Scorpions (+ Dirty Thrills) au Zénith de Dijon (20.11.2016)


Assister à un concert des légendes Allemandes du hard rock, ce n’est pas une opportunité que l’on a tous les jours. Quarante-quatre années après la sortie de leur premier album, Scorpions tient encore et toujours une forme d’enfer et ce n’est pas l’intenable Rudolf Schenker qui vous dira le contraire. Voici donc un retour sur cette soirée exceptionnelle au cœur du Zénith de Dijon.

 

Dirty Thrills


Les festivités ne commencent pas totalement comme prévu puisque Beyond The Black, annoncé comme première partie, ne sera pas présent à cause d’un manque de communication entre l’organisation et leur management. Ce seront donc les Anglais de Dirty Thrills qui assureront le show le temps d’une petite demie heure !

Dirty Thrills est un quatuor de blues rock frénétique qui ne manque pas de transmettre une vraie énergie et même si le public n’est physiquement pas très réceptif à la musique des Britishs, nul doute que leur musique s’est bien installée dans les têtes. Le rock mélodique et puissant, aux sonorités old-school avec ce son de guitare distordu et accrocheur de Dirty Thrills est un vrai rafraîchissement pour un style musical qui commence pourtant à s’essouffler. Louis James au chant est digne des plus grands, en passant par les envolées lyriques à la Robert Plant ou encore au chant plus rauques comment on a pu l’entendre il y a peu sur l’excellent album d’Inglorious (chronique ici).

Une très bonne prestation pour mettre un public, pour le moment peu réceptif, dans le bain avant un phénoménal concert des Scorps. On en demandait pas plus et Dirty Thrills s’est approprié ce rôle à la perfection avec toute l’énergie nécessaire pour faire vibrer musicalement un Zénith entier.

 

Scorpions


Evidemment, où Scorpions se trouve en France, La Grosse Radio s’y trouve aussi ! Impossible pour nous de rater un concert de ces légendes. Après leurs apparitions au Hellfest, Lyon et Paris en 2015, puis à Carcassonne en août 2016, les Allemands ont prouvé que nous n'avions pas fini de parler d'eux. Même si le poids de toutes ces années d’activité se font de plus en plus sentir, la magie est encore présente lors de ces concerts.

On les retrouve donc ce soir à Dijon pour un concert unique en France en cette période. Le grand drapeau à l’effigie de Return To Forever est prêt à tomber, l’alarme d’introduction est lancée… ce sont les accords rock n' roll de « Going Out With A Bang » qui retentissent et annoncent le début du show ! Un des meilleurs titres du nouvel album, un refrain ultra simple à retenir et pourtant malgré l’énergie déployée par le groupe sur ces premières minutes, on en vient à se demander si le public connaît Return To Forever, (sauf les grands fans du groupe qui chantent toutes les paroles). On a donc plus de smartphones dans les airs que de personnes qui chantent. Même si c’est une habitude avec ce genre de gros groupes, on en perd un peu l’intensité que l’on devrait ressentir lors d’un tel concert et c’est dommage.

Par chance, le titre suivant est « Make It Real », bien connu de tous, qui permet à la salle de vraiment se réveiller. C’est bon on est dans l’ambiance, du bon vieux Scorpions comme on l’aime, c’est un vrai moment d’extase ! Et là le public n’hésite pas à scander le fameux « make it real no fantasy » du refrain. Un concert qui part sur les chapeaux de roues, mais on se demande quand même si Scorpions va nous surprendre ce soir avec une setlist particulière ou peut-être des invités. Malheureusement ça ne sera pas le cas, plus on avance dans le show plus on se rend compte que Scorpions joue encore et toujours les mêmes titres depuis plus d'un an. A une chanson près, sur laquelle on reviendra plus tard, les morceaux joués sont exactement les mêmes et dans un ordre identique que lors des concerts de Lyon et Paris l’année dernière.

