Jera on Air 2018 – Jour 2


Jera On Air nous a déjà mis claque sur claque le vendredi, avec les sets de Frank Carter, Get The Shot ou Terror, et il est déjà l’heure d’y retourner. Un passage express par des douches bondées et c’est une équipe propre (enfin pour Xhantiax tout du moins) qui parcourt les quelques mètres qui séparent le camping du festival. Pour cette seconde et dernière journée, Jera a prévu un samedi intense sur ses trois scènes. On attend même une surprise avant le concert final de NOFX.

 

Crystal Lake
 

13h samedi, Jera se réveille tranquillement et personne ne semble se douter que l’un des groupes les plus énergiques du week-end se prépare à monter sur scène. Crystal Lake est attendu sur la Vulture pour la première date de sa tournée européenne. Sous la tente, c’est malheureusement un public plutôt léger qui se présente pour écouter le metalcore dévastateur des japonais. La plupart des festivaliers étant encore sous la douche ou en train de petit-déjeuner au milieu de leurs déchets (la propreté néerlandaise, c’est quelque chose).
 


YOU'LL NEVER TAKE ME UUUUUNDER


On voit les membres se relayer sur scène pour les balances. Le début du concert se fait attendre et on commence à se poser des questions. Au bout de 10 minutes, des roadies viennent remplacer un ampli. Crystal Lake accuse un retard de 15 minutes, la moitié du temps accordé, lorsque commencent les premières notes de "Prometheus". Pas de quoi décontenancer les japonais, Ryo Kinoshita s’avance et hurle avec une énergie redoutable. Crystal coupe sa setlist en deux et enchaîne directement avec "SIX FEET UNDER". Il y a comme un décalage étrange entre les musiciens qui donnent tout sur scène et le public, très tranquille. Un pit se forme et quelques personnes s’activent à l’intérieur, mais Jera ne rend vraiment pas hommage aux doses d’énergie envoyées par le groupe. C’est d’autant plus dommage que le groupe a choisi de garder "Machina", deux minutes de brutalité pure devant lesquelles quelques moshs aurait été la moindre des politesses.

Tant pis pour le public, Crystal Lake finit son set sur l’explosif "OMEGA". Le groupe avait tout pour donner l’un des meilleurs concerts du festival, mais le retard et le public endormi n’a pas aidé. Les japonais ont quand même montré qu’ils n’avaient rien à envier niveau technicité et présence scénique aux autres groupes du week-end. Revanche cet automne en première partie de Bury Tomorrow.



 

Brutality Will Prevail

 

Après le passage incendiaire des Japonais, on continue dans la liste des groupes pas venus pour rigoler avec Brutality Will Prevail. Les riffs sludge des Britanniques sont un massacre pour les nuques en ce samedi matin et Louis Gauthier est comme à son habitude très physique dans son jeu de scène.

La foule reste clairsemée et le pit est immense et vide, quelques moshers répondant présents pour les side to sides et autres moulinets. Pour réveiller les singalongs, BWP lâche très vite son morceau le plus connu "The Path", Louis allant déjà communier avec les fans aux barrières.



 

Le groupe est bien plus à son aise dans de toutes petites salles et les conditions ne sont pas forcément idéales mais on s’en accommode comme on peut. Les riffs lourds et malsains se diluent un peu dans l’immense tente et les efforts de Louis ne sont pas toujours récompensés comme lorsqu’il descend chanter au milieu d’un circle pit un peu mou.

En studio, le combo nuance sa musique avec des titres acoustiques et du chant clair, mais ici aucune place pour cela, uniquement des rythmiques martiales à s’en arracher la nuque. Il faut le souligner, Brutality Will Prevail est cruellement sous-estimé dans la scène et des titres comme "Forever Restless" méritaient un meilleur accueil. Mais comme à son habitude, Louis va terminer le set en s’offrant un grand tour du pit en slammant sur "Trapped Door, Moving Walls", classique lui aussi. Quand on parle d’un frontman qui ne lâche pas son public d’une semelle, on en a ici l’incarnation. Les Gallois n’ont pas à rougir de leur prestation et on a hâte de les retrouver dans une salle plus intimiste.


