Wes Borland, guitariste de Limp Bizkit, parle de Black Light Burns

C'est début février que les américains de Black Light Burns faisaient une halte à Paris le temps d'un concert au Divan du Monde. Proposant un metal industriel festif, ce quatuor est surtout connu pour avoir à sa tête, et comme chanteur, Wes Borland, célèbre guitariste de Limp Bizkit. Avec autant de valises sous les yeux que dans les mains, l'artiste a accordé un peu de temps à la Grosse Radio et présenté sa joyeuse bande.

 

Tu as l'air épuisé. Heureux d'être arrivé à Paris?

En fait j'ai surtout très faim! Et oui ravi d'être dans cette ville. J'adore Paris, c'est un de mes lieux préférés et j'adore y passer des vacances. Même si les dernières ici étaient il y a très longtemps, je n'oublie pas. C'est tellement génial ici, c'est la plus grosse concentration d'artistes au monde. Tout est très beau et très riche, c'est une ville de culture. Et c'est marrant parce que beaucoup de mes amis trouvent les Français rudes et rustres, moi non, j'adore les gens ici.

C'est toujours sympa d'entendre ça. Tu es évidemment célèbre pour être le guitariste de Limp Bizkit, peut-être un peu moins en tant que frontman de Black Light Burns. Alors qui mieux que toi peut nous présenter cette formation ?

C’est une aventure qui a débuté il y a environ 6-7 ans. Disons qu’on a commencé à jouer en 2006, et nos premiers enregistrements sont parus en 2007. Ca a pris un peu de temps pour démarrer. Nous ne sommes pas un groupe très vieux, mais on a quand même quatre disques à notre actif. Deux albums et deux albums de reprises. Et encore, on a plein de faces B dont on ne s’est pas encore servi. Enfin, on va attaquer l’enregistrement d’un gros projet en mars.

Pour moi ce groupe, c’est juste un plaisir. Je ne l’utilise vraiment pas à des fins commerciales. J’enchaîne les petites salles et je dois porter mon matos moi-même comme tu vois. Et pourtant je m’éclate. Peu m’importe ce que je dois faire pour que ce groupe marche, je le fais. Sans attentes,  sans remords, sans me soucier de sa popularité. Pour moi il n’y a pas d’égo ou quoi que ce soit d’autre avec Black Light Burns, ça représente juste une grande liberté. C’est génial, tout simplement.

Concernant les gars, le guitariste, Nick Annis, est là depuis le début. Il a participé un petit peu sur le dernier album, c’est moi qui ai enregistré pratiquement toutes les parties guitare. Mais il est surtout un monstre de scène. Le bassiste, Dennis Sanders, est arrivé en 2008 et il a un peu joué sur le premier album (Cruel Melody), car je me suis également occupé de la basse, et faisait quelques concerts. Mais depuis deux ans, il fait vraiment partie de l’équipe. Enfin Dylan Taylor nous a rejoint à la batterie il y a environ un an. Tu sais, j’en avais marre de chercher des musiciens pour les concerts. Maintenant on est arrivé à quelque chose de stable. C’est leur groupe, pas seulement le mien. Je considère vraiment BLB comme une équipe maintenant.

Votre dernier album The Moment You Realize You’re Going to Fall (été 2012) est clairement moins accès pop et beaucoup plus percutant et metal que Cruel Melody (2008). C’était un souhait ?

Je suis d’accord avec toi sur cette idée de « changement », mais je ne saurais vraiment te l’expliquer. Composer et écrire des chansons, c’est un peu comme n’importe quel métier qui te passionne. Quand j’ai fini d’écrire, je recommence. Sans trop me poser de question. Par contre, la production est radicalement différente avec ce disque. En effet, je trouve que Cruel Melody est très propre. Avec The Moment You’re Going to Fall, je voulais quelque chose de plus taillé pour le live, de plus sauvage, limite quelque chose de plus « mauvais ». Cet album, je le vois un peu comme un train lancé à pleine vitesse. Il a effectivement une grande teneur en puissance.

