Comme chaque été, le Petit Bain sert de plateforme de lancement aux concerts de la rentrée et c'est souvent l'occasion d'aller voir des groupes de la famille du hardcore. Comeback Kid en 2016, August Burns Red en 2017 et après Terror au début du mois, au tour de Beartooth de venir sur le bateau parisien pour nous asséner son metalcore à tendance hardcore dans la tronche pour un concert chaud bouillant dans tous les sens du terme.
SKYWALKER
Rare sont les groupes dans la scène à venir des Pays de l'Est et pourtant c'est le cas aujourd'hui avec Skywalker, un quatuor mi-tchèque et mi-anglais qui s'invite devant nous avec son post-hardcore qui n'invente rien mais qui fait le travail. Comme le rappelle le chanteur du combo, James, c'est la deuxième fois en quelque mois que le groupe joue à Paris puisqu'ils ont fait la première partie de Asking Alexandria au début du mois de juin.
Avec un chant clair efficace (et pas trop faux pour une fois), des riffs qui font bouger la tête et des breakdowns clichés mais bien sentis, on passe un plutôt bon moment devant la prestation du groupe. Le public est lui assez calme même si par moment la fosse s'éveille pour jumper et commencer à chauffer le bateau à la furie qui va l'animer quelques minutes plus tard.
LOATHE
Changement de registre avec Loathe, le combo que nous avions vu dans la toute petite salle de l'Olympic Café avec vingt personnes en début d'année, qui nous propose un metalcore assez loin des gros standards du genre en allant un peu plus loin dans l'expérimentation ainsi qu'en cassant le rythme de ses morceaux. Quasiment inconnu donc par le public au début du set, ce ne sera pas le cas à la fin de celui-ci tant Loathe semble avoir conquis haut la main le public parisien. Il faut dire que le charisme de Kadeem France (chant) aide beaucoup, tout comme la scénographie proposée (majorité de lumières rouge et blanche plus la présence de deux TV sur les côtés de la scène).
Loathe bénéficie déjà d'une solide réputation de l'autre côté de la Manche et avec une performance comme celle dont nous venons d'assister, il n'est pas bête de penser que le prochain passage du combo dans notre contrée sera plus rempli. D'autant plus que le groupe travaille actuellement sur le successeur de son premier album, The Cold Sun, qui devrait voir le jour en 2019. En attendant on sort prendre l'air avec la satisfaction de savoir que le metalcore n'en a pas fini d'évoluer et de nous surprendre.
BEARTOOTH
Si le dernier passage de Beartooth nous avait obligé à prendre le RER D jusqu'à Savigny-le-Temple, c'est aujourd'hui sur les quais de la Seine et en face de la Bibliothèque Nationale de France que Caleb Shomo (chant) et sa bande viennent déposer les instruments et les amplis pour tout simplement nous offrir un concert chaud bouillant.
Pour les têtes encore un peu dures de l'audience, rappelons que Beartooth est avant tout un projet solo de Caleb Shomo et que ce dernier s'occupe absolument de tout en studio en ce qui concerne la musique de son groupe. Au lieu de tout faire en solo, il a décidé de donner un nom à son projet et de s'entourer donc de musiciens. Petit changement par rapport à la dernière fois puisque Zach Huston (guitare, ex-Like Moths To Flames) remplace depuis peu Taylor Lumley.
Avec un back-drop annonçant le prochain album du combo, Disease, on s'attend donc à apercevoir au fur et à mesure de la setlist des petites nouveautés apparaître. Ce sera le cas avec "Infection", un morceau déjà joué lors du Vans Warped Tour, ainsi que de "Bad Listener" et "Disease" qui nous promettent encore une fois un album plus que convaincant de la part des Américains.
Dès les premières notes de guitare de "The Lines", la fosse s'agite comme un seul homme et ne va pas redescendre de pression avant la toute dernière logorrhée du frontman pour le mythique "I Have A Problem". Les crowdsurfeurs donnent du travail au Tour Manager du groupe qui n'en finit plus de venir cueillir des gens pour ensuite les renvoyer par le côté de la scène (alors qu'il est plus simple de les laisser sauter dans la fosse, mais bon les Ricains et la sécurité), c'est un joyeux bordel qui nous est offert par l'audience qui ne semble pas trop se formaliser de la chaleur accablante qui règne en ces derniers jours d'août sur la capitale.
Beartooth n'est pas le groupe qui, demain, révolutionnera le metalcore mais s'il y a bien un groupe qui a un potentiel mainstream assez incroyable, c'est bien celui-ci. Entre des breakdowns bas du front, des refrains en chant scandé et/ou en chant clair et des riffs de guitare qui restent en tête, le cocktail a fier allure. Pas étonnant que Red Bull Records (ils sont décidemment partout ceux-là) ait misé sur Beartooth depuis le début de l'aventure en 2012.
On aura encore passé un moment fort agréable avec le combo, un des groupes les plus fun et à expérimenter dans la scène à l'heure actuelle. Même si vous ne connaissez pas trop, on vous conseille fortement de foncer la prochaine fois, l'amusement est total !
Setlist:
The Lines
Beaten in Lips
Infection
Sick of Me
Bad Listener
Dead
Aggressive
Hated
Disease
Body Bag
In Between
Encore:
I Have a Problem
Les photos sont la propriété de Justine C., toute reprodution est interdite sans son accord.
