Loïc Cellier de Belenos au Motocultor 2013

C'est en cette après-midi de la première journée du Motocultor édition 2013 que Loic Cellier, frontman de Belenos nous accorde une interview, autour d'une bonne petite bière bretonne.

Le groupe vient de jouer il y a à peine un peu plus d'une heure. Loïc m'accorde une longue interview, qui continuera d'ailleurs hors micro à travers une sympatique discussion. 

 

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Thomas : C'est la première fois que vous êtes avec Belenos au Motocultor ?

Loïc : Oui.

Thomas: Qu'en as-tu pensé ? Le concert vient juste de se passer. Vous avez joué décalé en plus. J'ai failli me faire surprendre parce que c'était pas annoncé, mais j'ai vu qu'il y avait des bois de cerf sur scène et je me suis dis que ça devait pas être System Divide qui allait joué comme initialement prévu. Qu'as-tu ressenti pendant le concert ?

Loïc : Comme souvent. Bien speed, tu comprends plus rien. Tu gères les contraintes qui te tombent desssus.

Thomas: Tu as appris au dernier moment le changement d'horaire ?

Loïc : L'horaire, je m'en fous. C'est pas mon problème. De toute façon, jouer dans un truc comme ça, moi je le vois plus comme une corvée que pour un plaisir. C'est peut-être un peu spécial ce que je dis.

Thomas: A cause de quoi ?

Loïc : A cause de tout. De la préparation, de l'organisation. Que ce soit bien ou pas bien d'ailleurs. Tu vois, les petits concerts qu'on peut faire avec deux ou trois groupes en soirée, c'est beaucoup plus peinard en général. Là, tu coures partout, il faut se couper en dix, il faut regarder l'heure, ah merde, on est en retard, on est en avance...

Thomas : Il y a pas le côté fun ?

Loïc : Ah non, tu t'amuses pas du tout.

Thomas : Mais sinon, à part ces "petits détails", vous aviez quand même l'air de prendre votre pied sur scène. J'ai regardé tout le concert, le feeling était là quand même, non ?

Loïc : Après, si les gens sont réactifs quand on joue. Qu'on soit de bonne humeur ou pas, on est là pour jouer. On essaie de faire le maximum, mais c'est pas toujours facile.

Thomas : Et oui, c'est jamais facile pour les groupes un peu black metal de jouer dans ces créneaux, c'est un peu limite. On va revenir un peu plus sur l'actualité. Il y a une réédition qui est prévue dans un premier temps, qui va sortir prochainement, et après, il y a un album qui est en préparation aussi ? Un album tout neuf, avec des nouveaux titres. Est-ce que tu peux détailler un peu ces deux projets ?

Loïc : Alors, la réédition, il y en a une qui est sortie en début d'année. C'était les démos, sous la forme d'un double CD en digipack. Après, en réédition, ce qui est prévu, c'est un album que l'on ne retrouve plus nulle part, qui était sorti chez Adipocère en 2006 (Chant de Bataille). Donc, lui on pense le rééditer je pense fin 2014. Et pour le nouvel album, on bosse dessus en ce moment. Il est pas encore tout à fait fini. On pense commencer à l'enregistrer fin décembre.

Thomas : Donc en fait, il sortira avant.

Loïc : Dans cet ordre là, je pense. Début de l'été 2014.

Thomas : Donc 2014, nouvel album. Tu as déjà une idée du titre ?

Loïc : Oui, il s'appellera Kornog.

Thomas : Kornog ? Ce qui signifie ? Mon breton est limité !

Loïc : Ca veut dire "ouest". "A l'ouest".

Thomas : Sans rentrer dans les détails, il sera plus dans l'esprit Spicilège ou plus dans l'esprit du dernier (Yen Sonn Gardis) ?

Loïc : Je sais pas, je dirais que c'est un mélange des deux peut-être. Qu'est-ce que tu en penses (s'adressant à sa compagne qui assistait à l'interview) ? Non, qu'est-ce que je pourrais te dire ? Disons que c'est dans l'esprit du dernier, mais avec une touche peut-être un peu plus originale, un peu plus avant-gardiste.

Thomas : Plus original, plus avant-gardiste, alors ça ouvre sur plein de trucs...?

