The Amity Affliction (+ Northlane – Stray From The Path – Wage War) à  La Flèche d’Or (03.12.2016)

"the truth is we're all fucked up..."
 

Alors que la dernière ligne droite de cette immense vague de concerts de fin d'année touche à sa fin, c'est une des dernières occasions pour les fans de metalcore de passer une bonne soirée tous ensemble. Direction la Flèche d'Or pour une soirée aux accents australiens et américains, quatre groupes et deux de chaque nation, avec en tête de file The Amity Affliction ! Et quelle belle soirée ce fût les amis.

WAGE WAR


Les premiers à investir la scène de La Flèche d'Or sont américains et plus précisément de Floride. Alors que le metalcore US a de plus en plus de mal à se renouveler et à proposer un son novateur, ce sont les Anglais et les Australiens qui ont dammé le pion au pays de l'Oncle Sam quand on parle des combos les plus intéressants de la scène. Comme toujours il y a des exceptions et Wage War en est une. Avec un album, Blueprints, sous son aile, le quintet en provenance d'Orlando nous délivre sur son opus un metalcore prenant avec des riffs ingénieux, une basse pachydermique et un chant clair qui à contrario de d'habitude ne vous donnera pas envie de vous taillader les veines.

L'assistance n'est pas encore au complet pour applaudir les Américains mais qu'importe, Briton Bond (chant) et sa bande se donnent au maximum et la prestation qui se déroule devant nous est ultra convaincante. On sent le professionalisme habituel des groupes américains qui transpirent de la prestation d'autant plus que pour une fois dans cette salle, le son est assez intéressant. Comme sur l'album, le chant clair de Cody Quistad est un réel atout d'autant que ce dernier se débrouille vraiment bien en live permettant à des compositions comme "The River" ou "Blueprints" d'être sublimées.

On espère revoir Wage War très bientôt alors qu'ils ont déjà annoncé que le successeur de Blueprints verrait le jour en 2017 !

Setlist:
Hollow
Alive
Blueprints
The River
Youngblood
Enemy
Twenty One

 

STRAY FROM THE PATH


Il y a un an déjà dans cette même salle, nous applaudissions Stray From The Path alors en plus grosse première partie de Stick To Your Guns. Ce soir le combo de Lincoln, NY joue en deuxième mais à en juger par la foule qui se presse vers les premiers rangs, ils ne sont pas les derniers attendus par Paris et son public. Et c'est bien normal quand on connaît le combo ainsi que ses prestations scéniques.

Dès les premières notes de "Outbreak", la fosse se transforme en un pit enflammé et enflammable. Les quelques fans de The Amity Affliction au premier rang ne semblent pas prêt pour ce qui va leur arriver et on aperçoit quelques regards anxieux. Qu'importe pour les fans du combo, on est parti pour quarante minutes de folie furieuse, d'un hardcore aggressif tant sur le plan musical que des textes. Il suffit de lire les titres de chansons pour comprendre que Stray From The Path ne va pas nous parler de chevaliers chassant un dragon pour sauver une princesse et de chagrins d'amour. Entre les brûlots contre les violences policières ("Badge & A Bullet Pt. II" et "Badge & A Bullet"), les pédophiles ("D.I.E.P.I.G."), les fils à papa américains ("First World Problem Child") ou encore Hillary Clinton et Donald Trump ("The House Always Wins"), chaque couche de la société va en prendre pour son grade.

Ayant repéré au premier rang un petit garçon d'une dizaine d'année portant un tee-shirt Superman, Drew York (chant) l'extirpe du public pour le prendre sur scène avec lui avant de le lancer dans la fosse et de lui offrir un crowsurf mémorable. Il en redemandera et repassera à l'acte à de nombreuses reprises, un futur champion du crowdsurfing à n'en pas douter. Ce sera d'ailleurs un récital de gens dans les airs durant la prestation des Américains, un avant-goût de The Amity Affliction.

Rage Against The Machine des années 2010 en beaucoup plus énervé, Stray From The Path reste un groupe absolument unique en son genre qui fait quasiment l'unanimité partout où il passe. Il est impossible de rester de marbre devant les riffs de Tom Williams (guitare), fondateur et âme du combo ainsi que devant la voix si reconnaissable de Drew York.

Nous aurons le droit à plusieurs prises de paroles intéressantes ce soir notamment avec "D.I.E.P.I.G." où Drew York n'hésitera pas à tacler Ian Watkins (ex-Lostprophets) et tous les abuseurs d'enfants de ce monde ou avant "The House Always Wins", très critique de leur propre pays.

Ce que l'on espère maintenant, c'est une tournée en headliner pour le combo afin d'avoir un peu plus de titres à se mettre sous la dent.

Setlist:
Outbreak
Badge & A Bullet Pt. II
Black Friday
Negative and Violent
Snap
D.I.E.P.I.G.
The House Always Wins
Badge & a Bullet
First World Problem Child

 

NORTHLANE


On avait trouvé les Australiens plutôt en grande forme en mai dernière au Longlive Rockfest. C'est non sans attente qu'on les retrouve sur la scène de la Flèche d'or au côté de groupes venus de divers horizons. Seul groupe représentant la vague djent ce soir, les natifs de Sydney déboulent tout de noir vetu. L'accoutrement avait déjà surpris, il est pourtant l'une des nouvelles caractéristiques du groupe.

