Crippled Black Phoenix au Hellfest 2017

Dimanche – 14h20 – Valley
 

En pénétrant sous la Valley on se sent envahi par l’impression d’être arrivé après la bataille. Le sol est recouvert d'une centaine de festivaliers assommés par la chaleur. Quelques vaillants demeurent encore debouts, mais quoiqu'il en soit, il va falloir que Crippled Black Phoenix se montre performant pour annihiler l’agonie ambiante.

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La mélodie du synthétiseur débute tout doucement et sous les spots aveuglants, certains musiciens ont l’air aussi détendus que le public. On se laisse bercer par le chant clair accompagné des notes délicates du clavier, avec le tambourin résonnant qui apporte une petite touche originale, planante. Le tout contraste avec les accords bruts plus durs des guitares et de la batterie. Cet aspect rude est également renforcé par la bannière en fond affichant une tête d'ours grondant sur un fond noir.

Toutefois cela n’empêche pas la voix limpide et suave de Daniel Änghede, doublée par les chœurs, de prendre son envol dans les aigüs et on se sent emporté par cette symphonie harmonieuse. Le groupe fondé par multi-instrumentiste Justin Greaves (Electric Wizard, Iron Monkey, Teeth Of Lions Rule The Divine) nous offre ensuite un passage instrumental métempirique qui ravit les amoureux de Pink Floyd.

Nombreux, les musiciens occupent un espace considérable et disposent de peu de place pour le jeu de scène. Portés par leur musique, ils sont assez statiques et se laissent voguer doucement au rythme planant de leurs titres. Les éclairages contribuent à cette atmosphère transcendantale. Si l'univers dans lequel nous plonge Crippled Blacke Phoenix est éminement sombre, le design du backdrop et les spots clignotant apportent un peu de lumière. Ledit backdrop change à chaque morceau, présentant tantôt une main de pierre au poignet brisé, tantôt des fragments d'une grenade dégoupillée ou un manche de guitare cassé. Chaque image conserve un design commun, et l’ensemble donne une expérience visuelle intéressante.

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Si les morceaux sont dans leur globalité plutôt longs, on va sortir du lancinant pour entrer dans un univers plus sombre mais tout aussi psychédélique. Les festivaliers renaissent de leurs cendres et se lèvent. Si parfois les sons se font un peu plus lourds et gras rendant le voyage plus agité, cela n’enlève rien à cette odyssée auditive. On est pris dans une torpeur qui nous ensorcèle. En fermant les paupières, c’est la porte ouverte à des visions cosmiques !

On revient sur terre lorsque Daniel Änghede rappelle que le 18 juin est le dernier jour de festival mais également la date d’anniversaire du guitariste Jonas Stålhammar. Cette petite césure est plaisante. Il faut reconnaître que lorsque les artistes partagent des moments privés avec le public, ce n’est pas désagréable.
 

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Le groupe termine son set de la même manière qu’il l’avait commencé: posé et dans une ambiance pyschédélique. Contrairement au traditionnel selfie avec le public en fond, à la fin de son set le groupe brandit un smartphone pour prendre directement une photo des festivaliers. Il est rare de voir les musiciens capturer une image de leur public seul sans s’interposer devant !

Crippled Black Phoenix porte bien son nom : un oiseau sombre qui renaît de ses cendres pour nous entraîner dans une indolente virée psychédélique nous emmenant loin de cette chaleur tant redoutée.

 

Crédit photo: Lionel Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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