Beartooth (+ Vanna + Trash Boat) à  la Boule Noire (07.12.16)

La modeste salle de la Boule Noire accueillait les Américains de Beartooth en ce 7 décembre 2016. Après une prestation à la hauteur au Download en juin dernier, le groupe s'était octroyé en cette fin d'année une petite tournée européenne, avec à leur côté leurs compatriotes de Vanna et les Anglais de Trash Boat.

 

Trash Boat
 

C'est la formation pop punk britannique qui monte en premier sur scène. Nous avions pu voir leur prestation en mai dernier durant le Longlive Festival de Lyon. C'est donc pleinement conscient que l'on assiste à la prestation de Trash Boat.

Un peu différent de ce que peuvent nous proposer les deux autres groupes de la soirée, les Anglais sévissent dans un pop punk bien connu et non révolutionnaire, qui ravira les fans du genre. Pour autant, on trouve mieux sur le circuit même si la musique proposée par les Britanniques se laisse écouter.

On sent une formation encore jeune. La voix claire est parfois quelque peu fébrile, elle quitte même un peu le navire sur la fin.
 


Pour autant, certains moments rehaussent l'ensemble. Le son est bon et l'on entend bien les musiciens. Sur "Perspective", l'un des meilleurs morceaux du groupe sans contestation, gratteux et batterie sont bien plus mis en avant.

La joie de vivre se lit sur le visage des Anglais, et l'un des guitaristes prendra même la parole pour chauffer à bloc le public.

Après huit chansons plus ou moins mémorables, le groupe quitte la scène après une prestation moyenne, pleine de joie et bonne humeur mais sans réel coup de cœur. Ils suffisent pourtant comme entrée en bouche avant la tuerie Vanna.


Vanna

La formation originaire de Boston, fort de la sortie de All Hell en juillet dernier, était très attendue ce soir et leur venue ne fut pas loupée. Une fleur en ornement du pied du micro du chanteur, symbole de douceur pour un groupe qui pourtant va envoyer rapidement un son puissant à souhait.

Le son est bien plus lourd que pour le groupe précédent, voguant dans la veine hardcore/metalcore et cela de manière très efficace. Les breaks sont là, la voix est puissante et l'ambiance est au top.
 


Sans surprise, le groupe met son dernier opus sur les devants de la scène, "Paranoia Euphoria "servant de lancement avant que suive "Pretty Grim". Davey Muise fait taper le public dans les mains, demande un circle pit qui est parfaitement exécuté. Une partie de l'auditoire connait les paroles et saute. Vanna en seront les premiers étonnés, ne s'attendant peut être pas à avoir un public acquis à leur cause. Et c'est pourtant ce qui se passe, la foule répondant plus que positivement à la musique des Américains. Une preuve notoire que le groupe était plus qu'attendu dans la capitale française.

Il y a des bons riffs dans ces compositions, une batterie puissante qui n'est pas accablante grâce à la sono de la salle. Mais c'est surtout le charisme et la voix de Davey Muise qui nous impressionne, sa prestance et son scream retentissant dans nos oreilles. Captivé, on se mouve avec lui et c'est sans doute ce qui a fait de la prestation de Vanna quelque chose de remarquable.

C'est également le cas avec le lien qui s'est créé avec le public. Les Américains, heureux et sincères, ne laissent pas le public seul, ils le font participer à de multiples reprises.

Puis, le tube du dernier album, All Hell, pointe le bout de son nez. C'est "Flower", à l'image de cette fleur qui trône sur le micro de Davey Muise, qui ne fait que renforcer le carton plein qu'est en train de faire Vanna. Les parties vocales assurées par Joel Pastuszak, accompagné par certains moments de Nicholas Lambert, restent clean du début à la fin.
 


"Mutter", et ses "Shut up ! Shut up !" repris à l'unisson par le public, et "Digging" signent la fin d'un set sans faute. Durant cette soirée, les Américains de Vanna nous ont montré qu'ils étaient des excellents performeurs, impressionnant sans doute une partie du public.
 


