Lacuna Coil (+ Forever Still – Genus Ordinis Dei) au Cabaret Sauvage (20.10.2016)

Après avoir malheureusement ignoré la France lors de la tournée célébrant la sortie de Broken Crown Halo, Lacuna Coil s'est heureusement rappelé aux bons souvenirs de notre contrée avec trois concerts prévus. Et c'est à Paris que la tournée de promotion de Delirium commence, ainsi c'est avec une setlist inconnue que nous débarquons au Cabaret Sauvage. Ce sont les Italiens de Genus Ordinis Dei et les danois de Forever Still qui auront la tâche de chauffer le public.

La promotion autour de la date ayant été plus que légère c'est dans une salle quasi vide que nous rentrons ce soir. Heureusement elle sera beaucoup plus remplie pour Lacuna Coil mais c'est un gros signal d'alarme cela dit.
 

GENUS ORDINIS DEI


Ayant décidé d'emmener avec eux des compères italiens, Lacuna Coil a choisit Genus Ordinis Dei. Jeune formation, le quartet nous propose un death metal symphonique qui n'innove absolument pas mais qui fait le travail de chauffer la salle. Contrairement à Architects quelques jours plus tôt, le son est par contre très brouillon même en se déplaçant à plusieurs endroits différents gâchant un petit peu la prestation du combo emmené par Nick K. (chant et guitare). Ce dernier agit en véritable maître de cérémonie et avec sa grande taille il en impose beaucoup sur la scène réduite du Cabaret Sauvage. Notons qu'en plus du chant, il est aussi le guitariste soliste du groupe ! 

Le public semble apprécier la découverte d'autant plus que les compositions sont assez intéressantes et font taper du pied, hôcher de la tête. On notera peut-être un manque de véritable refrains pour permettre une immersion complète et être totalement sous le charme mais pour le reste c'est du tout bon.

Avec plusieurs EP produit par Marco Coti Zelati - qui n'est d'autre que le bassiste et principal compositeur de Lacuna Coil - les Italiens vont rentrer en studio en mai prochain pour donner jour à leur premier opus. Gageons que ce dernier saura trouver son public et offrir une place sur l'échiquier du metal à un combo qui le mérite.
 

FOREVER STILL
 

Après l'Italie, c'est au Danemark que l'on se dirige pour applaudir un autre quartet : Forever Still. Signé il ya peu chez Nuclear Blast, le tout jeune combo avait déjà sorti son album que nous avions chroniqué au début de l'année. C'est donc de pied ferme que nous attendons la prestation de Maja Shining (chant) et ses compères. 

Forever Still débarque sur The Last Day issu du tout premier EP et c'est la soupe à la grimace : Maja Shining chante faux sans doute à cause du fait que la chanteuse ne s'entend pas. Ce sera, heureusement, mieux par la suite mais encore une fois il y a un gros soucis de son puisque l'on n'entendra quasiment jamais la guitariste alors que le potentiel sonore du groupe sur CD est très intéressant. Derrière les fûts, c'est un tout nouveau batteur qui a pris place et qui s'en sortira très bien.

Lors du concert, nous n'étions qu'à quelques heures de la sortie officielle de l'album sous les nouvelles couleurs Nuclear Blast et c'est donc Tied Down qui sera fortement mis en avant ce soir avec les très bons titres que sont "Miss Madness", "Save Me" et le jouissif "Scars" pour terminer la prestation des danois.

Cette tournée avec Lacuna Coil est un excellement moyen pour Maja Shining et Forever Still de progresser scéniquement et vocalement pour la frontwoman, qui manque de justesse ce qui gâche la prestation. Avec des titres tubesques à ce point, une meilleure présence vocale pourrait propulser le groupe très haut !

Setlist:
The Last Day
Awake the Fire
Miss Madness
Fight
Once Upon a Nightmare
Breathe In
Save Me
Scars

 

LACUNA COIL
 

Lors de la journée presse pour promouvoir Delirium, nous avions rencontrés Cristina Scabbia et Andrea Ferro qui nous avaient avoués leur déception de ne pas avoir foulés la France pour la tournée de Broken Crown Halo. Heureusement le combo et son agence de booking se sont rattrapés en prévoyant trois concerts dans l'hexagone et c'est à Paris que revient en plus l'honneur d'être la toute première ville européenne à accueillir le Delirium Tour. Alors, que nous a préparé comme surprise le combo ? Eléments de réponses à venir.