Attention au claquage
 

Jesus Piece

 

Pour ne pas baisser dans le niveau de violence, on file passer une tête sous la petite tente pour le set de Jesus Piece. Sensation de l’underground américain, on pourrait décrire la musique en évoquant une sorte de Converge qui se serait mis au beatdown. Il reste encore un peu de place dans la tente mais plus énormément, les festivaliers sont bien conscient qu’ils ont devant eux l’une des têtes d’affiche à venir du style comme peut l’être un Knocked Loose.

Les riffs sont malsains et s’accélèrent parfois de façon inattendue pour le plus grand bonheur des moshers. Le pit est d’ailleurs une no-go zone si l’on tient à sa machoire. Les crowdkill ne s’arrêtent pas pendant le set des Américains et sont mêmes encouragés par le chanteur Aaron Heard, au jeu de scène tout aussi physique que Louis de Brutality Will Prevail. Mais heureusement personne ne se blesse et la communion est belle à voir.

Après être devenu incontournable aux Etats-Unis, on sent que le combo de Philadelphie est en train de se faire un nom en Europe et la suite risque d’être intéressante à observer.

A Wilhelm Scream

AAAAaaaaaaaaAAAAAH

 

Les festivaliers désirant ne pas se faire pied-bouche sur les rythmes de Jesus Piece avaient une autre option. À 15h15, Jera accueillait A Wilhelm Scream sous la Vulture. Les américains proposent un hardcore groovy et festif. Rien de très violent ici, on est bien plus là pour faire la fête que pour mouliner son voisin. Particularité du groupe, A Wilhem Scream n’a rien sorti de nouveau depuis l’album Partycrasher en 2013. Sur leur stand de merch, c’est d’ailleurs cet album qui se retrouve mis en avant, comme s’il venait de sortir. Mais pas de quoi se formaliser, on se dirige sous la tente pour 40 minutes de set.

C’est avec le premier morceau de leur premier album que le groupe commence : "Famous Friends and Fashion Drunks". Le chant clair de Nuño Pereira est plutôt doux. Même dans les cris, le frontman reste dans une certaine maîtrise. On aurait envie de le voir se plier en deux en gueulant sur le bout de la scène, mais Nuño reste dans la retenue. Il s’efface même souvent derrière pour laisser les musiciens en avant, comme l’excellent Brian Robinson.

La fête continue avec des morceaux un peu plus agressifs de l’album Carreer Suicide. "I Wipe My Ass With Showbiz" et "Get Mad, You Son of a Bitch!" mettent une très bonne ambiance. On n’est clairement pas devant de la musique intelligente, mais l’énergie est belle. Pas le temps de s’ennuyer, A Wilhelm Scream enchaîne les titres sans pause, mais le pit plutôt timide ne se mettra jamais vraiment à bouger.  Après 40 minutes de concert, on part sans s’être pris une énorme baffe. Mais on ne peut qu’apprécier le groove du groupe sur les derniers riffs de "The King Is Dead".

 

Adept
 

Il est 16 heures, Adept monte sur scène et on part sur la première vraie déception du jour. Les Suédois entrent sur l’excellent "Black Veins" qui ouvre leur dernier album Sleepless et même si la prestation live est un peu moins percutante qu’en studio, on se prépare tout de même à une montée en régime. Perdu. Après cette ouverture, on s’ennuie ferme jusqu’à la fin du set, la faute à une setlist montée avec les pieds et à une interprétation somme toute poussive.

Adept n’a jamais été réputé pour son originalité, mais a toujours possédé un indéniable talent pour écrire des morceaux puissants et catchy. Le seul problème c’est qu’ils ne les jouent pas. Les deux plus gros tubes "At Least Give Me My Dreams Back" et "Grow Up Peter Pan" passent à la trappe, à la place on a le droit à un douteux "Shark Shark Shark" pour représenter Another Year Of Disaster, classique de 2009 ayant valu au groupe le surnom de “European Underoath”.

Autre problème, Robert Ljung n’est pas du tout dans un bon jour au chant. Le frontman semble ému de jouer sur la même scène qu’Underoath et rend hommage aux Floridiens pour l’avoir autant aidé et influencé dans sa vie. Mais au niveau du chant clair on est loin d’Aaron Gillepsie et le tout ne sonne vraiment pas terrible.

Pour rattraper cela, les musiciens sont carrés et balancent des breakdowns pas si mauvais. Mais la foule ne s’y trompe pas et le moshpit, s’il a le mérite d’exister, est l’un des plus faibles du week-end. Les titres passent, couvrant toutes les époques de la carrière du groupe et on continue de s’ennuyer ferme devant le metalcore des Suédois. Adept a bien raté son coup aujourd’hui malheureusement. A voir ce que les Suédois donnent en salle lorsqu’ils se donnent véritablement.

