Nightmare Industries, guitariste de Deathstars

Nightmare Industries AKA Emil Nödtveidt, guitariste et producteur de la formation suédoise Deathstars nous parle du nouvel et quatrième album de sa formation.

Réel maître à penser de ce combo de Goth Indus, l'homme nous éclarcit sur le contexte de l'écriture de The Perfect Cult, et nous dévoile quelques détails sur la tournée à venir, qui passera par notre beau pays !

Tout d’abord bonjour, et merci de nous accorder un peu de temps. « The Perfect Cult », votre quatrième album sera bientôt dans les bacs. Comment te sens tu par rapport à ça ?

Salut ! Ouais, je suis vraiment excité de dévoiler le nouvel album, c’est un album inscrit dans nos cerveaux depuis quelques temps et il y a des millions de raisons du pourquoi cela a pris tant de temps pour le finir.

Quels sont les premiers retours que vous avez eu sur ce nouvel opus ?

Les retours sont, comme toujours avec Deathstars du “tout ou rien”, soit les gens adhèrent à 100 % soit ils trouvent ça merdique. Il y a souvent également un équilibre entre le public Metal et le public plus Industriel. Les fans de Metal demandent souvent à ce qu’il y ait plus de guitare, alors que pour les autres c’est l’opposé. Nous sommes et avons toujours été un groupe entre les deux traçant notre propre chemin quoi qu’attendent les gens de nous.

Sur « Night Electric Night », votre précédent album, vous évoluiez sous forme de quintet, et vous êtes retourné à un quartet comme à vos débuts, peux tu nous en dire un peu plus sur le départ du guitariste Cat Casino ?

Cat est parti de sa propre volonté parce qu’il voulait faire autre chose que seulement partir en tournée dans sa vie, je pense qu’il en est arrivé à un point où il a dû choisir quel chemin prendre. Et quand on y pense, il n’avait même pas 18 ans lorsqu’il a rejoint le groupe et dès lors c’est essentiellement la seule chose qu’il ait faite, alors je pense qu’on ne peut pas lui en vouloir. On comprend et respecte sa décision et il reste un bon ami et un frère pour nous bien qu’il ne fasse plus parti du groupe. Nous allons continuer en tant que quatuor, et nous ne cherchons pas un cinquième membre pour le moment. Durant les premiers shows cela faisait un peu vide sur scène mais on a rapidement réalisé que nous avions une dynamique plus importante sur scène et que tout prenait de l’ampleur. Le son gagne en concentration et le tout s’avère plus puissant.

Peux tu également nous en dire plus également sur l’intégration de Vice, votre nouveau batteur. S’est il bien intégré au reste du groupe ?

Vice correspond tout à fait au groupe. Il a premièrement commencé en remplaçant Bone sur les tournées que ce dernier ne pouvait assurer en 2008. Fin 2009 Bone a commencé à avoir des problèmes pour jouer suite à des complications médicales et Vice étant encore là pour le remplacer, et il a également assuré tous les shows jusqu’à ce que Bone décide finalement de quitter le groupe fin 2010. Dès lors nous nous sommes rendus compte que Bone était emplacé pour 50% des shows que nous avons fait, alors je me suis dit qu’il était temps pour nous d’aller chacun de nos côtés. Avec Vice nous nous sommes très vite aperçus d'une bonne dynamique entre nous lorsque nous jouions et la musique a commencé à devenir plus groovy et puissante en live. Depuis là Vice est notre batteur à temps complet, et nous avons enregistré deux nouvelles chansons en 2011 avant la tournée avec Rammstein, et c’est désormais le premier album que nous avons enregistrés ensemble. Comme je l’ai dit, il nous correspond pleinement, il est aussi taré que nous autre et il apporte plus de dynamique à l'ensemble.

Cinq ans se sont écoulés depuis la sortie de votre précédent album : Pourquoi un tel laps de temps entre ces deux réalisations ?

Il faut prendre en compte que nous avons travaillé très dur entre 2006 et 2010 en voyageant, tournant et repoussant les limites de ce qui était physiquement possible avec l’écriture et l’enregistrement de Night Electric Night qui coïncidait avec la fin de la tournée pour l’album Termination Bliss. Tout tournait autour du groupe, et aux alentours de la fin 2010, nous avons ressenti le besoin reprendre notre souffle, et de ralentir la cadence afin de nous ressourcer. Nous avons décidé de faire une pause aux environ à cette période afin de retrouver la flamme. Cette pause n’a pas duré plus de 5 ou 6 mois lorsque nous avons rejoint Rammstein en tournée. Avec tout ça, on allait pas tarder à sortir la compilation Greatest Hits On Earth pour laquelle il nous fallait de nouveaux titres, donc retour à la composition, retour au studio, enregistrement, mixage, enregistrer une vidéo, faire la promo, et de nouveau en tournée.
Après cette grosse tournée avec Rammstein nous nous sommes reposés un ou deux mois et avons commencé à écrire pour ce nouvel album. De notre point de vue, ce n’est qu'un enchaînement logique.

Musicalement, « The Perfect Cult » s’inscrit dans la droite lignée de vos deux précédents albums. Est-ce un parti pris, une marque de fabrique ?

Il n’y a pas de doute sur le fait que Deathstars ait un “son” bien distinct. Rester intègre par rapport à notre style est notre plus grande priorité, mais ce n’est jamais « compliqué », cela vient naturellement, et si jamais quelque chose vient et ne correspond pas à ce que l’on veut, instinctivement nous n’allons pas plus loin. La production est la plus grosse et la meilleure que nous ayons jamais fait sur cet album, mais il a définitivement le son Deathstars, sa marque de de fabrique. C’est notre voix.

