Overkill (+ Sanctuary, Methedras et Suborned) aux Trinitaires (Metz) (18.03.2015)

Thrash assassin
 

Les venues d'Overkill en France sont rarissimes, les voir donc débarquer à Metz à l'occasion du Killfest 2015 est une aubaine pour les thrashers de l'est de la France, qui se sont déplacés en masse pour headbanguer dans les Trinitaires. Pour les accompagner dans leur campagne, le groupe de heavy metal américain Sanctuary a été dépêché, 26 ans après son premier passage. Suborned et Methredas étaient également présent pour assurer la première partie.

Suborned

La soirée est ouverte par le groupe de thrash à chanteuse suisse Suborned. Après avoir sorti son premier album, From Space, fin-2014, le groupe a embarqué avec Overkill pour une tournée internationale qui prend fin à Metz, pour un set d'une demi-heure qui présente en majeure partie ledit album.

Suborned

Malheureusement pour les Suisses, le contact avec le public semble très difficile. Les Messins ne semblent pas convaincus par la prestation présentée et ne répondent que timidement aux adresses de Lucie, frontwoman du groupe qui a bien des difficultés à mener la barque.

Ouvrir pour un groupe aussi légendaire qu'Overkill n'est pas chose aisée, d'autant que la tournée touche à sa fin pour Suborned. Certaines parties vocales (notamment les cris) ne sont pas au point et les compos manquent de pêche sur scène. De fait, la fosse reste immobile tout le long du set. On peut néanmoins féliciter le guitariste Vali, très appliqué dans ses solos mélodiques.

Suborned

Manquant d'expérience, Suborned va devoir cravacher pour se hisser au niveau de ses idôles thrash.

Methedras

Après un bref changement de plateau, c'est le groupe de thrash/death Methedras qui monte sur scène, pour donner une prestation massive et bien plus brutale. Flanqués de tenues de chirurgiens, avec la gaze de rigueur, les musiciens sont prêts à tailler dans le gras avec des riffs découpés au scalpel pendant que Tito Listori Maglia, en camisole, vocifère des growls de détraqué.

Methredas

L'arrivée du groupe provoque un sursaut auprès des thrashers, déjà plus nombreux dans les Trinitaires. Les headbangs s'intensifient, les acclamations sont plus nourries et un mosh sera d'ailleurs exécuté à la fin du set, à la demande du frontman. Une aubaine pour le groupe italien qui n'était pas venu en France depuis mai 2014.

Venu pour promouvoir son quatrième album, System Subversion, sorti en 2014, Methedras a pu se rendre compte que le public français a su les accueillir à leur juste valeur et répondre par la positive à leurs riffs gras et leur son massif, qui a fait trembler les murs de la salle pendant une demi-heure.

Methredas

Il reste maintenant à attendre leur retour.

Sanctuary

Arrive maintenant le groupe culte du heavy thrash de la fin des années 80, Sanctuary. Après avoir donné naissance à Nevermore, Warrel Dane et Jim Sheppard sont de retour avec le groupe du début de leur carrière et en profitent pour présenter leur nouvel album, The Year the Sun Died, sorti en 2014, soit 25 ans après le précédent, Into the Mirror Black.

Sanctuary Warrel Dane

Si la musique de Sanctuary est bien moins directe et agressive que celle d'Overkill, force est de constater que le public est bien présent. Les acclamations sont nombreuses, même si le public semble plus timide pour pogoter. Les moshers se réveillent avec le morceau "The Mirror Black", alors que Warrel Dane avait déjà tenté de les motiver pendant "Seasons of Destruction". Farceur, le chanteur avait promis au public que le groupe jouerait son standard "Battle Angels", qui a été réclamé tout au long du concert, promesse qui n'a pas été tenue alors que le morceau était présent sur la setlist.

Warrel Dane se montre d'ailleurs toujours aussi charismatique auprès de son public. Le frontman est spontané et naturel, présente les morceaux simplement et motive les Messins sans en faire des caisses. Vocalement, l'âge et la gueule de bois semblent avoir peu d'emprises sur sa prestation. Que ce soit dans les médiums ou les aigus, le chanteur est pertinent et toujours aussi talentueux pour interpréter ses paroles acides.

