Dimanche 24 juin 2018 - 01h05 - Mainstage 2
Marilyn Manson
Quelque part entre Steel Panther et le néant
Juste après le concert magistral d’Iron Maiden et l’annonce spéciale du Hellfest pour sa programmation 2019, il est temps d’accueillir Marilyn Manson sur la Mainstage. Après une prestation plutôt molle une semaine auparavant au Download festival, Manson est-il d’attaque et prêt à nous offrir un show digne de ce nom ? Rien n’est moins sûr !
Sur une scène aux décors noirs et blancs, Marilyn Manson et ses musiciens apparaissent. Une pointe de joie, un espoir d’assister, peut-être, au merveilleux concert du révérend qui ferait taire toutes les mauvaises langues. Mais non. Cette heure de live sera une réelle descente aux enfers, mais malheureusement, pas dans le sens où nous l’aurions souhaité.
Le son paraît dans un premier temps assez fouilli, cela s’améliore au fur et à mesure. Marilyn Manson déambule sur scène avec son dédain habituel. Mais force est de constater que la sauce ne prend pas, Manson n’est pas à sa place et n’incarne plus son personnage comme auparavant. Tout est superficiel, aucune profondeur, les morceaux sont joués sans réelle conviction. En plus de cela, les titres s’enchaînent très mal, les minutes qui s'écoulent entre les morceaux plombent littéralement le concert, déjà peu dynamique.
Sur “Deep Six”, Marilyn Manson commence à jeter son micro / poing américain à terre, puis tend la main de façon nonchalante pour qu’un technicien vienne lui en donner un nouveau. Un comportement certes insupportable, qui aurait pu être vaguement amusant si le personnage et le show n’étaient pas aussi à côté de la plaque.
Niveau jeu de scène, là encore, c'est assez mou. On remarque que Manson se met d’un coup à sautiller les deux mains sur le micro: aucun doute, il s'agit d'un pas de danse librement inspiré d’Ozzy Osbourne, qui malgré son âge, lui, continue de tout donner en live. Sur “This Is The New Shit”, il se roule à terre, puis jette à nouveau son micro, tend sa main… On note également que l'interaction avec ses musiciens est plus que minimaliste,
Manson arrive avec une nouvelle veste pour chanter “Mobscene”, car il faut bien justifier tout ce temps de pause entre les morceaux. Le public proche de la scène semble se contenter de cette prestation, si l’on en croit les mouvements de foule. Marilyn Manson en profite d’ailleurs pour interagir avec les festivaliers, et leur demande de chanter avec lui.
A partir de “Kill4Me”, l’ambiance du concert vrille, nous passons alors dans une autre dimension. Manson fait monter quelques filles sur scène, pour danser sur ce morceau issu de son dernier opus, Heaven Upside Down. Le morceau se termine, Marilyn Manson en profite pour mettre la main aux fesses d’une des (très) jeunes filles, juste avant que la lumière ne s’éteigne (#MeToo).
Après encore une fois un long temps d’attente, le frontman revient, joint à la main, demande à la foule qui a pris de la drogue, puis entame “The Dope Show”, avec en intro un bout de “I Don't Like The Drugs (But The Drugs Like Me)”. Manson fait alors monter une fille sur scène seins nus. Et ce qui aurait pu être une anecdote sympathique se transforme en véritable caricature. Une scène presque Steel Pantheresque. “Sweet Dreams” démarre et ce n’est pas moins de cinq filles topless qui dansent sur la scène et qui resteront jusqu’à la fin du concert. Au moins, il se passe enfin quelque chose.
Pour le final, Manson se place en haut de son estrade centrale pour chanter “Antichrist Superstar”, puis clôt ce live oubliable et dispensable, où l’on ne compte plus les micros jetés à terre par “Beautiful People”, qu’il entame en tant le rythme sur une guitare à l’aide de baguettes de batterie... Un moment vraiment à l’image du reste du concert: loin d’un grand show à l’américaine. La décéption est donc totale, lorsqu'on sait de quoi le chanteur a déjà été capable.
Photos : © 2018 Nidhal Marzouk
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![[CLIP] MARILYN MANSON](https://cdn1.lagrosseradio.com/wp-content/uploads/2020/12/1969.jpg)
