Magma au Hellfest 2016

Vendredi – 21h35 – Valley


Lorsqu’en début d’année la seconde partie de l’affiche du Hellfest avait été dévoilée, le nom de Magma avait été une surprise pour beaucoup, le groupe francilien étant totalement à part dans cette programmation. Avec son style plus proche du jazz que du metal, Christian Vander (batterie) et sa troupe prouvent qu’ils savent prendre des risques, malgré une carrière longue de plus de 45 ans, et bouleversent leurs habitudes pour jouer devant un public qui, pour la plupart, les découvre.

Au moment du soundcheck, on remarque que le groupe se charge lui-même de cette tâche, notamment le batteur emblématique qui règle les moindres détails concernant son instrument. On n’en est d’ailleurs pas surpris lorsque l’on connait le degré de perfectionnisme qui caractérise le groupe et son leader.

Magma, Hellfest, Valley, Zeuhl, Christian Vander,


Dès le début du set, Magma entame le titre « Theusz Hammtaahk », encore jamais gravé en studio, et connu des fans pour avoir été interprété en 2003 au Trianon. Ce titre, totalement hypnotique (et le premier de la trilogie comprenant également « Wurdah Ïtah » et « Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh ») est un bon condensé de la musique pratiquée par Magma. On y trouve les rythmiques organiques de Christian Vander, qui dès les premiers instants se retrouve comme en transe. De leur côté, les chœurs majestueux de Stella Vander et Isabelle Feuillebois font des merveilles, complétés par la voix grave d’Hervé Aknin.

Magma, Christian Vander, Zeuhl, Hellfest, Valley,


Le son est excellent et permet de profiter pleinement de la musique pratiquée par le groupe, qui semble convaincre toute la Valley dès les premières notes. Si James MacGaw (guitare) est aujourd’hui absent pour raisons de santé, son remplaçant temporaire à la six-corde lui rend un bel hommage en reprenant parfaitement les notes dissonantes (sans être bruitistes) de la composition.

Le mouvement « Sëwolahwëhn Öhn Zaïn » et sa phrase qui se répète avec intensité, envoûte l’assistance, alors que le piano fender et le vibraphone  renforcent l’ambiance presque oppressante de la composition. En retrait, Philippe Bussonet (basse) complète parfaitement les rythmiques de Vander. Mais c’est bien le leader qui fait l’objet de tous les regards, jouant les chefs d’orchestre, puisque toute la troupe obéit à chacun de ses mouvements. Le public du Hellfest est ainsi témoin d’un set d’une précision millimétrique, qui conserve cependant ce feeling propre à la musique de Magma.

On remarque d’ailleurs que Vander frappe ses fûts avec beaucoup d’intensité et de puissance, peut-être plus qu’à l’accoutumée, grisé par la sensation de jouer là l’un de ses plus gros concert français (7000 personnes selon le groupe), devant une Valley déjà acquise à la cause kobaïenne.

Magma, Hellfest, Valley, Zeuhl, Christian Vander,


Alors que l’œuvre originale Theusz Hammtaahk dure près d’une demi-heure et que la formation n’a qu’une heure de set allouée, c’est une version accélérée de « Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh » (la composition la plus connue de Magma), qui est jouée pour clôturer ce set. Hervé Aknin y propose un chant mélodieux qui respecte l’œuvre originale, interprétée initialement par Klaus Blasquiz.

A l’issue de ce concert, c’est une ovation dantesque que récoltent les musiciens de la part des festivaliers. Magma a fait voyager le public du Hellfest vers Kobaïa, un pari réussi pour une musique qui diffère de tout ce qui a pu résonner à Clisson pendant ce week end. 

Setlist Magma : 

Theusz Hammtaahk
Mëkanïk Dëstruktïw Kömmandöh

Photographies : © Thomas Orlanth / Watchmaker 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation des photographes

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