Sanctuary Nick Cordle

Il en est de même pour les musiciens qui l'entourent, notamment pour Nick Cordle, qui a récemment rejoint le groupe suite à son départ précipité d'Arch Enemy, survenu en plein milieu de la tournée américaine des Suédois fin 2014. Ses solos sont interprétés à la perfection et le dialogue est bien établi entre lui et le membre fondateur Lenny Ruthledge. Côté rythmique, Jim Sheppard et Dave Budbill assurent toujours du tonnerre.

Après 26 ans d'absence en France et une longue parenthèse dans sa carrière, Sanctuary, fort d'un nouvel album solide, est revenu en puissance et a offert un set de qualité. Accueillis par un public fervent, les Américains peuvent revenir en France sans crainte.

Setlist :

Ad Vitam Aeternam [sur bande]

Arise and Purify
Let the Serpent Follow Me
Seasons of Destruction
Die for My Sins
White Rabbit [reprise de Jefferson Airplane]
The Mirror Black
Frozen
Question Existence Fading
The Year the Sun Died
Future Tense
Taste Revenge


Overkill

Vient maintenant le clou de la soirée, Overkill, rare en France malgré sa notoriété au sein de la scène thrash metal. Avec son show d'une heure et demie, les New-yorkais ont une fois de plus montré que leur réputation n'était pas usurpée.

Overkill Bobby

En effet, les Américains sont déjà survoltés dès leur arrivée sur scène sur Armorist, titre d'ouverture de leur dernier album en date, sorti en 2014. Le frontman Bobby "Blitz" Ellsworth fait toujours péter le cristal avec ses aigus agressifs et n'a rien perdu de sa rage du haut de ses 55 ans. En fier headbanger, il occupe tout l'espace scénique et se met le public dans la poche sans effort, en le faisant chanter sur "In Union we Stand". Il ne manque pas de féliciter les thrashers avec humour, en déclarant : "J'ai l'impression d'avoir à nouveau 49 ans".

Tout est également au poil chez Overkill côté musiciens. Au centre de la scène, D.D. Verni, le patron, fait trembler les cordes de sa basse pendant que Derek Tailer enchaîne les riffs incisifs, soutenu par les leads assassins de Dave Linsk et la frappe supersonique du batteur Ron Lipnicki. Un orchestre thrash qui est donc au diapason pour retranscrite l'agressivité des compos à la perfection.

Overkill D. D. Verni

Côté setlist, le groupe fait en sorte de représenter l'ensemble de ses albums, en mêlant classiques ("Rotten to the Core", "Elimination") et titres plus rares, comme "End of the Line", tiré d'Under the Influence. De fait, le nouvel album White Devil Armory n'est que peu représenté, avec uniquement "Armorist" et "Bitter Pill", tout de même bien accueillis par le public.

Overkill a d'ailleurs affaire à un public en délire, qui commence à mosher dès le tout début du concert, pour ne jamais défaillir. Les classiques comme "Hammerhead" et "Fuck You" sont repris en choeur, tout comme les titres plus récents comme "Electric Rattlesnake" et "Ironbound". Contents d'assister à une prestation rare (seulement quatre concerts en cinq ans), les thrashers ne cachent pas leur joie.

Overkill Bobby

Avec une prestation aussi réussie et un accueil du public digne de ce nom, Overkill n'a plus qu'à multiplier les concerts en France.

Setlist :

XDM [sur bande]

Armorist
Hammerhead
Electric Rattlesnake
Powersurge
In Union We Stand
Rotten to the Core
Bring Me the Night
End of the Line
Necroshine
Horrorscope
Hello From the Gutter
Overkill
Ironbound

Rappel :

Bitter Pill
Elimination
Fuck You [reprise de The Subhumans]

Photos : ©2015 LCF Photography (Fanny Larcher-Collin)
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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