Extreme (+ Waxx) au Bataclan – 10/12/17

L'entrevue de cet été avec Extreme au festival Guitares en Scène nous avait, en plus du réveil des vieilles passions, convaincu de venir assister à la prochaine venue française du quartet. Une fois n'est pas coutume, les Américains sont venus déposer leurs amplis au Bataclan. Toujours accueillis comme il se doit, la date affiche rapidement complet, et deux jours après que Testament ait fini de chauffer le lieu, les festivités s'organisent.

 

Waxx


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En guise de mise en bouche, Waxx ne se verra pas offrir les meilleurs retours. Il faut avouer que celui bien plus connu pour ses concepts de reprises musicales sur Youtube (souvent de qualité, aucun doute là-dessus), ne propose pas non plus quelque chose de bien folichon. Une sorte de fusion rap metal sans grande envergure, et surtout distillée sans trop d'envie. Hormis un batteur qui, à défaut d'être le seul membre à offrir du mouvement, tente de communiquer avec ses comparses en vain, tout le monde a le balai bien fixé et la prestation en devient morne, calculée pour être exécutée sans vagues. Et quand les morceaux proposés semblent surtout réchauffés sans grandes idées, le tout reste bien plat. Waxx, sur le côté caché par sa chevelure, se la joue Slash sans nous en jouer grand chose, et ces 25 minutes qui sembleront bien trop longues seront vite oubliées. Sans douter du côté jeune de la formation et d'un manque d'aise certain qui est tout à fait compréhensible, ça reste assez indigeste et dispensable.

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Extreme


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Lors de l'annonce de cette date, il était établi qu'elle allait une fois encore être sous le sigle de Pornograffitti. Ce qui en soit pouvait commencer sérieusement à agacer, tant on aimerait que le groupe rende honneur à ses autres albums, particulièrement à III Sides To Every Story, mais également pour disputer la mode de l'album interprété d'une traite, rendant souvent les prestations mornes. Finalement, ce ne sera que faux coup de com, et nous aurons droit à une setlist bien plus variée qu'imaginée, rendant plus qu'honneur aux deux albums cultes de la formation.

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Étant donc entraînés plus que de raison par leur énergie à tout casser dès "(It's) A Monster", toujours aussi parfaite pour démarrer un show, on prendra une claque d'étonnement et de nostalgie à l'arrivée de "Tragic Comic", que l'on pensait rangée au placard de manière probablement définitive. III Sides To Every Story sera représenté par six morceaux, chose inhabituelle et plus que bienvenue, que l'audience saura rendre. En effet, là où, à force de ne voir que les mêmes morceaux tourner ou le même album cité, on s'imaginait être les seuls à connaître ce rare bijou, le public connaît chaque parole sur le bout des ongles, et n'hésitera pas à prêter main forte à Gary Cherone sur chaque ligne de chant.

Le chanteur sera d'ailleurs celui sur lequel les défauts de qualité d'interprétation reposeront. On ne lui retirera en aucun cas son énergie folle, sa capacité à partir dans des poses toujours plus acrobatiques (et que nous n'atteignons qu'en rêve alors que lui est de presque 30 ans notre aîné), sa puissance vocale qu'il démontrera à plusieurs reprises, mais force est de constater que souvent, il sonne faux. Certaines lignes seront réadaptées, lui offrant une aisance que l'on saluera, mais les tonalités toujours intactes commencent à se jouer de ce frontman physiquement infatigable. Malgré tout, quelques fulgurances surgissent, renforçant le sentiment de montagne russe. Ainsi, après un "Am I Ever Gonna Change" en demi-teinte, on sera surpris de sa justesse sur "Take Us Alive" (seul représentant du pourtant excellent Saudades De Rock), pour redescendre sur "Stop The World" (ici aussi, étonnement  total quant à la présence de ce morceau).

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Mais l'heure n'est pas à attenter un procès à Gary Cherone (on remarquera d'ailleurs que sur "More Than Words", une fois assis et posé, il est capable de perfection, preuve qu'il en a bien plus dans le caisson que l'on ne pourrait le penser), qui donne plus que de raison, et participe à cette folie furieuse avec panache. Et malgré ses difficultés, chaque morceau fait mouche. Dans la discographie d'Extreme, il n'y a pas grand chose à jeter, et chaque morceau, du plus classique au plus surprenant, a cette aura culte, cette construction mélodique intense qui ne peut qu'emporter avec elle. Si on la doit évidemment aux solos à la fois démonstratifs (souvent à outrance) et terriblement bien construits de Nuno Bettencourt, toujours en très grande forme, toute la session instrumentale est plus que carrée. Pat Badger et Kevin Figueiredo sont impressionnants de groove et interprètent leurs parties avec une facilité déconcertante. La force du groupe réside aussi dans les choeurs assurés par Badger et Bettencourt, quant à eux en voix quoi qu'il arrive. En témoignera l'intervention de l'ami Pat, qui se chargera d'une ligne de couplet de "Decadence Dance" sans problème.

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Extreme est clairement une machine parfaitement huilée. Les membres ont le sens du spectacle, savent exactement ce qui va faire frémir leur public, et en donnent pour les yeux des premiers rangs avec un côté habituel qui fait que, malgré le mouvement incessant et une énergie qui jamais ne démord, on n'a jamais l'impression qu'il y en a trop. Généreux dans leurs interventions, ils n'oublieront pas de parler de la salle emblématique dans laquelle le concert à lieu, endroit qu'ils connaissent bien et ont considéré comme leur pied-à-terre français bien des fois auparavant. Le temps de silence demandé par Nuno Bettencourt avant d'entamer "More Than Words" sera chargé en émotion, et l'enchaînement avec "Peacemaker Dies" encore plus. En effet, au-delà de son titre symbolique, le morceau que le groupe n'avait pas joué depuis 1993 sera un véritable cadeau au Bataclan, et sera surtout accueilli comme il se doit par un public ému.

Au final, beaucoup de surprises. On est content de voir que le groupe conçoit sa vie après Pornograffitti, et si certains albums se verront boudés (Waiting For The Punchline ne sera représenté que par "Hip Today", Extreme par "Kid Ego" et "Play With Me"), le fait de constater que les Américains font beaucoup tourner leurs setlists laissent présager de nombreuses surprises pour les prochaines fois. Et au vu de l'annonce d'un prochain album pour 2018, il y en aura, des prochaines fois, et on les espère nombreuses encore.

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