Les lumières viennent émerveiller le show, s'alliant avec l'ambiance bien plus planante de Northlane. Nombreux sont les fans ce soir, où chacun a pu trouver chaussures à son pied. Sans surprise, le groupe démarre avec deux chansons tirées de leur dernier opus Node. "Rot" permet d'introduire efficacement Northlane et de rechauffer doucement une salle déjà surexcitée par la prestation dingue - comme à leur habitude - de Stray From The Path.
 


Si Node a pu décevoir certains fans, il reste un album solide et bien prenant en live. Pour autant, l'on comprend vite que le groupe mise sur l'ancienneté ce soir avec l'enchaînement "Dispossession" - "Transcending Dimensions".

En tout, ce sont six morceaux datant de leurs précédents efforts qui sont représentés ce soir. La cerise sur le gâteau vient avec "Masquerade", déferlante de violence en tout genre et présence de Drew York sur sa partie. Absente lors de la première tournée qui mettait Stray From The Path et Northlane sur une même date il y a quelques années, alors qu'Adrian était encore là, on ne peut que se réjouir de la présence de ce titre incroyable où la touche de Drew en fait l'un des meilleurs morceaux de Northlane à ce jour. "Quantum Flux", tube qui a révélé au monde entier la formation australienne, ne pouvait être oublié et nous montre l'efficacité, la propreté et le professionnalisme des membres.

Celui qui attire le plus notre attention est bien évidemment Marcus Bridge, qui démontre bien qu'au chant clair, il surclasse son prédécesseur. Son assurance est de plus en plus visible, et l'on prend plaisir à le voir sévir sur scène. Northlane nous décevra pourtant en concluant sur le morceau le plus mou de sa discographie, "Obelisk", dont nous nous demandons encore comment il a pu devenir l'un des deux single de Node.

Northlane a livré une prestation à la hauteur de la soirée, sans réelle fausses notes, offrant une parfaite ouverture à la tête d'affiche de la soirée : The Amity Affliction.

Setlist:
Rot
Leech
Dispossession
Transcending Dimensions
Aspire
Worldeater
Masquerade
Quantum Flux
Obelisk

 

THE AMITY AFFLICTION


Place maintenant aux héros de la soirée, au combo le plus emo de la scène metalcore : les Australiens de The Amity Affliction. Rapprochez-vous de votre voisin et utilisez son épaule pour pleurer au rythme des paroles larmoyantes de Joel Birch (chant saturé) et Ahren Stringer (chant clair).

Auréolé du succès de This Could Be Heartbreak et après une prestation très réussie (même si devant un parterre peu rempli) au Hellfest, The Amity Affliction nous offrait une tournée en tête d'affiche passant à deux reprises dans notre contrée et on commence à Paris. Après déjà trois groupes dans des styles différents, le public parisien est prêt à accueillir de la meilleure des manières les Australiens et tout commence avec "I Bring The Weather With Me" avant un petit retour en arrière pour nous offrir "Open Letter" qui verra le public reprendre en choeur les mots si mythiques de ce morceau "this is my open letter".

Après This Could Be Heartbreak et Chasing Ghosts, c'est avec "Lost & Fading" de Let The Ocean Take Me que nous continuons notre voyage. Ce seront d'ailleurs les trois seuls albums qui verront le jour ce soir. Contrairement à la tournée nord-américaine, pas de titres de Yougbloods comme "I Hate Hartley" ou le titre éponyme. C'est bien dommage, d'autant qu'enlevant trois titres de cet opus The Amity Affliction n'en a pas rajouté ne nous en offrant que treize. Un peu faible si vous voulez notre avis.
 


Ne boudons néanmoins pas notre plaisir car c'est un concert extrêmement réussi qui s'offre à nous. Les nouveaux titres passent haut la main l'épreuve du live et notamment ce "All Fucked Up" très émotionnel porté par la voix si caractéristique de Ahren Stringer (basse) que l'on adore ou que l'on déteste. Ce dernier a un visage très expressif quand il chante, pas le plus artistique, mais qui trahit son émotion et c'est magnifique à voir. Le public est en grande forme, les demoiselles sont plus téméraires que les jeunes hommes et crowdsurfent à n'en plus finir. 

Contrairement à d'autres groupes du même genre, notamment Parkway Drive si on reste en Australie, la musique de The Amity Affliction est plus introspective et un concert du combo peut très bien se vivre seul, dans sa bulle, voir les yeux fermés sur certains morceaux. C'est le cas pour le tube "Pittsburgh" écrit par Joel Birch en souvenir de cette ville où il a faillit succomber à une overdose lors du Vans Warped Tour. Le refrain "It's like there's cancer in my blood, it's like there's water in my lungs, and I can't take another step, please tell me I am not undone. It's like there's fire in my skin and I'm drowning from within, I can't take another breath, please tell me I am not undone" sera d'ailleurs repris en choeur par toute l'assemblée pour un beau moment de communion.

Après douze morceaux quasiment sans temps-mort, c'est le titre éponyme du dernier opus qui nous sert d'adieu. The Amity Affliction reste un groupe à part, un guilty pleasure pour certains mais n'en est pas moins un groupe qui compte dans la scène et pour lequel on prend un plaisir immense à chaque prestation.

Setlist:
I Bring the Weather With Me
Open Letter
Lost & Fading
Never Alone
The Weigh Down
All Fucked Up
Death's Hand
Some Friends
Shine On
Fight My Regret
Pittsburgh
Don't Lean on Me
This Could Be Heartbreak

 

Photos par Justinator, galerie complète à cette adresse.

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