Blood Youth


Direction la petite tente pour attraper le set des British de Blood Youth. Armé d’un hardcore accessible à la Polaris avec notamment pas mal de refrains en chant clair, on sent que les quatre membres sont à leur aise sur scène. La fosse est un peu timide en début de set mais peu à peu la sauce prend et une pluie de stage dives va s’abattre sur les premiers rangs. On est tout surpris de l’énergie mise par les fans de Blood Youth à la tâche mais il faut le reconnaitre, les Anglais sont en train de mettre l’une des meilleures ambiances du festival.

Le chant clair de Kaya passe mieux en live que sur les versions studios et le charisme des musiciens fait le reste, notamment un Christ Pritchard déchainé à la guitare. "Closure", "Failure", "Making Waves" autant de chansons que les fans connaissent sur le bout des doigts et la communauté est déjà bien installée malgré la relative jeunesse du groupe (le premier album est sorti en 2017).



Le Tour Manager des Anglais essaye tant bien que mal de réguler le passage du public sur scène puis finira par lui aussi succomber à la tentation de se jeter dans la foule. Mine de rien, on a pas vraiment connu pareil chaos sur cette édition !

"Reasons to Stay" termine le set mais semble un peu moins percutante que les autres chansons. Certains auraient préférés entendre "Dead Space", mais qu’importe, Blood Youth a parfaitement réussi son passage aux Pays-bas. On tient peut-être ici un futur nom de la scène.

Being as an ocean


Au sortir d’une reposante pause sieste, il est temps d’aller se réveiller en douceur au son de Being As An Ocean. Après les avoir expérimentés plusieurs fois en salle, voici l’occasion de les voir en configuration festival et force est de constater que cette dernière se prête bien mieux à leurs compositions récentes. Les sublimes morceaux de Waiting For Morning To Come s’enchaînent sous la seconde tente avec un public qui ferme les yeux et écoute religieusement la leçon de sensibilité offerte par les Californiens.

BAAO a bien évolué depuis quelques années et si Joel ne passe plus l’ensemble du concert dans la fosse, l’émotion n’est pas moins forte. Les titres comme "Black and Blue" délaissent presque entièrement le melodic hardcore pour emprunter le chemin de l’indie-pop et on est loin de s’en plaindre. Le chant clair de Michael McGough est impressionnant et la prestation tout en retenue des musiciens laisse parfois place à une rage inatendue comme sur le break de batterie de "Glow". Le mode introspection est activé et les frissons commencent à nous parcourir le corps, preuve que ce n’est pas n’importe quel groupe en train de jouer.

Les Américains lâchent tous les titres du nouvel album d’un bloc puis partent faire un court passage dans le passé avec "The Poets Cry For More" et "L’exquisite douleur". Evidemment cette fois Joel investit la fosse avec son micro cablé puis se balade au hasard, enlaçant les spectateurs et hurlant avec eux pour une communion totale. Pour ceux qui regrettent l’ancien Being, le set se termine bien sûr sur l’incontournable "The Hardest Part…" où la foule hurle littéralement chaque mot.

Contrairement aux concerts en salle où l’ambiance peut parfois être en décalage avec la musique jouée, ce set en festival de Being As An Ocean était sublime. Un espace aéré et propice à l’introspection dans la fosse c’est tout ce dont le public avait besoin pour que l’expérience des nouveaux morceaux soit totale et on quitte la tente en laissant derrière nous l’un des plus beaux moments de ce Jera 2018.

Underoath


Nous avions pu assister à la première date de la tournée européenne d’Underoath au Download Paris et nous voilà à couvrir la dernière ici même au Jera on Air. Certes, le nouvel album n’est pas vraiment bon mais on ne boude pas notre plaisir de voir les Floridiens sur scène au vu de la ribambelle de tubes qui nous attend, des tubes ayant influencé presque toutes les formations metalcore nées après 2005.

