Dimanche - 16h45 - Warzone
Cuitas les patatas
En cette dernière journée de festival, la Warzone accueille un groupe doté d'une certaine réputation dans le milieu du hardcore et en provenance du Brésil: Ratos De Porao. Relativement peu de festivaliers se sont déplacés sur la petite scène et l'assemblée n'est guère conséquente à cette heure avancée de la journée. De plus c'est un excellent concert aussi drôle que chaleureux que le quartet s'apprête à délivrer dans cette ambiance quasi intime. Ah oui, il y avait quand même un certain prix à payer pour voir cette prestation: louper Gojira.
Dans un sens, cela fait quand même plaisir de voir à quel point désormais Gojira rameute et que le groupe de death français est devenu un très, très grand groupe. Mais dans l'autre sens, on en viendrait presque à maudire cette programmation qui fait que les excellents Brésiliens de Ratos De Porao jouent en même temps que la petite coqueluche tricolore. Mais bon, il faut savoir faire des choix.
C'est donc face à une Warzone modestement remplie que les quatre messieurs débarquent. João Gordo (et son look à mi chemin entre le coreux et le punk) arrive tout souriant et lance un sobre "Comment allez vous?". Deux secondes après, Ratos De Porao envoie la sauce et joue son mélange punk/thrash/hardcore avec une énergie vraiment impressionnante, surtout qu'ils ne sont plus tous jeunes ! Gordo a clairement faim de scène et alterne divers timbres de voix, toujours avec son large sourire.
Avec plus de 30 années de carrière au compteur, RDP a largement de quoi remplir l'heure de concert dont il dispose. L'ambiance est à l'image du son: excellente. Les pogos sont légions et quelques circle pit pointent le bout de leur nez, notamment sur la manifestement populaire "Ao Vivo". Gordo ne se prive toujours pas de remercier le public, un coup en français, un coup en anglais, et on sent que cet impressionnant bonhomme est heureux et touché d'être là aujourd'hui.
Outre le leader, on note des musiciens vraiment très investis qui prennent un grand plaisir à jouer de leur instrument, plus particulièrement le batteur Boka qui joue à grande vitesse et en faisant moult grimaces. Bref, c'est un excellent moment que les amateurs de hardcore un peu singulier sont en train de vivre et cela fait vraiment plaisir pour Ratos De Porao. Un beau lot de consolation pour ceux qui auront préféré ce concert à celui de Gojira.
Photographies : © Nicolas Ernult 2016
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