Loïc : Ca veut dire qu'il y aura peut-être des instruments non métal, des instruments anciens, comme de la vieille à roue, violon, cornemuse, etc. Normalement, il y en aura. En tout cas, plus qu'avant.

Thomas : Donc tu as des musiciens invités qui viendront juste pour l'enregistrement ?

Loïc : Oui.

Thomas : Alors par exemple ? Des noms si tu en as sous la main et si c'est pas top secret ? Le milieu du pagan/folk metal français est assez petit.

Loïc : Par exemple, il y aura la violoniste de Bran Barr. Après, il y aura peut-être une chanteuse. Elle joue dans un groupe à Lille qui s'appelle Adraste. Après pour les autres, je crois qu'ils ont pas tous un groupe, disons que ce sont des fans qui maitrisent un instrument.

Thomas : Alors là, on rentre carrément dans du vrai folk ?

Loïc : Alors, attention...

Thomas : Oui, c'est pour ça que je tend le bâton.

Loïc : Ca va pas tirer vers les groupes de folk metal sautillants. Ca va pas être joyeux du tout.

Thomas : On reste dans le côté sombre, brumeux même ?

Loïc : Voilà, il faut pas s'attendre du tout à des trucs sautillants comme Korpiklaani et tout ça. C'est rigolo, mais nous c'est pas notre truc. On est bien clair là dessus.

Thomas : Ca aurait été une grosse surprise quand même !

Loïc : Après, au niveau des morceaux, par rapport au dernier album en date, par exemple au niveau brutalité et côté un peu obscur. Ca sera dans le même niveau. Avec des textes toujours en breton. Je pense que les morceaux seront peut-être un peu plus intéressants, un peu plus longs, que le dernier album.

Thomas : La nouveauté viendra surtout par l'utilisation d'instruments anciens. Si on peut résumer ça. Enfin, autant l'écouter quand il sortira !

Loïc : Voilà, disons qu'il y en avait déjà un peu de temps en temps, et là, il y en aura un peu plus.

 

Belenos motocultor

Thomas : Alors justement, ça me permet d'arriver à ma prochaine question par rapport au côté traditionnel/historique. Le choix du nom de Belenos implique forcément des références aux celtes, et tout ce qui va autour. Ce que j'avais saisi, c'est que tu n'étais pas forcément très impliqué dans le côté historique, comme d'autres groupes peuvent l'être, que le choix du nom était un peu par hasard.

Loïc : Si si, c'était carrément au hasard. Pourquoi j'ai choisi ce nom là, bon c'est vrai que sans faire de metal, j'étais déjà intéressé par tout ce qui est gaulois, celtique. Peut-être inconsciemment j'ai choisi ce nom là, mais sans imaginer un instant que j'allais me plonger derrière ce mot là, pour un peu fouiller le côté celtique. Au début, sur les deux-trois premiers enregistrements, c'était du black metal un peu dépressif. Il n'y avait rien de celtique. C'est venu après.

Thomas: Et du coup, ça t'as presque obligé de rentrer dedans.

Loïc : Ca m'a mis sur un chemin, et je me suis dis traçons le chemin dans ce domaine là. Un nom de groupe en rapport avec ce qu'on raconte, avec l'image que l'on dégage, plutôt qu'un nom qui n'a rien à avoir, pour être plus cohérent. C'est vrai que c'était assez progressif, mais là j'essaie d'approfondir un peu plus.

Thomas : Est-ce que tu as déjà essayé de t'intéresser un peu plus à tout ce qui est reconstitution historique. Si tu connais des gens de Bran Barr, forcément. Enfin, c'est un exemple qui me vient à l'esprit.

Loïc : Si si. Disons que je m'y intéresse en tant que personne hors musique. Après, au sein de Belenos, c'est le côté un peu ancien, mais la reconstitution tout ça, disons qu'on laisse quelques indices, mais ça sera jamais le truc vraiment 100% d'époque. On s'habille un peu légèrement "barbare", parce que c'est plus  cohérent que si on se pointe avec des corpse paints et des piques partout ou en costume-cravate. Faut que ça colle un peu à la musique, mais on cherche pas plus loin. Mais en dehors de ça, la reconstitution, même si j'en fais pas, ça m'intéresse pas mal. Les fêtes médiévales et tout ça, j'en suis assez friand.
Je suis pas à fond dedans, mais j'ai un petit pied dedans.