Les six membres rentrent sur scène déchainés, mention spéciale à Timothy McTague qui dès le début alterne entre guitare, chœur et percussion en donnant toute son énergie. C’est plutôt du côté public que ça pêche puisque l’ambiance là mais elle est loin d’être exceptionnelle pour un groupe jouant si tard sur la Main Stage. Les nouveaux titres reçoivent un accueil plutôt froid, pourtant certains s’en sortent bien en live comme "Rapture", mené d’une main de maitre par Spencer Chamberlain. Mais évidemment, tout le monde vient pour les anciens titres et ça, Underoath en est parfaitement conscient. "It's Dangerous Business Walking Out Your Front Door" arrive très tôt dans le set et nous permet d’entendre le chant clair d’Aaron Gillepsie. Un chant clair aussi maitrisé tout en se déchainant comme un diable sur sa batterie, ne cherchez pas, il n’y en a qu’un capable de ça et il est devant nous à l’heure actuelle. On ne va pas se mentir, ça fait du bien.

Par rapport au concert du Download, "Reinventing Your Exit" passe à la trappe, une suppression qui fait plus mal que celle d’un TGV à la Gare Montparnasse à la dernière minute. Mais on sèche nos larmes sur "Writings on the Walls", hymne parfait pour clôre le set. Spencer Chamberlain vient épouser la barrière pour permettre aux fans d’une nouvelle fois hurler "We walk alone !". Difficile d’imaginer il y a deux ans que l’on pourrait de nouveau voir Underoath sur scène mais c’est bien chose faite cet été et on espère voir les Floridiens continuer à tourner comme ils le font sans nous refaire le coup de la séparation.
 

 


Dès la dernière note jouée, on se dépêche de se diriger vers la petite tente pour attraper les deux dernières chansons d’Alazka. Les Allemands sont presque à domicile et sont en train de mettre une sacrée ambiance devant leurs fans, les deux chanteurs Tobias et Kassim multipliant les aller-retours dans la fosse. C’est "Blossom" qui termine le set et nous fait dire qu’on aurait aimé être là depuis le début. Dommage !

Malevolence


Durant deux jours, la programmation de Jera a été proche de la perfection. Mais tout festival fait des erreurs. Et clairement, faire jouer Malevolence sur la plus petite scène en était une. À 22h, la tente est blindée alors que le groupe n’a pas commencé à jouer et il faut pousser du néerlandais bourrés pour espérer voir un centimètre de la scène. À croire que Jera a envie de violence pour commencer la nuit, celle qui ne demande pas plus de deux neurones. Et le constat se valide.

Au rythme des riffs ultra-lourds des anglais, un énorme pit se forme directement. Niveau jeu de scène, Malevolence est assez proche de zéro, mais pas besoin de beaucoup pour déclencher l’euphorie générale. C’est très clairement la guerre. Les coudes, les mâchoires et les genoux se rencontrent dans un beau bordel. Les bisous béton sont constants, autant que les slams, qui sont clairement plus des sauts vers le sol que des crowdsurfs.

Alex Taylor marche le long de la scène et prête souvent son micro. Dans les premiers rangs, ça se bat pour l’attraper et gueuler quelques mots sur "Severed Tied" ou "Self Supremacy". Malevolence n’a aucune intelligence, mais nous a offert sans aucun doute l’une des énergies les plus brutes du festival, pour peu qu’on veuille casser des bouches.

 

You know when you hear that ‘ting’ it’s time to put your guard up 😩😂

Une publication partagée par MALEVOLENCE (@malevolenceriff) le 3 Juil. 2018 à 7 :51 PDT

Stick To Your Guns


Si NOFX était la tête d’affiche sur le papier, c’est bien Stick To Your Guns qui était le plus attendu pour le dernier jour de Jera. Les américains sont en Europe depuis début juin, détruisant méthodiquement les festivals et les salles. Côté français, on avait eu la chance de les croiser au Trabendo mais l’idée de les revoir 10 jours après est loin, très loin de nous déranger. À 23h05, c’est sans surprise un public bien compact qui attend les américains. "The Sun, The Moon, The Truth" ouvre le set pour 50 minutes de hardcore, suivi du classique "Nobody".

Pas besoin de plus pour mettre l’ambiance, le public est clairement prêt à donner ses dernières réserves d’énergie pour oublier que le festival est presque fini. On aura vu de très beaux pits durant le festival, mais celui de STYG gagne clairement la médaille d’or du gros bordel. Ça bouge d’un côté à l’autre de la scène et on est pris dans le mosh à peine revenu d’un crowdsurf. À croire qu’il était physiquement impossible de regarder ce spectacle sans bouger.


