Ragnard Rock Fest : Jour 2 (23.07.2016)


Ragnard Rock Fest – Jour 2 (23.07.2016)


C’est encore sous un soleil radieux que cette deuxième journée de festival commence. Au programme aujourd’hui Moonsorrow en tête d’affiche très attendue, ainsi que Graveland pour son premier concert en France.

La journée commence paisiblement. Les festivaliers affluent au Village Viking pour assister aux démonstrations de bridge fight par les troupes vikings, ainsi qu’à un petit cours sur les bases de la glima ou lutte islandaise fait par les Ours d’Alfadir et Korvland. Au programme, explication de différentes techniques de combat et démonstrations musclées.

Les festivaliers prennent le temps de se balader entre les différentes échoppes, boire un verre, manger un morceau avant le début des concerts. Il est bientôt 13h et le public commence à s’installer devant la Heim Stage pour assister au concert the The Moon and the Nightspirit. Beaucoup de gens ne voient pas le petit panneau annonçant l’annulation du concert mis discrètement sur le barnum abritant les consoles des ingénieurs du son. La triste nouvelle finit par tomber lorsque Magali Grégaut monte sur scène pour nous expliquer qu’Ágnes, la chanteuse du groupe, a une inflammation des cordes vocales et ne pourra donc pas assurer le show. La déception se lit sur les visages des amateurs de folk et de belles voix féminines. Heureusement, cela sera la seule déception de la journée.

14h25, direction l’Odin Stage pour le show d’Acus Vacuum. Le groupe avait déjà joué la veille sur la Heim Stage devant un public assez réduit mais totalement conquis. Aujourd’hui, c’est sur une plus grande scène et devant un public plus nombreux que les Belges se produisent. Une nouvelle fois le public est totalement conquis. Acus Vacuum nous offre un concert mémorable. Azora danse au rythme de la musique médiévale interprétée par le groupe. Ses ondulations envoûtent totalement les spectateurs.
 


Une complicité se créée très vite entre le public et le groupe qui n’hésite pas à communiquer et blaguer. Ils vont même jusqu’à demander un wall of death et à lancer de petits gourdins gonflables dans le public. Quoi de mieux pour se payer une bonne tranche de marrade ?! Le groupe tient cette ambiance bon enfant digne d’une fête médiévale jusqu’au bout de leur concert. Pour clore les festivités ils offrent même une tournée aux personnes se trouvant au premier rang. Un premier concert ultra festif qui nous fait presque oublier l’annulation de The Moon and the Night Spirit. On peut dire que ce premier concert a donné ou redonné le sourire à la plupart des festivaliers.

Allobrogia monte sur la Thor Stage, mais aujourd’hui, j’ai envie de voir ce qui se passe au Village Viking dans de plus amples détails. Du coup, je laisse la parole Lionel Born 666 pour les concerts d’Allobrogia et de Griffon.

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Avec la croix de Savoie au milieu de leur logo, on devine qu’Allobrogia joue presque à la maison. En venant défendre son dernier album Sonnocingos sorti cette année dont ils interpréteront plusieurs titres à commencer par "Alban Eilir" qui ouvre les hostilités pendant que les torches flambent difficilement sur scène à cause d’un bon vent qui nous tombe des collines environnantes.
 


Le titre éponyme d’une noirceur épaisse ainsi que le lancinant "Sol" et l’entraînant et teinté de douceur pagan "Imbolc" seront joués en ce début d’après-midi. Parmi les musiciens on retrouve le guitariste Avgruun présent aussi dans Caïnan Dawn (le chanteur Heruforod aussi) et Himinbjorg présent au Warm-up. A noter que les paroles sont chantées en Arpitan, également appelé Francoprovençal (à ne pas confondre avec le Provençal) qui est une langue à part entière parlée dans trois pays : l’Italie (vallée d’Aoste et huit vallées piémontaises), la Suisse romande (sauf le canton du Jura) et la France (pays de Savoie, Lyonnais, Forez, Nord-Dauphiné, Sud de la Bourgogne (Bresse, Bugey, Dombe, Beaujolais..) et de la Franche-Comté).
Une prestation très intéressante interprétée par des musiciens sincères et motivés.
 