Thomas : En restant dans la culture, qu'est-ce que tu lis en ce moment, pour changer un peu de la musique ? Si c'est un bouquin de cul, faut pas le dire !

Loïc : Ah non, ça risque pas ! J'ai lu des bouquins avec un fond d'écologie, ou alors là je me suis acheté un bouquin de Game of Thrones, que j'ai pas encore lu.

 

Belenos motocultor

Thomas : Malheureusement, il y a 13, 14 ou 15 tomes... Dans deux mois, c'est fait !

Sinon, pour revenir au groupe, vous avez d'autres dates de prévues.

Loïc : On joue dans un petit festival, près de Tours, début septembre. Le 7 septembre. C'est le M Fest.

Thomas : Et sinon ?

Loïc : Après ça, on doit jouer dans un festival en Allemagne, mais qui a été reporté à je sais pas quelle date.

Thomas: C'est toi qui t'occupes de gérer les dates, qui t'occupes de tout ?

Loïc : Oui, on va dire ça. C'est moi l'interlocuteur principal. J'ai écrit à certains trucs, mais finalement, c'est plus les gens qui me contactent que l'inverse. Sinon, on essaie de s'organiser pour jouer au Canada, soit à un festival soit une petite tournée d'une semaine. Ca devrait se faire, mais ça demande 6 mois un an à organiser. Tu as des heures, et des heures, des dizaines, des centaines de mails pour voir comme on fait pour les avions, les hôtels, les machins... On n'imagine pas tout ce qu'il faut pour organiser un concert. Il faut cinquante conditions réunies au même moment, et s'il en manque une, tout se casse la gueule. C'est très très difficile.

Thomas : Ca te prend donc pas mal de temps sur des activités plus artistiques.

Loïc : Nous on a pas de manager, mais j'imagine qu'un groupe un peu plus connu qui joue un peu plus, c'est un boulot à temps plein !

Thomas : Ca t'es jamais venu à l'idée de déléguer ou de trouver quelqu'un ? Après, c'est aussi une question de sous, mais il y a des gens qui pourraient aider.

Loïc : Si on passes au niveau supérieur, on sera bien obligé. Mais tant que je peux me démerder pour tout faire... Mes musiciens ont d'autres groupes à gérer de leur côté, et on a tous un boulot à plein temps. Déjà, on vie pas de notre musique, mais on aurait pas le temps de tout faire. On est obligé de lever le pied, on refuse pas mal de concerts, surtout que les autres ont d'autres concerts avec d'autres groupes. Donc, c'est toujours une histoire de compromis, et de compromis à long terme. On nous propose ça, mais qui fera quoi dans six mois.

Thomas : Pour terminer, peux-tu résumer Belenos en 2013 en un seul mot ?

Loïc : Préparation d'album. C'est ce qui occupe le plus 2013 pour moi. Des concerts, on en aura pas fait beaucoup. Le Cernunnos, l'Irlande un peu avant, le Motocultor là. Ca fera que quatre concerts. C'est quand même moi qui gère tout à 95%, ça demande pas mal de temps. Je préfère perde un an, plutôt que de tout faire dans l'urgence et me dire un an après, ah ben merde, j'aurais dû mettre ça.

 

Thomas : Est-ce que tu aurais quelque chose à rajouter, que j'aurais pas demandé, mais que tu as envie de dire ?

Loïc : La bière est bonne !

Thomas: D'ailleurs, on a même pas eu le temps de trinquer, alors santé !

Loïc : Santé !

Sinon, je suis allé voir un druide ce matin, et j'ai dis que je voulais de la pluie pendant qu'on joue. Ca a presque marché.

Thomas : Juste assez, parce que je suis sûr qu'il y a des gens dans le public qui voulait du soleil. Donc il y a eu un compromis. (rires).
Merci beaucoup !

Loïc : Et bien de rien !
 


Thomas Orlanth

Photos : © 2013 Thomas Orlanth  - site internet: www.thomasorlanth.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

  

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