The Old Dead Tree (+ Monolithe + Lumberjacks) au Backstage by the mill (04.03.2017)

Tumultueux destin que celui des regrettés The Old Dead Tree. Avec des changements de line-up nombreux, une séparation en 2008, puis une tournée d’adieux en 2013, les fans du combo francilien vivent de vraies montagnes russes. Aussi, quand un mystérieux groupe du nom de We Cry As One (un morceau emblématique du vieil arbre) a été annoncé pour une unique date parisienne, notre sang fait qu’un tour : direction le Backstage by the mill pour retrouver l’un des fleurons du death metal français.

 

Lumberjacks


On avait découvert les Lumberjacks par leur EP A Moment To Balance en 2015, et on avait hâte de les retrouver sur scène. Même si la cohérence de leur présence ce soir est discutable, c’est avec beaucoup d’entrain que les Franciliens lancent les hostilités, dans un Backstage loin d’être plein, mais fourni tout de même. En effet, le frontman ArNo n’y va pas par quatre chemins et se jette à corps perdu dans le set. Lolo, à la basse, échange beaucoup avec les premier rangs, tandis que Rémi et Hervé, respectivement à la guitare et la batterie, se montrent plus en retrait, et à fond dans leurs parties respectives.

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Rapidement, ce qui transparait, c’est l’aisance du combo sur scène, et sa grande complicité. ArNo asticote ses comparses pendant leurs solos, des regards s’échangent, bref, les musiciens prennent leur pied. Malheureusement, des soucis de retour semblent perturber la prestation à quelques reprises, et viennent entacher la prestation vocale qui manque parfois de justesse. De même, les toms de la batterie sont mal sonorisés, ce qui fait dresser l’oreille par instants.

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Au niveau de la setlist, seuls trois morceaux du premier EP sont présents, ce qui est bien surprenant et dommage, tant certains titres doivent envoyer sur scène. Malgré tout, le contenu proposé est très varié, avec une mention spéciale aux ambiances développées par « Owned ». De façon étonnante, le son du groupe sur scène s’éloigne un peu des influences stoner de l’EP, en se rapprochant plus de hard rock bien couillu par moments. « The Abduction » tire aussi son épingle du jeu, tandis que le final sur « Fiction Man » est survolté, et entraîne le public dans un torrent de rock’n’roll que Lemmy himself n’aurait pu qu’approuver. ArNo descend d’ailleurs dans le pit pour partager le micro avec quelques fans, et terminer ce set électrique par une note de bonne humeur et d’humilité.

Beau travail les gars, à bientôt !

Setlist :
Birds And Satellite
The Abduction
Mystery Light
Freedom
A Moment To Balance
The Girls With The Big Boobs
Fervent Believer
Owned
Fiction Man

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Monolithe
 

Ce serait un euphémisme que de dire que l’enchaînement LumberjacksMonolithe est un grand écart : on passe en quelques minutes d’un univers à son opposé sans aucune transition. Pourtant, cela n’empêche pas d’apprécier l’univers déroulé par Monolithe, dont – il faut le souligner – c’est la toute première date parisienne.

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Même sans être fan de funeral doom, on se laisse emporter par le son du groupe, qui sans se vouloir accessible, regorge de mélodies et d’éléments progressifs qui parleront forcément à tout amateur de musique. Par ailleurs, comment ne pas être assommé par la balance dont profite Monolithe ? En effet, l’équilibre est parfait, et malgré la présence de trois guitares et d’un clavier, dans une salle à l’acoustique loin d’être idéale, chaque nuance de jeu est mise en avant. Bluffant, et surtout agréable au possible !

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Après quelques minutes instrumentales, le vocaliste Richard Loudin entre en scène, et commence à éructer ses textes avec une voix aussi abyssale que le laisse prévoir sa carrure. C’est maîtrisé, propre, saisissant, et parfaitement en accord avec le mur de guitare qui nous fait face. On regrette tout juste quelques flottements entre les morceaux, dus en partie au timing serré, comme le rappellera la technicienne de la salle à quelques minutes de la fin du set.

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Une bonne partie de la discographie du combo est balayée, et bien entendu vu le temps imparti, les compositions à tiroirs ne sont pas jouées dans leur intégralité, mais par morceaux choisis : c’est surprenant sur le principe mais très bien exécuté et transparent pour le public. Mention spéciale au titre « The Barren Depths », qui voit le frontman explorer le chant clair pour un résultat plaisant qui bouscule les codes du genre.

Après cette litanie de mise en bouche, place au groupe de l’un des anciens guitaristes de Monolithe : The Old Dead Tree !