Griffon se met en place sur l'Odin Stage. Suie et sang recouvrent le visage des parisiens donnant un air inquiétant à leurs regards cachés derrière leurs cheveux.
 

Leur black metal est incisif et brutal au premier abord mais toujours relevé par des passages plus pagan avec des mélodies entêtantes. Les musiciens sont rapidement à l’aise et se lâchent en jouant des titres de Har HaKarmel leur album sorti en début d’année.
 


Les chœurs puissants donnent du relief à leurs compositions et c’est un public qui accroche rapidement à la prestation. Aharon gère bien la scène et s’époumone sans réserve comme sur "L’arbre blanc" qui voit défiler des riffs bien puissants et variés.

 

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Pendant ce temps au Village Viking les troupes se préparent pour la première démonstration de combat en ligne de la journée. Les combattants portent casques, gambisons et cottes de mailles pour se protéger des coups. Même si les armes n’ont pas de tranchant, elles restent tout de même dangereuses. Et les blessés lors de ces démonstrations ne sont pas rares. Les six troupes participant au combat entrent chacune leur tour dans l’arène et forment deux lignes composées de trois troupes. On remarquera que les Ours d’Alfadir sont la seule troupe aillant trois femmes faisant partie des combattants, et elles sont plutôt redoutables face aux guerriers adverses.
 


A l’avant de la ligne se trouvent les combattants portant épées et boucliers, derrière eux se trouvent ceux se battant avec des danax (longues haches de combat) et les lanciers. Les règles régissant le combat sont simples : chaque combattant touché à un endroit vital ou ne lui permettant plus de se battre doit se mettre au sol. Les derniers debout sont les gagnants du combat. Les troupes nous offrent près d’une heure de démonstration sous une chaleur qui doit être insoutenable sous leur équipement. Les combats sont violents et spectaculaires. Mieux vaut se tenir à un mètre des barrières pour éviter les coups perdus. Les Managarm portent très peu de protections par rapport aux autres troupes et se montrent rapides et redoutables. Après plusieurs manches de batailles acharnées, nos vikings s’élancent pour un dernier assaut qui se transforme en câlin général. Une belle démonstration de fair play pour clore le combat.

Retour vers la Thor Stage pour le concert des Argentins de Skiltron. Le groupe fait un peu figure d’ovni par rapport à tous les autres noms à l’affiche. On est loin du black metal ou de la musique médiévale. On retrouve un petit côté pagan/folk avec la cornemuse et la flûte, mais le groupe tient plus du power metal avec un chanteur, Martin McManus, qui se sert de son bel organe pour monter dans les suraigus.
 


Un peu strident pour mes oreilles, mais il faut le reconnaître, le mec a un sacré coffre. Le batteur donne un rythme effréné à chaque chanson. Le joueur de cornemus, Pereg Ar Bagol, qui joue également dans Boisson Divine, nous ravit avec ses poses ultra viriles. Par contre, il reste très statique lorsque qu’il joue de la flûte, allez savoir pourquoi ?
 


Bref, Skiltron nous offre un concert plutôt divertissant et qui change un peu de tout ce qu’on a pu entendre avant. Autre chose à souligner par rapport à leur show qui n’a pas grand-chose à voir avec leur musique, mais que j’ai trouvé absolument génial. Devant moi, il y avait un groupe d’adultes handicapés mentaux qui assistait au concert, des étoiles plein les yeux, dansant au rythme endiablé de la musique. Les voir avec le sourire aux lèvres m’a donné la banane pour la journée. Merci à leurs éducateurs de leur avoir permis d’assister à ce festival. Comme quoi le RRF rassemble tout le monde sans distinction.