Autre sortie récente, Lotus Island un cover album très conceptuel. Peux-tu nous en parler ?

Lotus Island est un concept album en effet. On l’a fait entre deux projets. Il propose, aux travers de sept pistes, une reprise de la bande originale de The Holy Mountain, un film d’Alejandro Jodorowsky réalisé en 1973. L’idée est venue alors qu’on avait déjà écrit quelques morceaux qui sont présents sur Lotus Island. Et puis j’ai vu ce film et surtout entendu sa musique. Un vrai truc de hippie! J’ai franchement trouvé ça blasant et ennuyeux. Alors, j’ai voulu donner un coup de fouet à cette musique, faire en sorte qu’elle attire plus l’attention. J’ai donc décidé d’enregistrer dans un cadre similaire à celui d’une bande originale : sans parole, juste jouer la musique, et en regardant les images du film en même temps. On s’est vraiment concentré sur cet album, et le résultat est génial je trouve. Pourquoi j’ai fait cet album concept ? Très franchement je n’en sais rien.

C’est vrai que tu es connu pour être un monstre de travail qui carbure aux pulsions. Quand tu veux quelque chose, tu le fais ?

C’est exactement ça. Je n’aime vraiment pas me mettre la pression et me dire « Est-ce que c’est bien? Est-ce que c’est mal ». Quand j’ai une idée, j’essaye de la pousser le plus loin possible et la réaliser. Les quatre pistes que j’ai composé pour Lotus Island, j’ai mis quelque chose comme six mois pour les écrire, après, l’enregistrement de la voix et des instruments n’ont pris que six jours. En gros une fois que je sais à quoi cela va ressembler, je fonce et je joue.

On te connait pour être une bête de scène et arborer des tenues assez excentriques durant les concerts. Tu aimes jouer cette carte durant tes prestations avec Black Light Burns ? Et qu’attends-tu de ton public ?

On veut voire les gens danser, surtout danser oui. Nous n’aimons pas beaucoup lorsque les mecs font des gros pogos, lorsqu’ils se jettent les uns sur les autres… On aime juste lorsque le public danse, semble prendre son pied sur la musique. Tu sais, la musique metal ne doit pas être toujours agressive. Quand des mecs dans la fosse font du moshing, je ne trouve pas ça aussi excitant et cool que lorsque je vois des nanas sexy se trémousser. Je pense que notre musique colle beaucoup à une ambiance sexy et fun plutôt.

Pour ce qui est de nos tenues sur scène, on aime bien se tourner vers le fashion. Des cravates dénouées, des costumes noirs mis n’importe comment, des grosses chaussettes montantes, on veut avoir l’air un peu sale et fou. Mais tu sais, avec BLB, je préfère me mettre en avant par de la gestuelle, de l’énergie… Je base mon show sur l’attitude, moins sur le maquillage ou le déguisement comme avec Limp Bizkit.

 

Et bien puisque tu parles de Limp Bizkit... Cette année n’a pas forcément été des plus faciles. Entre l’éviction temporaire de DJ Lethal et John Otto qui n’est pas passé loin du renvoi également. Comment ça se passe en ce moment ?

Écoute tout se passe bien maintenant. Je ne vais pas forcément revenir sur les événements de cette année. Le plus important, c’est qu’on a presque fini le nouvel album qui proposera onze titres. L’un d’eux sera la reprise de « Thieves » de Ministry. C’est un morceau que l’on a enregistré il y a quelques années et que nous jouons de temps en temps en live. Il était temps de le proposer dans un album. Fred s’est vraiment donné à fond pour ce nouveau disque aussi bien dans son chant et que dans les paroles. Tout roule ! Et bien sûr on attend avec impatience de revenir en France pour le Sonisphere, et j’attends beaucoup le Download Festival aussi. Une date à Paris ? A priori ça va se faire, mais je ne sais absolument pas quand. Désolé de ne pouvoir t’en dire plus !

Merci à Wes Borland pour sa disponibilité et Roger de Base Prod pour avoir trouvé un créneaux.

 

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