Saint Vitus (+ Orange Goblin) à  la Flèche d’Or (24.10.2014)

Quand le gobelin n'est pas là, Saint Guy danse !


« Putain, trente cinq ans ! » comme dirait l’autre ! Cela fait trente cinq ans que le légendaire groupe de doom Saint Vitus a commencé à sévir à Los Angeles. Bien entendu, il était naturel pour ces vieux briscards de fêter cela dignement. (un peu trop d’ailleurs) Et quoi de plus logique que de célébrer cet anniversaire en bourlinguant une fois de plus sur les routes, avec leurs fans, mais aussi avec leurs amis d’Orange Goblin !

L’affiche était prometteuse et alléchante, d’autant plus que Saint Vitus allait jouer son album de référence Born Too Late dans son intégralité. Non, nous ne sommes pas nés trop tard, puisque nous avons eu la chance d’assister au spectacle !

 

 


Orange Goblin

 

Plus qu’une première partie, Orange Goblin assurait ce soir une tête d’affiche partagée avec Saint Vitus. Le public va donc pouvoir apprécier la performance des anglais dans de très bonnes conditions, et avec un temps de jeu digne de ce nom. Sans autre forme de procès, les gobelins attaquent leur set avec « Scorpionica » et se révèlent être en bonne forme !
 

Orange Goblin, live, Paris, 2014, Flèche d'or,


En effet, l’imposant Ben Ward impressionne toujours avec sa voix rocailleuse et puissante, qui correspond parfaitement au style de musique joué, à savoir un mélange de stoner et de heavy metal à la Motörhead. Comme on pouvait s’y attendre, le son est très bon et en plus de cela pas trop fort, un inconvénient trop souvent présent lors des concerts de metal. Arborant un t-shirt Thin Lizzy, le chanteur rappelle que son groupe n’oublie pas la mélodie dans sa musique bourré de testostérone, et cela ne fait qu’enrichir cette dernière.
 

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Il est difficile de ne pas s’agiter en écoutant ces grosses rythmiques guitare+batterie, qui évoquent un véhicule fonçant à toute berzingue sur l’autoroute. D’autant plus que ce véhicule est bien huilé, et entretenu par des musiciens qui ne laissent rien au hasard. Si Ben Ward a parfois un peu de mal lorsqu’il essaye de chanter avec une voix plus propre, les instrumentistes sont très bien en place et propres.
 

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Le programme du concert est plutôt bien équilibré sur la discographie d’Orange Goblin, même s’il reste axé sur l’excellente dernière offrande, Back From The Abyss. Entre deux chansons, Ben nous annonce que l’album est en rupture de stock à la table de marchandisage, allez savoir pourquoi ! Force est de constater que les nouvelles chansons passent parfaitement le cap du concert et remportent un franc succès auprès du public : « Sabbath Hex » ou « The Devil’s Whip » sont taillées pour la scène. Vers la fin du concert, l’audience ovationne tellement chaleureusement le groupe qu’on verra Ben Ward poser la main sur le cœur en inclinant la tête, visiblement très touché par cet accueil enthousiaste !

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Et voilà, Orange Goblin doit déjà laisser la place aux parrains du doom. Ils auront donné un concert digne de leur statut de tête d’affiche partagée, et même si la voix de Ben était parfois un peu moins entraînante que sur album, la performance collective du groupe aura pleinement convaincu, tout comme leur dernière galette.

Setlist :

Scorpionica
Acid Trial
Saruman's Wish
Sabbath Hex
Heavy Lies the Crown
Blue Snow
Cities of Frost
Into the Arms of Morpheus
The Devil's Whip
The Fog
They Come Back (Harvest of Skulls)
Quincy the Pigboy
Red Tide Rising

 


Saint Vitus

 

Ce qui marque d’entrée de jeu avec la performance de Saint Vitus, c’est leur forme olympique. Affichant tous plus de cinquante ans au compteur à part le batteur qui est un peu plus jeune, on constate que le combo américain envoie le bois comme il se doit, malgré l’âge ! A croire que la consommation massive de Marie-Jeanne rajeunit !
 

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Le constat est d’autant plus flagrant à l’écoute de la voix de Scott "Wino" Weinrich, qui est surprenante de maîtrise et de classe. C’est bien simple, elle sonne mieux que sur album, presque trente ans après la sortie du fameux Born Too Late. En plus, le type pète la classe, avec un air à la fois détaché et perdu dans la musique qui lui donne un certain charisme. Et d’ailleurs, cela s’accorde avec son discours, puisqu’entre deux chansons, le chanteur se plaint que le volume sonore du groupe soit limité. Pendant le concert, on le verra d’ailleurs se placer devant le baffle de son camarade guitariste Dave Chandler, comme si les décibels crachés lui redonnaient de la force.
 

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Comme annoncé, Born Too Late est joué en entier, ce qui met le public en émoi à chaque fois qu’il reconnait l’une des six chansons présente sur l’album sorti en 1986. Le reste des chansons jouées sera réparti sur les autres opus du groupe, à l’exception de Die Healing et C.O.D qui seront délaissés ce soir. Côté scénique, on est servi avec le jeu on ne peut plus rock n’ roll de Dave Chandler, qui enchaîne les poses dynamiques et les grimaces qui vont ton sur ton avec le doom. Il nous servira aussi un ensemble de soli de guitares bruitistes, dont un avec les dents, classique, mais efficace.
 

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Cette bonne humeur forme un contraste saisissant avec la moue déprimée de Mark Adams à la basse. Ce dernier affiche en effet une tête d’enterrement, et même si cette attitude, en un sens, correspond également au genre, voir quelqu’un jouer sur scène avec si peu d’enthousiasme est en soi une expérience unique. Du jamais vu en ce qui concerne l’humble rédacteur de ces lignes. En tout cas, le bougre abat le boulot avec soin. Peut être est-il attristé par leur stock amenuisé d’herbes médicinales… (NDLR : le groupe échangeait du merch contre les dites substances à leur table)
 

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Chansons rapides ou plus lentes, Saint Vitus fait feu de tout bois et arrive à convaincre dans les deux registres, même si c’est plus sur les morceaux lents que le groupe affirmait sa personnalité ce soir. Entre deux morceaux, Dave remercie le public d’être venu si nombreux au concert, et remarque avec le sourire qu’une partie de l’audience n’était probablement pas née au moment où ils avaient commencé Saint Vitus. Pour la palme de la phrase de la soirée, elle revient incontestablement à Wino, qui a dédié « Dying Inside » aux foies abîmés.  " Ca, c’est du rock ! " Saint Vitus termine alors d’achever l’audience avec le doublon « Born Too Late » et « Saint Vitus ». Ou comment conclure une fête d’anniversaire de la meilleure des manières.
 

Saint Vitus, live report, 2014, Paris,


Setlist :

Living Backwards
I Bleed Black
Blessed Night
Let Them Fall
White Stallions
The Troll
The War Starter
The Lost Feeling
H.A.A.G.
Dying Inside
Clear Windowpane
Born Too Late

rappel

Saint Vitus

Reportage par Tfaaon

Photos : © 2014 Fanny Storck / Fanny Storck Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe
 

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