The Melvins au Hellfest 2016

Vendredi – 19h25 – The Valley


Encore une fois sur cette édition 2016 du Hellfest, on touche à la légende. Que ce soit Black Sabbath, Joe Satriani, Nikki Sixx avec son projet Sixx:A.M. ou encore Magma, Abbath, Loudness… nombreux sont en effet les artistes cultes qui ont marqué de leur empreinte les scènes clissonnaises de ce cru. A présent, ce sont bien les Melvins, qui ont littéralement donné naissance à nombre de formations iconiques de l’histoire du rock et du metal, Nirvana en tête, qui s'apprêtent à fouler les planches de la Valley. Alors que vaut le groupe sur scène après presque 35 ans de carrière ? La réponse avec ces 60 minutes de set.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que d’entrée de jeu, et face à une tente pleine à craquer, les Melvins choisissent de ne pas faire comme les autres, et d’être originaux dans leur arrivée sur scène, pour le meilleur comme pour le pire. En effet, ce sont pas moins de treize minutes complètes qui sont gâchées par une intro douteuse. Celle-ci débute bien, par l’hymne américain repris deux fois salement, un peu à la Jimi Hendrix, avec dissonances et larsens à gogo. Une longue partie ambiante à la basse, déstructurée, vient ensuite enterrer l’initiative, avec dix minutes de brouhaha incompréhensible, le tout dos au public, sans la moindre considération pour celui-ci.

Quand le premier morceau, "Eye Flys" débute, c’est presque un quart du temps alloué qui a été grignoté par l’introduction sans grand intérêt, et le public se trouve un peu engourdi, voire endormi, par cette entrée en matière. Heureusement, la "vraie" entame a plus de pêche : la sonorisation très correcte – mis à part une voix un peu brouillonne – aide à réveiller la foule, et renforce l’étrange impression que ce n’est plus le même groupe qui est sur scène.

Buzz Osborne agite sa crinière caractéristique au son du groove des morceaux, notamment sur la reprise de "Deuce" (Kiss), comme à la belle époque : sa voix a bien vieilli, et il apparait toujours aussi déjanté. En revanche, on regrette que ce ne soit pas lui qui communique avec le public entre les morceaux. C’est en effet le bassiste Steve MacDonald qui assure ce rôle, et qui de façon amusante, revêt un T-shirt portant la mention "Bass", reprenant le graphisme du logo de Kiss, justement.

La basse était le point focal du dernier opus des Américains, comme son titre Basses Loaded l’avait laissé deviner. Avec pas moins de six bassistes présents sur la galette, on pouvait attendre un gros son lors de son concert. Gros son il y a eu, mais en revanche, le nouvel album a été très peu représenté. Seul vestige de celui-ci, le dernier titre "Take Me Out To The Ball Game", reprise d’Edward Meeker, met en avant de belles lignes de basse, très complémentaires de la guitare lead. Tous les hits du groupe ne seront pas de la partie non plus, et seul le célèbre "Night Goat" vient rassasier les casual fans.

En effet, le groupe pioche très largement dans sa discographie, se limitant à un titre par album. Les sonorités sont de fait très variées, et conduisent à l’étrange impression de voir plusieurs groupes se succéder sur scène, sans réelle cohérence : un peu de doom par ci, un peu de punk bien rentre-dedans par là... Bref, difficile pour le public de s'immeger dans le concert, et d’y trouver un fil directeur.

Par contre, il est certain que les fans les plus fidèles auront adoré ce show garni de pépites en tous genres, allant jusqu’à piocher dans les prémices de la carrière des Melvins, avec Gluey Porch Treatment par exemple. A eux de nous raconter leur ressenti, à présent !

Setlist (incomplète) :
Eye Flys
Deuce (reprise de KISS)
Queen
The Kicking Machine
National Hamster
With Yo' Heart, Not Yo' HandsLeechFrosted Flake (reprise de Malfunkshun)
Leech (reprise de Green River)
Euthanasia
Mr. Rip Off
Halo of Flies (reprise d’Alice Cooper)
Sesame Street Meat
Night Goat
Take Me Out to the Ball Game (reprise d’Edward Meeker)

Photos : © 2016 Thomas Orlanth. Retrouvez les galeries complètes sur www.thomasorlanth.com ou la page Facebook.
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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