Le concert de Skiltron terminé, je me précipite à l’avant de l’Odin Stage pour assister au concert de ГРÐЙ (Grai).


On compare souvent Grai à Arkona. Mais cela est très réducteur. Mis à part le fait que ce soit un groupe de folk metal russe avec une chanteuse blonde, les deux groupes sont tout de même différents.
 


La voix d’Irina Zybina est à la fois d’une puissance rare tout en gardant un son crystalin. On a droit à de magnifiques envolées lyriques Elle occupe la scène de toute sa prestance. Sa voix est soutenu par celle de la flûtiste Aliya ainsi que de Yuri, le bassiste, qui apporte un petit peu de testostérone avec son growl semblant sortir des tréfonds de la terre.
 


Le groupe se met très vite le public dans la poche. Les gens dansent, pogotent et chantent avec Irina sur des morceaux tels que "Mlada". Voyant l’engouement du public, le staff de la sécu nous sort son magnifique panneau "Slam recommandé" et déchaîne la foule jusqu’à la fin du show. Pour moi, ce concert restera un des meilleurs du festival.

Il est maintenant 18h, heure du premier dilemme de la journée. Aller voir les Québécois de Forteresse jouer leur black metal chauvin en chemise à carreaux de bûcheron ou Trobar de Morte? Bon comme Forteresse remplace Tengger Cavalry que je me faisais une joie de voir et que je ne suis pas fan de Forteresse je laisse à Lionel / Born 666 le plaisir de s’en charger.
 

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Avec les drapeaux qu’ils ont accrochés aux amplis, on sait de suite que Forteresse nous vient du Québec, remplaçant des folkeux chinois de Tengger Cavalry à l’origine programmé.
 


Ce qui étonne au premier abord c’est d’écouter du black metal assez intense avec des musiciens habillés en bûcherons. Pas de look extravagant, seulement des titres joués par des musiciens qui ne se prennent pas la tête. Leur dernier album Thèmes pour la rébellion venant de sortir c’est avec "Spectre de la rébellion" qu’ils entament leur show suivi de "Là où Nous Allons" et "Le Sang Des Héros".
 


A part quelques problèmes de son et d’imprécision parfois, c’est un set assez agréable et puissant joué par des patriotes fiers de leur histoire.
 

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Hop, direction la Heim Stage pour le concert de Trobar de Morte. Les espagnols nous offrent une très jolie performance pleine de douceur et d’esthétisme. L’unisson des voix est parfait, le son des instruments médiévaux est envoûtant. Lady Morte nous transporte dans des contrées lointaines tantôt lugubres, tantôt lumineuses avec sa voix. Elle fait figure de grande prêtresse shamanique avec des morceaux tels que "Summoning the Gods" où elle utilise son chant pour implorer les dieux. On est loin du folk metal énergique de Grai ou du folk à boire de Celtibeerian. Trobar de Morte nous fait découvrir une facette plus noire du folk qui nous ensorcelle.
 


Lady Morte n’a pas seulement une voix à couper le souffle. Elle nous joue également de la vielle à roue. Un instrument qui vient parfaire le son de la flûte traversière et du violon. On a également droit à un peu de mise en scène avec un peu de danse et des accessoires comme un sabre brandi par Lady Morte lors d’une danse plutôt macabre. Tout au long du concert, Asenath, la violoniste a fait l’effort de nous faire des annonces en français grâce à de petites notes. Un geste qui aura fait plaisir à un grand nombre de personnes dans le public. Elle nous annonce notamment la sortie de leur prochain album Ouroboros la semaine suivant le Ragnard Rock Fest, une nouvelle qui en a ravi plus d’un !

Après un tel concert, j’ai comme une envie de rester au calme, du coup je laisse Lionel / Born 666 s’occuper de King of Asgard et de Khors.

