Dool ( + Harakiri For The Sky) au Backstage By The Mill (06.03.2018)

Nouvelle sensation de chez Prophecy, Dool est un supergroupe venu des Pays-Bas avec entre autres la section rythmique de The Devil’s Blood. Encore très récent et après plusieurs concerts en première partie, le combo a décidé de partir en tournée en tête d’affiche avec la valeur montante du post-black metal, Harakiri For The Sky. Un arrêt à Paris pour cette tournée était l’occasion de voir cette curiosité sur scène d’autant que les deux groupes viennent de sortir un album, chacun dans leur registre.

Harakiri For The Sky


Seulement quatre mois après leur dernier passage à Paris, revoilà déjà les infatigables Autrichiens d’Harakiri For The Sky. Deux ans et demi après son premier passage en France, devant une vingtaine de personnes dans un recoin de bar à Nancy, l’histoire du groupe avec notre pays a bien évolué et le duo (en studio tout du moins) est maintenant l’un des groupes respectés de la scène post-black.

« Heroin Waltz » du nouvel album Arson lance les hostilités avec déjà un son mal équilibré mais des musiciens qui semblent plutôt en forme. Contrairement à son habitude, J.J. ne chante pas dos au public mais lui fait face, toujours avec une certaine timidité sûrement liée au fait que les paroles qu’il chante lui sont très personnelles. Le groupe balade toujours ce post-black metal aux influences hardcore et screamo, alternant les nouveaux titres avec ceux du populaire III:Trauma.

Harakiri for the sky, backstage by the mill, paris, 2018, garmonbozia

Les musiciens dont aucun sauf le guitariste soliste n’est membre officiel du groupe ont un jeu de scène très convaincant et viennent régulièrement haranguer le public pour le garder dans le concert. L’expérience de la scène gagnée ces deux dernières années se ressent clairement et chacun sait parfaitement ce qu’il a à faire. En dehors de ça, aucune communication ne viendra troubler les sept titres joués et la foule plutôt conséquente écoute religieusement ce qu’il se passe. 

Harakiri for the sky, paris, 2018, backstage by the mill, garmonbozia


Malgré tous le talent des Autrichiens, force est de constater que ce concert n’est pas leur meilleur. Le son mauvais empêche l’émotion de nous atteindre et on constate toujours ces longueurs dans les compositions depuis qu’elles sont passées d’une moyenne de sept à dix minutes. Mais heureusement, il y a toujours une petite fulgurance pour relancer l’attention du public comme ces changements de rythmes géniaux sur « Viaticum ».

Harakiri For The Sky a droit à plus d’une heure de set et termine comme d’habitude avec le sublime « Jhator », seul titre d’Aokigahara joué ce soir. Plutôt surprenant d’avoir fait l’impasse sur « Calling the Rain », tube de l’album précédent mais au moins les Autrichiens n’ont pas oublié d’aller faire un tour vers leurs sorties plus anciennes.

Harakiri for the sky, paris, 2018, garmonbozia, backstage by the mill

Setlist:
Heroin Waltz
Funeral Dreams
Tomb Omnia
Lungs Filled With Water
Stillborn
Viaticum
Jhator

Dool

Le changement de plateau assez long permet à une partie du public de retourner dans le bar regarder le PSG prendre une fessée par le Real Madrid. Entre temps, les Néerlandais s’installent tranquillement sur scène et commencent leur set sans fioritures.

Une curiosité que cette formation de Dool, avec le batteur et le bassiste de The Devil’s Blood et menée par Ryanne van Dorst, chanteuse bien connue aux Pays-Bas sous son nom de scène Elle Bandita. Personne ne sait trop à quoi s’attendre et le groupe ne va pas faire dans le détail, dégageant d’entrée une énergie folle pour convaincre les curieux. Les musiciens bougent comme si leur vie en dépendait et donnent déjà l’impression d’une maitrise parfaite de la scène, bien que le groupe se soit formé il y a à peine un an.

Dool, ryanne van dorst, paris, 2018, garmonbozia


La musique est une sorte de rock protéiforme, pas nécessairement proche de The Devil’s Blood même si on sent tout de même les liens pouvant relier les deux groupes. Avec trois guitares sur scène, il n’était pas évident de fabriquer un bon rendu sonore mais le son est bien meilleure que pour Harakiri For The Sky. Les trois guitaristes peuvent s’en donner à cœur joie avec des solos parfois Thin Lizziens attribués à chacun.

dool, paris, 2018, garmonbozia, backstage by the mill

Démarré sur les chapeaux de roues, les musiciens finissent par ralentir un peu le rythme pour déployer les ambiances les plus occultes de son rock. Parfois psychédélique, parfois prog, les Néerlandais nous emmènent partout, menés à la baguette par une Ryanne elle aussi protéiforme. Sa voix semble pouvoir prendre toute les teintes et son charisme en impose.

Fait assez bizarre pour le style, il n’y a presque aucune communication entre la frontwoman et son public mais on s’en accommode fort bien puisque sur scène il se passe toujours quelque chose. La salle s’est un peu vidée depuis le set d’Harakiri For The Sky mais contrairement à celle des Autrichiens, la performance de Dool fait l’unanimité chez ceux restés pour la voir.

dool, paris, backstage by the mill, 2018, garmonbozia


Au final, Dool a le même temps de jeu qu’Harakiri For The Sky mais son set semble passer beaucoup plus vite, on ne s’ennuie pas une seconde tant les ambiances déployées sont variées et le groupe parvient à transcender ses titres en live. Après ce nouveau passage à Paris (la première fois avait eu lieu l’an dernier en première partie de Me and that Man), Dool s’impose comme une force live sur laquelle compter dans les mois à venir.

Setlist:

The Alpha
Golden Serpents
God Particle
In Her Darkest Hour
Vantablack
The Death of Love
Well's Run Dry
She Goat
Love Like Blood (Killing Joke cover)
Oweynagat

Photos : Pierre Sopor / Verdammnis.com

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