas aller plus loin ou bien qu’il n’ait pas rencontré davantage de succès ?

Non, les choses se font quand elles doivent se faire.

D’un point de vue strictement humain, quelles sont tes relations avec Nono et Bernie après plus de trente-cinq ans de "vie commune" ?

Nos relations sont bonnes même si nous ne nous appelons plus pour boire un coup ensemble… Chacun a ses projets !

Pour clore cet entretien, quels sont tes coups de cœur musicaux de ces derniers mois (ou années, soyons large) ?

Oh la, moi je suis très vintage en musique, si je partais sur une île déserte, je crois que j’emmènerai les premiers albums de Led Zep, Beggars Banquet des Stones, Abbey Road des Beatles, Who Next des who, le premier album d’Aerosmith, Let There Be Rock d'AC/DC, un Metallica, un Queen, un Bad Company, un Lynyrd Skynyrd, un Stevie Ray Vaughan, un Deep Purple, etc. etc.

Que peut-on te souhaiter pour 2013 (à part bien sûr une bonne santé) ?

Beaucoup, beaucoup de concerts et le succès bien sûr. Ah ah. Bises à tous !!
Vivi

Merci infiniment, et à très bientôt sur scène !

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