Ce n’est pas grave on va faire avec, une grande partie du public n’était sûrement pas présente lors de ces concerts passés, ça ne doit donc pas les déranger et c’est cet aspect là qui compte. Scorpions fait revivre ses classiques en passant par « The Zoo » sur laquelle Klaus Meine va lancer un million de baguettes dans le public, pour changer. Puis on retrace l’histoire avec « Coast To Coast », « Dynamite », « Blackout », « Big City Nights », « No One Like You » et compagnie. Alors certes c’est répétitif et frustrant d’entendre encore et toujours les mêmes morceaux sur chacun des live des Allemands, et pourtant on ne se lasse pas et on ne se lassera vraiment jamais d’assister à ça en direct live.

Rien à redire sur les rythmiques de Mr Schenker qui, comme à son habitude, assure à 100% en faisant preuve d’une énergie remarquable à sauter et courir sur toute la scène. Il est clairement le moteur principal du groupe et c’est grâce à lui et son compère Jabs que les concerts de Scorpions sont encore aussi vivants. Mais revenons un peu sur ce dernier mentionné. Matthias Jabs est plus exceptionnel que jamais ce soir ! Nous avons l’habitude de ses performances impeccables, mais on y retrouve toujours quelques pépins sur certains solos. En revanche, ce soir, absolument aucune note de travers, ses solos et leads de guitare sont sublimés (à l’exception d’une minuscule note qui n’a pas sonné sur le solo de « Rock You Like A Hurricane »).


Oui, ce soir on assiste à une pure représentation de six cordes avec ces deux légendes. En acoustique, tout est parfait surtout quand on voit Rudolf s’engager sur l’avancée de scène, Gibson Flying V acoustique en mains. C’est le fameux medley acoustique qui arrive avec « Always Somewhere / Eye of the Storm / Send Me an Angel » aux sonorités très émouvantes. Mais ce n’est rien comparé à la sublime « Wind Of Change » qui pointe le bout de son nez juste après ça. Il est toujours très agréable d’entendre le public s’époumoner sur des titres aussi mythiques.

On peut aussi noter que, même s’il s’agit d’un morceau à part entière, « Delicate Dance » est quand même l’un des solos de guitare les plus sympas et utiles lors d’un concert. Le show prend une vraie originalité lorsque Klaus Meine introduit leur nouveau batteur, Monsieur Mikkey Dee et salue Motörhead. C'est là que Scorpions entame une surprenante et excellente reprise du morceau emblématique de Motörhead, « Overkill », durant lequel de belles photos de Lemmy apparaissent sur les écrans géants.

Tout comme James Kottak avait son petit moment de gloire avec un solo de batterie, Mikkey Dee y a le droit aussi. On part donc sur un long solo de batterie dans les airs. Autant vous dire que Mikkey est bon, mais son solo est nettement moins intéressant et moins déjanté que celui de Kottak. On finira le concert pré-rappel avec trois titres phares « Blackout », « No One Like You » et « Big City Nights ». Les Allemands viennent chaleureusement saluer le public puis se retirent. Après deux minutes de hurlements de la foule, on est reparti pour les mythiques « Still Loving You » et « Rock You Like A Hurricane » parce que, qu'est-ce que serait un concert de Scorpions sans ces deux titres mondialement connus ?

A bientôt Scorpions. Et pour les prochaines fois, s'il vous plaît pensez à varier un peu la setlist. Même si vous avez encore une pêche incroyable pour vos âges, un peu de diversité musicale sur les prochains concerts ne fera de mal à personne, et encore moins aux fans. 

Photographies 
Eric Ozirith : Facebook / www.ozirith.com
Nidhal Marzouk : Facebook / nidhal-marzouk.com
Toute reproductions interdites sans l'accord des photographes.

Les photos utilisées ont été prises lors des concerts de Paris et Lyon en 2015 (sauf la dernière), car à cause d'un gros manque de communication (encore) de l'organisation, nous n'avons jamais été mis au courant de l'accord pour notre pass photo.

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