Vulture Industries au Backstage By The Mill (11.10.2017)

Ceux qui étaient présents se rappellent encore de la tournée « Turning Golem » de Vulture Industries, impressionnant spectacle musical qui avait enchanté la Boule Noire en 2014. Après être repassé dans la capitale en ouverture d’Arcturus, les Norvégiens reviennent dans une configuration plus classique pour défendre leur toute dernière sortie, Stranger Times. L’occasion de prendre sa dose de metal progressif et vérifier que même sans compagnie de théâtre l’accompagnant, le groupe continue d’allier musique et performance d’acteur.


Suite à un imprévu, nous ratons malheureusement la première partie, Foscor. Lorsque l’on pénètre dans la salle, on constate rapidement qu’il n’y a pas foule en ce mercredi soir. Le concert se jouera devant une audience intimiste mais loin d’être inactive pour autant. Lorsque les Norvégiens montent sur scène, les acclamations fusent et nous rassurent : l’ambiance ne sonnera pas creux ce soir.

« Tales of Woe » et « Strangers », deux titres du nouvel album servent d’introduction à la soirée. L’occasion de prouver que ce dernier ne fait absolument pas tâche dans la discographie de Vulture Industries, on y retrouve avec plaisir ces mélodies de guitare reconnaissables et ces chœurs toujours aussi travaillés. Le son met parfaitement en valeur tous les musiciens et le concert sera vraiment appréciable de ce point de vue. Seule petite fausse note : les samples présents en masse dans la musique des Norvégiens sont joués sur bande et on a souvent droit à des notes de saxophone ou de clavier qui nous déconcentrent un peu puisque personne n’est là pour les jouer.
 

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017


La principale différence entre le live et le studio chez le groupe, c’est la section rythmique plus énergique que l’on retrouve sur scène avec notamment un bon groove amené par le bassiste Kyrre. Au-delà de ça, la musique se rapproche d’un Arcturus en un peu plus sage surtout en ce qui concerne le chant mélodieux et intense du chanteur Bjørnar. Navigant davantage vers le rock que le metal sur les premiers titres, on trouve les Norvégiens un peu trop sage et même carrément brouillon sur l’interprétation de « The Tower » sur laquelle le batteur est complètement à la rue. Heureusement ça ne va pas durer.

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017


Jusqu’ici plutôt sobre, le personnage de Bjørnar va se révéler au fur et à mesure que le concert avance. Dédiant malicieusement le titre « The Hound » à un jeune spectateur chevelu du premier rang, le frontman en profite pour démarrer son interaction avec le public en descendant se promener dans la fosse, prenant tour à tour une personne à partie pour lui susurrer les paroles à l’oreille. Dès lors le concert prend une autre dimension, chacun s’attendant à tout moment à être désigné par Bjørnar pour son petit jeu.

Sur scène, tout est toujours carré et notamment le guitariste Eivind dont les solos sont bien amenés et exécutés avec grande classe. Le groupe nous balade essentiellement dans sa discographie la plus récente et n’hésite pas à assumer son statut avant-gardiste avec de bonnes surprises comme « As The World Burns » et son intro bluesy à souhait.

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017

Alors que le concert est déjà bien avancé, Vulture Industries se décide à sortir les vieux titres et pour la première fois, Bjørnar fait étalage de son chant black alors qu’il était resté en chant clair jusque-là. C’est cet enchaînement « A Path Of Infamy » - « The Bolted Door » qui va entrainer la plus grande théâtralité ce soir puisque le frontman a l’idée saugrenue d’aller chanter debout sur le bar du Backstage sur la première. Sur la seconde un circle pit un peu particulier se met en route, porté par une musique clownesque inquiétante qui n'est pas sans rappeler le « Scaretale » de Nightwish. A partir de là, le show Bjørnar est à son apogée. Le chanteur se balade dans tous les recoins de la salle, prend à parti des spectateurs en leur clamant des discours inquiétants ou en faisant tournoyer sa serviette au-dessus de sa tête comme un damné.

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017


Après avoir complètement réduit à néant la barrière tacite séparant groupe et public, Bjornar remonte sur scène pour nous annoncer que c’est malheureusement le dernier titre : « Blood Don't Eliogabalus ». Sans perdre son ton décalé, le frontman termine la soirée avec un petit discours : « Si vous avez aimé ce concert, vous pouvez acheter du merch et le porter avec fierté. Si vous n’avez pas aimé et trouvez que Vulture Industries est le pire groupe que vous ayez jamais vu, vous pouvez aussi acheter du merch pour l’offrir à quelqu’un que vous n’aimez pas ! ».

Mine de rien, le set de Vulture Industries est passé très vite sans que l’on ne s’ennuie une seconde et après une heure dix de jeu, le groupe plie bagage. Malgré l’affluence faible, on retiendra un concert de grande qualité et une expérience interactive pour le public qui n’aura probablement pas regretté d’être venu. Sans être la plus efficace du monde, la musique des Norvégiens sait se faire variée et tenir en haleine un public. En espérant que celui-ci soit plus nombreux la prochaine fois.

Setlist :
Tales of Woe
Strangers
The Pulse of Bliss
The Hound
The Tower
As the World Burns
Lost Among Liars
A Path of Infamy
The Bolted Door
Blood Don't Eliogabalus

Photos : Arnaud Dionisio / 2017
Toute reproduction interdite sans l'accord écrit du photographe.

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017

Vulture Industries, Paris, Backstage By the mill, Garmonbozia, 2017

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