 

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Les Suédois de King of Asgard vont nous sortir un set bien carré, un peu trop d’ailleurs car ils restent tout de même trop statiques derrières leur pieds de micro, dommage car leur musique (viking death mélodique) se déguste comme de l’hydromel.
 


Les musiques guerrières nous font rentrer dans le show assez rapidement comme l’enchaînement spartiate entre "The Runes of Hel" et "Remnant of the Past" ou encore avec le plus-nordique-tu-meurs "The Nine Worlds Burn".
 


Comme pour Ereb Altor le jour précédent, on a le droit à notre reprise de Bathory avec le cinglant "Total Destruction". Les Suédois auront fait forte impression jusqu’à la fin du show en nous quittant avec le mélodieux et captivant "Einhärjar" ! Hail !
 

Retour maintenant sur la Thor Stage  pour assurément l’une des meilleures prestations de la journée. Les ukrainiens de Khors sont carrés (faut dire que leur musique ne mérite pas d’ "à peu près").
 


Jurgis (également membre de Nokturnal Mortum) est aussi à l’aise devant son micro que lors de ses solos chirurgicaux qui nous emmènent dans les contrées lointaines de l’Ukraine. L’interprétation des titres est impressionnant tant par la qualité des mélodies que par les nuances limite progressives qu’offrent la variété des titres.
 


Pour en avoir le cœur net il suffit de voir comment ils entament leur show avec "No Oaths No Tears No Knees!" du dernier album І ніч ÑхилÑєтьÑÑ Ð´Ð¾ наших лиць (Night Falls onto the Fronts of Ours) sorti l’année dernière.
Seuls deux petits bémols (car parfois il faut être exigeant) ont entaché leur set : les parties de claviers enregistrées et leurs tenues volées à des acteurs qui auraient pû jouer dans Games of Throne
 

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Il est un peu plus de 20h30 maintenant, Percival monte sur la Heim Stage alors que Graveland se prépare à mettre le feu à l’Odin Stage. N’étant absolument pas fan de Graveland et étant un peu effrayée et déconcertée par la foule scandant le nom du groupe en hurlant, je préfère rester au Village Viking apprécier le concert de Percival, et laisser la main à Lionel / Born 666 qui saura parler bien mieux que moi de ce premier concert sur le sol français de Graveland.

Tout comme Acus Vacuum, Percival fait partie de ces groupes qui ont la particularité de jouer deux fois pendant cette édition du Ragnard Rock Fest. Les Polonais de Percival jouent d’abord avec leur formation folk sur les planches de la Heim Stage et jouera une nouvelle fois avec sa formation metal, Percival Schuttenbach, le lendemain sur l’Odin Stage. Le groupe s’est fait connaître dernièrement grâce à leur bande son du jeu The Witcher.


Ce soir, Percival nous joue donc un set spécial The Witcher en acoustique, sans image du jeu malheureusement. Très vite le public est transporté par la voix de Christina Bogdanova (qui signe ses autographes en dessinant une paire de seins, soit dit en passant). Leur musique fournit un fond sonore tout à fait adéquat à la grande bataille eastern qui se déroule à deux pas de la scène. Certains des combattants étaient un peu dégoûtés de ne pas pouvoir assister au concert, mais ça ne les empêche pas de danser au son de la musique entre chaque assaut. Un beau concert qui a permis au public de s’éclater devant la scène et de créer une super musique d’ambiance pour les festivaliers et les troupes qui participaient au combat. Malheureusement, pas de photos de ce concert nos deux photographes étant en transe devant Graveland. Heureusement, Percival Schuttenbach aura droit à son moment de gloire le lendemain.

Pendant ce temps ... sur l'Odin Stage ...
 

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Non mais quand même ! Ce soir on va voir Graveland !
Les polonais vont faire la part belle à leurs premières réalisations en se concentrant sur leurs premiers méfaits.