« All The Devil’s Toy » sera le premier single de cet album. Pourquoi ce choix ?

"All The Devil’s Toy" est un titre relativement direct qui traite du fait d’apprécier les plaisirs de la chair et de vivre sans morale. Emmener l’auditeur dans un endroit où sans lois, où l’innocence n’existe pas, et où c’est le pied d’être. Le plus sombre des terrains de jeu … Une vision d’apocalypse mettant en scène les jouets du diable (métaphore pour les actions moralement questionnables). La vidéo est l’interprétation du réalisateur ( Ivan Colic de la firme iCode) des paroles et du sens de la chanson. Nous avions vraiment apprécié l’idée qu’il nous avait présenté, et ça a aboutit à un super résultat.

Qu’est ce qui vous inspire le plus pour composer ? Comment le processus d’écriture se déroule t’il ?

Je pense que tu peux le diviser en plusieurs étapes. Dans le processus d’écriture, c’est souvent une étincelle d’inspiration qui débarque, ou alors tu t’assois et travailles sur quelque chose d’aléatoire jusqu’à ce qu’une idée émerge. Ce que je veux dire, c’est que si tu ne te sens pas inspiré, il te faut beaucoup de volonté pour continuer. Dans le processus de programmation et de production, il faut envoyer la sauce et rien d’autre … Surtout depuis que je suis le producteur qui passe des heures à atteindre la perfection. Une fois la fin de la journée je ressemble un peu à « Dr Jekyll et Mr Hyde », alterner entre les deux phases et réenclencher mon cerveau et de tout recommencer comme si je n’avais entendu les morceaux auparavant. Donc pour résumer : dans le processus créatif/d’écriture je m’inspire souvent des expériences de la vie qui allument cette étincelle dans mon esprit, mais dans la phase de production ce n’est que ma détermination qui me permet de m’en sortir. Dans les premiers moments de composition, moi & Whiplasher nous échangeons nos enregistrements, je lui envoie des chansons, et il m’envoie des ébauches de paroles, et on démarre de là …

C’est toi qui produit les albums depuis Termination Bliss. Pourquoi ne pas faire appel à un producteur extérieur au groupe ? Est-ce un exercice qui te plait et qui t’a déjà amener à travailler avec d’autres artistes que Deathstars ?

J’ai toujours tout fait depuis la première démo. J’ai toujours tout produit pour Deathstars, et j’imagine que c'est le concept du groupe qui veut ça, j’ai cette image de ce que à quoi doit ressembler la musique dans ma tête que je n’avais réussi à recréer en travaillant avec d’autres personnes. J’ai toujours ressenti que le fait de travailler avec d’autres producteurs me limitait, alors que leurs rôles étaient de me pousser à donner le meilleur.
L’image sonore que je recherche est perdue dès lors que quelqu’un d’autre cherche à se l’approprier, ce qui est l’essence du groupe en quelque sorte. J’ai travaillé avec d’autres personnes comme Roberto Laghi (In Flames, Sonic Syndicate) sur cet album, ou Stefan Glaumann (Rammstein) pour les mixages, mais je dois avoir le contrôle sur la création pour garder les choses fidèles à ce qu’elles étaient à la base. Rien est laissé au hasard … c’est comme ça Deathstars.
J’ai produit d’autres groupes comme Dissection par le passé, mais depuis que j’ai fermé mon principal studio à Stockholm à cause des tournées intensives avec Deathstars je n’ai jamais retravaillé pour d’autres groupes.

Vous avez enregistrez une partie de votre précédent album à New York, que retiens tu de cette expérience ?

Je vivais à New York à cette époque, et j’ai alors décidé d’enregistrer là bas vu que je suis le producteur et que je passe plus du double de temps que les autres en studio. C’était une super expérience c’est certain, et vu qu’aujourd’hui j’y vis encore, peut être que le prochain album y sera également enregistré. Qui sait, à moins que nous ne décidions d’aller enregister sur une île déserte loin de tout.

Toi et Whiplasher, le chanteur du groupe étiez tous deux dans Swordmaster une formation plus extrême, auparavant. Est-ce qu’un jour on pourra s’attendre à une musique plus brutale de la part de Deathstars ?

Non, j’aime cette musique, mais elle appartient à un point précis de ma vie, j’étais jeune, impatient, et j’apprenais à écrire de la musique. Créer Deathstars était l’étape naturelle pour m’émanciper de ça. Pas que j’ai quelque chose contre ce genre, car comme je l’ai dit j’aime cette musique. Mais Deathstars est plus proche de qui nous sommes aujourd’hui. Whiplasher a cette impulsion lorsqu’il a envie de refaire du Death/Black et qu’il se remémore le passé, mais je ne suis pas quelqu’un de sentimental et je ne prends pas plaisir à vivre dans le passé. Je suis certainement la seule personne que tu connaisses qui a hâte de vieillir, boire un Whisky en me relaxant, et laisser les choses derrière moi.

Nouvel album, dit nouvelle tournée. Avez-vous déjà quelques idées là-dessus ? Excités de remonter sur les planches défendre votre nouveau bébé ?

Ouais, on commencera à tourner en Europe de mi-Septembre à mi-Novembre. Après ça ce sera au tour du reste du monde, et une fois arrivé l’été 2015 on reprendra les festivals européens.

Merci de nous avoir accorder cette interview. Un dernier petit mot pour vos fans français ?

Nous avons deux concerts de prévus en France durant le mois d’Octobre à Paris et Strasbourg, et on a vraiment hâte d'y être alors venez nous voir !
 

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