Beartooth

Aidés par une ambiance de feu signée Vanna, les Américains de Beartooth montent sur scène avec une foule montée à bloc. Suivie par une réputation plutôt positive après un live très bon au Download en juin dernier, la formation originaire de Columbus dans l'Ohio devait, entre autres, défendre son nouvel opus Aggressive. Lors de leur précédente venue, seulement quelques singles avaient été exécutés. C'est donc animé d'un sentiment d'impatience que l'on attend Beartooth.

"Burnout" sert d'ouverture, immédiatement repris par la foule. On pressent alors que le show des Américains ne va pas être de tout repos. Si la salle n'est pas remplie, cela n'entache pas l'ambiance générale qui elle, explose crescendo.

L'un des meilleurs morceaux du dernier opus du même nom, "Aggressive", suit le très rentre dedans "Burnout". Catchy à souhait, il entraîne une partie du public dans la bataille non agressive qui se met en place.

Jeune formation n'ayant que deux albums à son actif, c'est sans surprise que l'on retrouve quelques anciens titres, tel que "Beaten In Lips", au refrain si accrocheur, ou l'excellent "The Lines", dont le rythme et le phrasé est mémorable. L'occasion également de faire venir sur scène son compatriote de Vanna, qui donnera sa voix pour une courte partie du morceau.
 


Véritable artisan du groupe, Caleb Shomo vole la vedette à ses camarades sur scène et porte tous les regards sur sa personne. Sa voix est irréprochable, ne présente pas de défauts, alternant chant clair et scream sans broncher, capable de sortir des notes très surprenantes, où l'on se demande encore comment il a bien pu nous pondre ça.

En live, on se rend davantage compte de la dimension tubesque des titres de Beartooth, que ce soit sur Disgusting ou Aggressive. La communion avec le public n'en est que plus forte, chaque chanson étant reprise en intégralité ou presque. Et c'est sans doute là la force de ce groupe qui ne cesse de monter. Que ce soit "I Have A Problem" ou "Always Dead", les paroles sont chantées par le public, les têtes bougent en rythme et les sauts collent au déroulement des morceaux.

Le set des natifs de l'Ohio s'éternise pour notre plus grand plaisir, et continue avec "Rock Is Dead" tiré du dernier album, donnant porte ouverte au batteur Connor Denis pour effectuer un petit drum solo, que certains considèrent bien souvent comme inutile. Qu'importe, ici cela fait surtout suite à cet espèce d'échange amical et affectif qui s'est installé entre le groupe et son auditoire.

Le seul petit point négatif de la soirée viendrait peut être de la présence sur la setlist de "King Of Anything", chanson qui conclut Aggressive mais qui laisse de marbre. Cependant, on comprend bien vite que c'est pour mettre en lumière encore davantage le maître à jouer du groupe, Caleb Shomo, qui apparait seul sur scène, armé de sa guitare sèche. Le jeune virtuose, à 24 ans, sait jouer de multiples instruments, et la guitare en fait bien évidemment partie. "King Of Anything" n'est donc là que pour montrer que le patron, c'est bien lui, et que les choses, il les a sacrément bien faites.
 


Beartooth conclut son très bon concert par "Body Bag", l'un des morceaux qui a révélé le groupe il y a deux ans environ, et signe un retour gagnant pour un groupe qui confirme sa bonne prestation du Download. On regretterait peut être seulement l'absence de "Loser", au détriment d'un "King Of Anything" présent pour sublimer son leader et reposer un peu les choses. Les Américains seront de retour en juin, et nul doute qu'on y sera une nouvelle fois, pour s'amuser comme ce fut le cas en ce 7 décembre 2016. Un concert qu'il ne fallait pas manquer !

Setlist : 
1. Burnout
2. Aggressive
3. Beaten In Lips
4. Dead
5. Sick Of Me
6. Fair Weather Friend
7. Hated
8. The Lines
9. I Have A Problem
10. Always Dead
11. Rock Is Dead
12. In Between
13. King Of Anything
14. Body Bag

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