Oathbreaker (+ Syndrome) au Petit Bain (14.12.2017)


Ce soir, le public parisien s’est rassemblé pour dire au revoir à Oathbreaker. Les Belges ont décidé de faire une pause pour stopper le rythme effréné des tournées et terminent sur une série de concert en Europe avant une mise en sommeil d’une durée indéterminée. Un choix surprenant alors que la popularité du groupe décolle depuis la sortie de Rheia mais on ne peut que respecter cette décision, la santé mentale passant avant tout le reste.


Syndrome


L’ombre du géant Amenra plane bien sûr sur cette soirée avec Lennart Bossu dans le groupe principal. Mais en première partie, c’est l’autre guitariste de la formation, Mathieu Vandekerckhove qui débarque avec son projet solo Syndrome.

A l’image d’Eric Quach de thisquietarmy, Mathieu arrive seul sur scène et va s’employer à recréer sa musique petit à petit, en enregistrant des loops sur sa guitare et en les additionnant au fur et à mesure. On va rapidement pénétrer dans l’univers de Syndrome, post-rock très travaillé et porté sur les ambiances à travers l’unique titre joué par le Belge : « Forever and a Day ». Un titre de plus de trente minutes tout de même !

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La vidéo projetée en permanence sur l’arrière de la scène aide bien le public à rentrer dans le concert et tout le monde est très respectueux en imposant un silence total. On n'entend pas une mouche voler pendant les moments les plus calmes et l’ambiance n’en est que renforcée. Presque tremblant, Mathieu alterne entre sa guitare et les deux pedal boards à ses pieds en passant par un médiator électronique, l’exercice force le respect et montre à quel point le musicien est complet. Si l’on est proche d’Agalloch en début de set, la fin va pencher du côté drone de la force dans une transition totalement maitrisée. On ne sort pas indemne du set de Syndrome et on est presque frustré par la fin abrupte imposée par le maître de cérémonie.

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Forcément, ce genre de set peut laisser au bord de la route les spectateurs n’accrochant pas dès le départ à l’ambiance déployée. Mais pour qui s’est laissé happer par la musique de Syndrome, l’expérience sensorielle aura même pu éclipser celle d’Oathbreaker.

Mathieu, Syndrome, Oathbreaker, Amenra, Petit Bain, Paris

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Oathbreaker

Pas encore tout à fait remis de Syndrome, il faut tout de même se ressaisir pour accueillir le plat principal. Que de changement depuis trois ans et la venue d’Oathbreaker dans cette même salle en ouverture de While She Sleeps. Depuis, les Belges ont pris leur envol et leurs distances avec la scène hardcore et ils sont désormais capables de remplir un Petit Bain avec des fans dévoués.

Les cinq membres rentrent sur scène et ouvrent sans fioriture avec le blast effréné de « Being Able To Feel Nothing ». Bienvenue chez le Oathbreaker 2017, aux accents post-black metal et chant clair. Petit problème, le son est plutôt brouillon et ne permet pas de retranscrire dans nos oreilles l’énergie que donne déjà le groupe sur scène, avec une attitude toujours très proche du hardcore.

Oathbreaker, Caro Tanghe, Petit Bain, Paris, 2017

En début de set on a droit à plusieurs longs morceaux à l’influence black metal comme « Immortals », entrecoupés de passages acoustiques calmant le jeu et laissant la voix de Caro et les arpèges de Lennart Bossu s’exprimer. Aux riffs, Lennart et Gilles Demolder sont vraiment au-dessus du lot dans leur domaine, survolant les morceaux avec une aisance impressionnante. De manière générale, le groupe est parfaitement rodé à force de tournées incessantes et la fatigue ne se ressent pas du tout dans le jeu de scène.

Oathbreaker, Paris, Petit Bain, 2017


Au milieu du set, l’ambiance se calme pour l’acoustique « Stay Here / Accroche-moi » qui montre la maturité acquise sur le dernier album. Car autant s’y faire tout de suite, Oathbreaker va jouer quasi-exclusivement Rheia ce soir. Pas de « No Rest For The Weary » ou « Hierophant », et cela laisse de côté plusieurs fans de la facette hardcore du groupe. Clairement, le public des Belges est divisé entre ceux les ayant découvert avec Rheia et ceux ayant moyennement apprécié ce changement de direction musicale et plusieurs personnes sont là aussi restées de marbre face au concert. Seule exception, le malsain « The Abyss Looks Into Me » où la basse se fait prédominante et où Caro nous glace le sang avec ses cris acapella.

Oathbreaker, Paris, 2017, Petit Bain

Communiquant un peu plus que d’habitude, Caro prend le temps de remercier tous ceux qui se sont déplacés tout en rappelant que cette tournée est la dernière avant un moment pour Oathbreaker. La frontwoman conserve toujours cette manière de chanter cachée derrière ses cheveux et cette gestuelle désarticulée qui ont fait sa renommée mais le fait que le chant clair soit dominant à présent change beaucoup de choses. Le tout fonctionnait tout de même mieux avec les cris déchirants audibles sur la majeure partie d’Eros/Anteros.

Les Belges ont choisi de finir le set par le single « Second Son Of R. » et ses blasts plus puissants que jamais. Oathbreaker n’a jamais sonné si black metal et on se rend compte que l’intensité de la performance a peu d’égal dans la scène, la section rythmique est ultra solide et le reste suit parfaitement. A bout, Caro finit par terminer la chanson au sol avant que le groupe ne s’en aille après plus d’une heure de set.

Oathbreaker, Paris, Petit Bain, 2017

Si ce concert aura laissé de côté les fans de la version plus hardcore d’Oathbreaker, tout le monde aura pu apprécier la classe et le niveau atteint par la formation belge avec des concerts en tête d’affiche bien plus abouti désormais. Il faudra désormais les laisser prendre cette pause méritée en espérant qu’elle ne soit pas définitive.

Setlist:
Being Able to Feel Nothing
Immortals
The Abyss Looks Into Me
Stay Here / Accroche-Moi
Where I Live
Where I Leave
Needles in Your Skin
10:56
Second Son of R.

Photos : Arnaud Dionisio / 2017
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