Les américains ne nous donnent pas une seconde de répit et enchaînent avec les efficaces "Married to the noise" et "What Choice Did You Give Us?". Le public est complètement acquis à leur cause et hurle les paroles. Devant cette foule compacte, Jesse Barnett est aussi efficace en chant clair qu’en scream et les musiciens sautent partout, sans jamais s’arrêter. Le groupe était pourtant le matin même au Vainstream, à près de 200km, mais paraît frais comme un début de tournée.

Le set est serré, mais Jesse prend quelques minutes pour remercier le public et parler du festival. “C’est incroyable de jouer après Satanic Surfers, c’est mon groupe préféré” raconte le frontman en évoquant son enfance. Stick reprend avec du classique, "Amber" et "Nothing You Can Do To Me". On note aussi la présence de "Empty Heads", qu’on n’avait pas eu la chance d’entendre au Trabendo. "Doomed By You" et" Against Them All" clôturent le set le plus intense de ces deux jours de festival. Sur leurs réseaux, Stick To Your Guns indiquera à plusieurs reprises avoir donné ce soir l’un des meilleurs concerts de sa carrière. Nous, on est sur d’avoir vécu l’un des meilleurs de l’été.

 

 


NOFX
 

Les festivaliers les plus attentifs auront remarqué une petite particularité sur le running order de Jera. Une rangée de point d’interrogations avant la tête d’affiche du jour : NOFX. Après le show exceptionnel de Stick To Your Guns, on se dirige donc un peu intrigué sous la plus grande scène. Chaque show du festival étant introduit par un speaker, on s’attend à le voir débarquer pour annoncer, au hasard, le début de l’affiche de l’édition 2019 ?

Pourtant à minuit, pas de speaker en vue. Mais sur scène commence à s’activer un étrange ballet de musiciens. En plus des quatres membres, c’est un orchestre entier qui s’installe. Un putain d’orchestre. NOFX lance les premières notes de "The Decline" accompagné par deux formations, la fanfare De Peelklank de Ysselsteyn, la ville du festival, et l’orchestre symphonique de Nancy. Oui, ça peut paraître bizarre, mais cet orchestre de chez nous avait déjà revisité la chanson en 2015.

Pendant plus de 20 minutes, le son crade des punks prend une toute autre dimension, quasi épique lors des passages à la trompette . C’est long, mais c’est beau et la chanson conserve toute son énergie. “C’est la première fois qu’on fait ça. Si ça fonctionne ici alors on le fera partout” annonce le groupe une fois "The Decline" finie. L’orchestre part sous de très longs applaudissements, laissant NOFX seul devant son backdrop en carton.

 

 

 

 

Les américains ont encore une heure devant eux pour balancer leurs titres. "Dinosaurs Will Die" et "Idiots Are Taking Over" lancent la fête. La tente n’est pas remplie, on sent le festival fatigué après deux jours de concerts. NOFX ne se prive d’ailleurs pas de le noter, avec son humour grinçant. “Ça fait quoi, deux jours que vous êtes dans ce festival ? Vous avez vu Underoath, Billy Talent ? Et bien on est les meilleurs”. Le reste du show sera une belle alternance de sons catchy et de blagues. Les Belges en prennent particulièrement pour leur crade, les américains passant leur temps à dire que personne ne connaît ce pays.

Côté setlist, le son est crade juste ce qu’il faut. La trompette de El Hefe bien en avant, c’est lui qui donne le rythme à la fête, incitant le public à bouger et à chanter. Le classique "Linoleum" est la dernière occasion pour les festivaliers de s’arracher les cordes vocales sur “That's me inside your head”. Le concert se finit sur les coups de 1h30, avec "Reeko."

Le festival aurait très bien pu (voir du) se terminer avec la mandale donnée par STYG, mais NOFX a offert un bon dernier concert pour clôturer Jera on Air. Les jambes fatiguées, on parcourt les quelques mètres qui nous séparent du camping avec une idée en tête : l’envie de retourner en 2019 dans ce festival qui allie bagarre, taille humaine et une belle programmation.


(notre état après les deux jours)


LIRE LE REPORT DU JOUR 1

Reports et piedbouche par Xhantiax et Wilhelm
Photos : Jera On Air / @cruxsader / @arnecrdnls / @natasja_anchor
Toute reproduction interdite sans autorisation.

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