D’emblée on constate que Rob Darken est possédé en dansant devant la scène caché sous sa capuche dans des danses maléfiques. Devant la scène le public est présent, concentré pour ne pas perdre une seconde de la première prestation en France du groupe (pour seulement son troisième show). Pour des musiciens qui montent rarement sur les planches (à part Darken ce sont des musiciens de session) c’est une prestation inoubliable et puissante à laquelle on va assister : tambourins, habits traditionnels, cracheur de feu, marteau de Thor en bois géant, tout y est !
 


Les fans de la première heure se délectent des titres du groupe tirés de leurs premiers albums, de Carpathian Wolves et différents démos jusqu’à Following the Voice of Blood en passant par Thousand Swords. Bref au-delà de toute polémique, la musique a parlé et nous a enivré.
 

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Il est 22h05, en route vers la Thor StageHeidevolk prend place après un concert magistral de Graveland qui a mis le feu sur scène au sens propre, comme au sens figuré.

Difficile de monter sur scène juste après Graveland qui vient de déchaîner la foule, mais cette tâche est d’autant plus difficile quand on monte sur scène avec un nouveau line-up pas forcément très au point.
 


En effet, après dix années de bons et loyaux services, le guitariste Reamon Bomenbreker et le chanteur Mark Splintervuyscht ont mis les voiles vers d’autres horizons. La voix de Mark nous aura manqué sur ce set. Jacco De Wijs et Lars NachtBraecker n’ont pas les mêmes qualités vocales et cela se ressent malheureusement. Leurs anciens morceaux comme "Vulgaris Magistralis" passent plutôt bien et le public a l’air d’apprécier le show. De nombreux slams passent au-dessus de nos têtes.
 


Certains festivaliers dansent et chantent alors que d’autres sont amers. Une prestation plutôt mitigée pour les Hollandais d’Heidevolk qui se font littéralement jeter de scène par Moonsorrow ! En effet, les Finlandais sont prêts sur l’Odin Stage et commencent à jouer avant même que les membres d’Heidevolk n'aient fini de dire au revoir à leur public.

Place donc à la tête d’affiche de ce samedi 23 juillet.

Cette deuxième journée de festival se termine avec un concert haut en couleur. La performance de Moonsorrow est parfaite. Rien n'est laissé au hasard.
 


Le groupe occupe tout l'espace scénique avec une prestance incroyable. Pas besoin de bouger et de sautiller dans tous les sens. Les Finlandais en imposent avec leur charisme naturel. Un charisme soutenu par les jeux de lumière sur scène qui nous transportent dans la froideur hivernale de leur contrée.
 


Les bleus et les verts leur donnent un aspect fantômatique qui colle parfaitement à leur musique qui nous parle de légendes nordiques. Les lumières rouges quant à elles accentuent le côté guerriers sanguinaires. Tout est fait pour sublimer le groupe. Ils commencent leur set par le titre éponyme de leur dernier album Jumalten Aika, le temps des Dieux en français, et se posent directement comme des dieux de la scène.
 


Leur set évoluera au fil des incontournables de leurs différents albums comme le titre Jotunheim qui déchaînera la foule. Moonsorrow scotchera leur public tout au long de leur performance sans accroc avant de terminer par "Sankaritarina".

Encore une belle journée riche en émotions qui se termine sur un concert mémorable. Les festivaliers se dirigent vers le camping la tête encore pleine des bons moments de la journée, impatients de savoir quelles belles surprises le Ragnard Rock Fest leur réserve pour le lendemain. Au programme de belles découvertes sur scène comme Percival Schuttenbach et des shows exceptionnels comme ceux de Gaahls Wyrd et de Nargaroth.
 


Live report : Eloïse Morisse et Lionel / Born 666
Photos : © 2016 Thomas Orlanth  - galeries complètes sur le site internet: www.thomasorlanth.com / facebook
© 2016 Lionel / Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

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