Meshuggah au Hellfest 2015


Vendredi, 23h45 - Altar

 

 

KOLOSSAL

En pleine composition de leur prochain album, les Suédois avaient malgré tout décidé de ne pas rester enfermés en studio tout l’été, et donc de jouer dans quelques festivals, l’un d’eux étant ce Hellfest 2015, en tête d’affiche plus que méritée de l’Altar. Après leur tournée anniversaire fêtant leurs 25 ans de carrière, on pouvait se poser des questions quant au programme du concert. Lucides, le combo d’Umea a opté pour un concert faisant office de récapitulatif de leur discographie.

En dépit de la sage décision du Hellfest d’augmenter la capacité d’accueil des scènes extrêmes, il fallait venir en avance pour être bien placé sous l’Altar pour Meshuggah, et cela malgré le fait que Judas Priest jouait sur la Main Stage 1 depuis une demi-heure ! Et c’est sur le classique « Rational Gaze » que Meshuggah entame son carnage et débride ses rythmes venus d’un autre monde sur le public, qui semble instantanément entrer dans une sorte de transe. Comme d’habitude avec Meshuggah depuis quelques années, le son est chirurgicalement précis, mais guère généreux en volume, nécessitant de s’avancer beaucoup pour avoir une écoute satisfaisante. Ce choix de mise en son est à double tranchant : il laisse sur le carreau une partie du public qui est loin des enceintes avec un son un peu faiblard, mais permet aussi à l’inverse d’être très proche des musiciens tout en ayant un son bien équilibré, chose assez rare pour être notée.
 

Jens Kidman, Meshuggah, 2015, live report, Altar, Hellfest,


Alors que l’audience est déjà chaude bouillante, la formation enchaîne sans mots sur « Obzen », qui fait des ravages avec son riff d’un groove rarement entendu. Jens Kidman est pareil à lui-même, très concentré et avec sa main sur son mollet pour chanter en rythme avec la musique, tout en faisant ses poses et moues emblématiques qui ont fait de lui une célébrité sur Internet. Au niveau de la communication, elle est encore plus réduite qu’habituellement avec ces Suédois, mais comment leur en vouloir devant une performance si incroyable ? On a tout de même droit à un remerciement chaleureux de Jens Kidman, adressé aux fans et au Hellfest : « Merci Hellfest, c’est un plaisir de jouer pour vous. Nous étions là au Furyfest 2004, aux Hellfest 2008 et 2011, nous sommes vraiment contents d’être de retour ! »

 

Marten Hagstrom, Meshuggah, 2015, live report, Altar, Hellfest,

La setlist pioche en fait assez équitablement dans la discographie du groupe à l’exception du premier album et de Chaosphere, avec tout de même une concentration plus forte sur Koloss, leur dernier album en date. Pas de doutes, il passe toujours aussi bien en concert, que ça soit avec le martial « Do Not Look Down » ou le tube « Demiurge », avec les magnifiques lumières arc en ciel gérées par Fredrik Haake. On peut poser tout de même un petit bémol sur « The Hurt that Finds You First » : le son y est franchement imprécis, ce qui est un peu gênant pour une musique complexe, a fortiori sur ce morceau qui est vraiment dense. Heureusement, tout redevient normal sur « Future Breed Machine », qui a d’ailleurs été joué un peu plus rapidement que sur la dernière tournée, ce qui est appréciable, car on y retrouve ainsi l’énergie et le charme d’origine du morceau.

Dick Lövgren, Meshuggah, 2015, live report, Altar, Hellfest,

Le chronomètre tourne à une vitesse folle, car c’est déjà l’heure pour Meshuggah de jouer la chanson qui les a définitivement inscrits dans le panthéon du metal : « Bleed ». Un peu le « Ace of Spades » du groupe, c’est devenu un morceau incontournable en concert, du haut de ses sept minutes de boucherie rythmique, avec un Tomas Haake toujours aussi étincelant à la batterie, et le riff mitraillé avec maestria par Fredrik Thordendal et Marten Hagström. D’ailleurs, en tendant bien les oreilles à gauche et à droite, on se rend compte que les deux guitaristes ont un son très différent, celui de Marten étant très tranchant, alors que Fredrik a un son plus grave et massif.  Ca y est, le riff discordant de « Mind’s Mirrors »  joué sur bande résonne. On sait donc que la dernière chanson pour ce soir sera le monumental doublon « In Death ».  L’ambiance est ici à son paroxysme, à tel point qu’un wall of death se forme avant le début du morceau. Ou comment terminer un concert de la meilleure des manières, et magnifiquement conclure les concerts de l’Altar du vendredi. 

Setlist :

Rational Gaze
obZen
Do Not Look Down
The Hurt that Finds You First
Future Breed Machine
Demiurge
Bleed
______________

Mind's Mirrors (sur bande)
In Death - Is Life
In Death - Is Death

Compte rendu par Tfaaon (Facebook)

Photos :
1 & 3  par Nidhal Marzouk / www.nidhal-marzouk.com © 2015
2 par Arnaud Dionisio / © 2014 Ananta
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

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