Déjà on s'aperçoit que la scène est habillée de chaque côté de la batterie par des costumes ressemblants à ceux utilisés par le groupe sur le photoshoot du concept de l'album. Chacun des membres sera d'ailleurs habillés comme sur ce dernier avec une Cristina Scabbia qui enfilera des tenues différentes en fonction des chansons.

Le quintet fait son entrée sur scène au son de "Ultima Ratio", un des sept morceaux issus de Delirium que nous aurons la chance d'écouter ce soir-là. Contrairement aux deux groupes de première partie, le son est bon et rend justice aux compositions des italiens ainsi qu'à la voix incroyable de Cristina Scabbia. La frontwoman nous en fait voir de toutes les couleurs, passant par tous les registres vocaux possibles et c'est un bonheur à vivre surtout quand c'est la première fois que vous voyez Lacuna Coil en concert. Andrea Ferro n'est pas en reste, profitant du fait que Delirium lui ait donné la possibilité d'explorer un registre vocal plus important notamment sur "The House Of Shame" mais nous y reviendrons.

Hormis Delirium, Lacuna Coil nous offre des titres de quasiment toute sa discographie. Ainsi nous aurons le droit à un "Spellbound" explosif puis à un "Die & Rise" qui permettra au public d'headbanguer à volonté. Justement le public est extrêmement réactif et donne le meilleur de lui-même ce soir, le combo entre la prestation des italiens et la magie du Cabaret Sauvage aidant pour beaucoup à cette bonne ambiance.

Après "Heaven's a Lie", retour vers Delirium avec "Blood, Tears, Dust" puis "Ghost In The Mith", l'un des titres dont nous parlions dans la chronique de l'album qui sent bon les influences du groupes Motionless In White avec qui Lacuna Coil a tourné l'an dernier. Cette tournée a fait du bien à un combo que l'on sentait en bout de course et qui est revenu de cette tournée avec les Américains avec un nouveau souffle.

A la suite de "Ghost In The Mist", Cristina Scabbia prend la parole pour annoncer une surprise avec l'arrivée dans la setlist d'un titre jamais joué auparavant, "The Ghost Woman And The Hunter", issu de Comalies. C'est une très belle manière de faire plaisir aux fans de la première heure et un retour quatorze ans en arrière quand Lacuna Coil a faisait une entrée fracassante dans le monde du metal.

La setlist sera plus classique par la suite avec le tube "Trip The Darkness" avant un retour vers Delirium qui nous laisse l'occasion d'apprécier à quel point les titres de cet album sont excellents sur CD et encore plus intéressant en live. Il faut dire que la base rythmique composée du compositeur Marco Coti Zelati (basse) et Ryan Blake Folden (batterie) fait des ravages, ce dernier frappant ses fûts et ses cymbales comme un être possédé. 

Après "Our Truth", c'est au tour de l'incontournable "Enjoy The Silence" d'être entamé et le public chante comme jamais. Cette cover de Depeche Mode est une vraie réussite avec la patte apportée par Lacuna Coil, toujours un très bon moment en live. La soirée se terminera avec le titre éponyme de Delirium, "Zombies" de Broken Crown Halo et enfin "The House Of Shame" qui nous offre la dualité entre les vocaux quasi black metal d'Andrea et les vocalises perchées de Cristina, magique.

Quel plaisir ce fut d'assister à cette prestation de Lacuna Coil. Après s'être renouvelé sur CD, le quintet  nous a offert un concert époustouflant que ce soit grâce à la setlist, aux costumes de la période Delirium, au jeu scénique notamment sur "You Love Me 'Cause I Hate You" avec une Cristina qui martyrise psychiquement un Andrea assis sur une chaise et tout simplement avec de la bonne humeur à foison. Croisons les doigts pour voir le combo être à l'affiche du Download et/ou du Hellfest 2017 !


Setlist:
Ultima Ratio
Spellbound
Die & Rise
Heaven's a Lie
Blood, Tears, Dust
Ghost in the Mist
The Ghost Woman and the Hunter (first time played live)
Trip the Darkness
Downfall
You Love Me ’Cause I Hate You
Our Truth
Enjoy the Silence (Depeche Mode cover)
Nothing Stands in Our Way
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Delirium
Zombies
The House of Shame

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