Iced Earth au Hellfest 2018

Dimanche 24 Juin  – 15h50 – Main Stage 1

Iced Earth (Heavy metal)

Iced Earth : quand notre cœur balance entre joie et frustration...
 

Après plus de trente ans de carrière et la sortie de leur douzième album intitulé Incorruptible directement inspiré des rebondissements de la vie du groupe, Iced Earth est très attendu pour les amateurs du genre. D’autant plus depuis le retour du batteur Brent Smedley et la venue d’un nouveau guitariste soliste en la personne de Jake Dreyer.

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On peut admirer le backdrop illustrant le cover-art d’Incorruptible. Le vent faisant bouger la bannière semble donner vie à ce chevalier démoniaque sorti tout droit d’un monde fantastico-épique. Une petite cinématique mettant en scène ce personnage nous plonge dans l’ambiance.

Soudain les tambours résonnent, les orchestrations se font entendre, les chœurs masculins envahissent le Hellfest. Les musiciens se mettent en place. Tels des guerriers, ils appellent le public à coup de « ahou ahou ». Et le chant strident de Stu Block retentit. C’est vif, c’est speed, le nouveau batteur a un jeu hyper rapide, en bref les Américains nous offrent un début incisif et saisissant.

Jon Schaffer et Jake Dreyer se positionnent pour entamer un petit duo de gratteux en respectant les codes du heavy metal.

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Le chant perçant de Stu parvient jusqu’à nos oreilles mais les paroles et sa voix sont couverts par la grosse caisse de la batterie. Il faut espérer que ce défaut sonore va être réglé au plus vite car c’est toute la richesse des prouesses vocales du frontman qui en est altérée.

Enchaînant avec le classique « Burning Times », les invectives au public se font entendre et il est vrai qu’un petit « fight fight » est toujours efficace. On est dans l’épique et dans le heavy à tendance power ne l’oublions pas !

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Le rythme reste véloce et les musiciens se montrent très expressifs et énergiques. On peut voir au loin leurs visages remplis de convictions comme s’ils se souvenaient d’épopées héroïques. Les échanges de regard entre Jon Schaffer et sa bande sont nombreux. On perçoit nettement la connexion qui existe au sein du groupe. Cette interaction est communicative et rejaillit sur les festivaliers.

Malheureusement, un point noir subsiste : lorsque Stu passe dans des notes aigues, sa voix devient à peine audible. Il ne se démonte pas et invite le public à brandir le poing. Comme une armée répondant à l’appel du chef de clan, les spectateurs s’exécutent. Lorsque « Dystopia » commence, le constat est alarmant : les guitares saturées couvrent complètement le chant, et on entend à peine les chœurs. Quel dommage de se trouver face à une technique maîtrisée avec des morceaux qui se veulent de qualité mais dont les réglages sonores mal effectués entachent la portée. Toute la puissance de ces compositions prenantes et épiques en est fortement affectée. On est à l’entrée de l’univers fabuleux d’Iced Earth sans pouvoir y pénétrer vraiment.

Après avoir salué le festival d’un cordial « bonjour » (il est toujours plaisant de voir que certains musiciens font l’effort d’apprendre le langage local),  le groupe poursuit avec « Seven Headed Whore ». Les circles pits se multiplient et les festivaliers passent en mode brutal. Au son des riffs lourds sur un morceau qui se veut un peu plus bourrin, les guerriers sont prêts à passer à l’attaque ! Certains chevauchent même leurs camarades pour réaliser des joutes improvisées. Lorsque le titre suivant commence, le public le reconnaît instantanément et des milliers de « oooh ooooh ooooh » s’élèvent dans les airs pour accueillir « Vengeance Is Mine ».

Et enfin on discèrne nettement l’ampleur du lyrisme de la voix de Stu !  Cependant cela ne va pas durer. Les guitares lourdes vont couvrir à nouveau le chant, hormis quelques passages où les cris aigus arriveront jusqu’à nos oreilles. Ce n’est pas seulement dommage, c’est frustrant ! Être en présence d’une des plus belles voix du heavy metal, nuancée avec un grain inimitable et saisissant dont le dixième de la puissance n’est pas retranscrit, quel gâchi ! Malgré tout le public est à fond dans le concert.

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Iced Earth continue avec l’un des titres phares du dernier album pour le plus grand plaisir des fans : « Raven Wing ». Les gammes vocales se font plus profondes et plus douces, la musique plus lente. On passe dans un registre plus centré vers l’émotion. Ce n’est plus la guerre mais le recueillement. Le morceau gagne en intensité et face à cette ascension crescendo, on sent également la musique monter en nous. La voix de Stu peut enfin s’exprimer avec un son correct et s’adresse directement à notre cœur. Elle semble emmener avec elle tous les chagrins enfouis qui remontent avec dignité pour s’extérioriser avec force et honneur. Le passage instrumental ressemble à un hommage pendant lequel aucune voix ne doit se faire entendre. Lorsque Stu reprend le chant, on ferme les yeux et on laisse le frontman purger notre cœur de toutes les souffrances refoulées pour qu’elles s’envolent au loin. Tel un guerrier renaissant comme le phoenix renaît de ses cendres, chacun est prêt à combattre à nouveau. Le groupe nous offre une purification interne ! Chacun étant pris au plus profond par cet amas d’émotions, les remerciements du groupe nous ramènent à la réalité. Stu a le sourire, on sent qu’il est heureux d’être parmi nous et ça fait plaisir à voir.

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On dit que toutes les bonnes choses ont une fin. Si le set n’est pas encore terminé, le soufflet retombe quand même puisque la voix est de nouveau couverte par les instruments. Heureusement, le visage expressif du chanteur arrive à retranscrire l’émotion et la portée ses notes. Face à ce concert en demi-teinte, le groupe annonce la dernière chanson et on espère vraiment terminer sur une bonne impression. Le morceau intitulé « Watching Over Me » est un de ses plus grands succès. Aussi, après trente ans de carrière quoi de plus normal que de clôturer avec un hit ? Mélodique à souhait, saisissant et plein de vigueur, tout ce qu’on attend d’Iced Earth est réuni pour ce final. On est soulagé, la voix retentit bel et bien ! Le concert s’achève donc sur une pépite qui permet de se dire que malgré les couacs rencontrés pendant le set, ça valait le coup d’être présent juste pour assister à ce final qui frôle la perfection.

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Crédit Photos : © 2018 Nidhal Marzouk - site du photographe ici
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

Setlist :
1. Great Heathen Army
2. Burning Times
3. Dystopia
4. Seven Headed Whore
5. Vengeance Is Mine
6. Raven Wing
7. Angels Holocaust
8. The Hunter
9. Watching Over Me

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