Setlist :
TMA-0/TMA-1
Synoexist
Ecumenopolis
Monolithe II
The Barren Depths
Monolithe I

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The Old Dead Tree
 

On ne les avait pas aperçus ensemble sur scène depuis leurs adieux au Hellfest et au Divan du Monde parisien en 2013. Aussi, quand un groupe mystérieux nommé We Cry As One, regroupant les membres de The Old Dead Tree grimés en caricatures chevelues, est apparu sur le net, beaucoup se sont posé des questions. Manuel Munoz, leader du groupe, s’en est expliqué dans nos colonnes : il s’agissait avant tout de rejouer ensemble incognito, pour les 20 ans du groupe, sous un autre nom pour éliminer toute pression, et surtout avec humour. Et le résultat est pour le moins plaisant : on a l’impression d’assister à un concert entre copains, pour le seul plaisir de tous.

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Déjà, dès la préparation du plateau, les musiciens montent eux-mêmes leur matériel, en échangeant quelques mots avec les premiers rangs. Puis le set démarre d’emblée sur les accords dissonants qui annoncent « Even If ». Si on craint brièvement que le groupe ne soit rouillé, la machine se huile très vite, et malgré un ou deux accrocs vocaux sur les notes les plus exigeantes des premiers titres, tout revient sur les rails sans souci. Rapidement, on se rend compte que le nouveau format du line-up dynamise plus encore le son du groupe. En effet, si au retour de Nicolas Chevrollier en 2013, et en l’absence de Vincent Danhier, Gilles Moinet avait à l’époque saisi la basse, il revient cette fois-ci à la six cordes pour notre plus grand plaisir. Et on retrouve du coup avec un immense plaisir Vincent à la basse, pour la première fois depuis neuf ans ! On se retrouve donc face à un groupe à trois guitares, dont le son se trouve densifié et enrichi : on y gagne sur tous les plans !

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Les hits s’enchaînent, et aucune période du groupe n’est omise : depuis le premier EP The Blossom (avec « It’s The Same For Everyone ») jusqu’au dernier The Water Fields, personne n’est laissé de côté. De ce dernier opus justement, le groupe offre l’excellent « Regarding Kate », mais aussi l’opener débridé « Start The Fire », qui passent tous les deux comme des lettres à la Poste. Concernant le chef d’œuvre absolu du groupe, The Perpetual Motion, c’est le chapitre « Down » dans son intégralité que l’on a le plaisir d’entendre. Celui-ci se compose des titres “Everyday Life”, où la guitare remplace aujourd’hui le piano, comme le souligne Manuel avec humour, « 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 », renommé malicieusement « Savonette » sur la setlist, « By The Way » et « My Friends ». Du tout bon en somme, et surtout une façon délicieuse de proposer des morceaux différents en un tout cohérent.

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Ce qu’attendaient par-dessus tout les nombreux fans présents ce soir, c’étaient les deux morceaux inédits promis sur les réseaux sociaux. En effet, The Old Dead Tree va bientôt proposer un EP de quatre titres pour clore définitivement son histoire, et celui-ci sera adjoint d’un DVD retraçant la carrière du combo. L’EP étant déjà enregistré, le groupe a donc choisi d'interpréter deux titres inédits lors de ce concert. Le premier, « Someone », a tout du titre typique de The Old Dead Tree, tandis que le second, « The End » est assez novateur et dispose d’une histoire bien spéciale. Il s’agit en effet, comme Manuel l’a expliqué sur scène, du titre sur lequel travaillait le groupe lors de sa dernière répétition avec Frédéric Guillemot, premier et regretté batteur du groupe. Le morceau a donc été dépoussiéré et retravaillé ces derniers mois, pour un résultat surprenant, qui mélange la spontanéité et la candeur caractéristique d’un jeune groupe, aux arrangements subtils de professionnels de la musique. On a donc hâte d’entendre tout ça en version studio, tant les surprises semblent nombreuses dans ces nouveaux titres !

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C’est donc un véritable triomphe que ce retour ponctuel sur scène du vieil arbre mort, qui a eu lieu dans un cadre détendu et très amical. Un tel triomphe que le rappel réclamé par le public semblait inattendu : les musiciens n’ayant rien préparé, ils réinterprètent « It Can’t Be! », déjà joué pendant la soirée, pour le plus grand plaisir de tous. Puis, chacun rejoint la fosse, pour échanger avec les fans, et se laisser dire combien on aimerait que le groupe continue sa route…

Setlist :
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Photos : © 2016 Régis Peylet
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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