Europe (+ King King) au Trianon (27.09.18)


La tournée Walk The Earth de Europe, on commence à bien la connaître. Après quatre dates en première partie de Deep Purple en Angleterre, et un Hellfest survolté, on sait que les Suédois défendent allégrement et avec panache leur nouveau bébé. L'occasion de les voir en set complet dans un Trianon déjà plein pour l'arrivée de King King fait d'autant plus plaisir.

 


King King


King King, eux aussi, on les connaît bien. On les avait vu dans des conditions climatiques désastreuses à Guitare En Scène, et le ressenti n'en avait été que plus mitigé. Après un set riche en musicalité, on peut clamer haut et dire que c'étaient les conditions et la fatigue qui nous firent déclamer alors. Dans un blues rock tantôt énervé, tantôt plus sensible, King King n'est évidemment pas un précurseur, mais comporte en son sein suffisamment de bons musiciens pour que les envolées soient toujours force d'émotions. Alan Nimmo avait gagné, avec son autre formation The Nimmo Brothers (il dédiera d'ailleurs le dernier titre du set à son frère Stevie) le British Blues Award du meilleur groupe, et on comprend rapidement pourquoi. Affublé de son kilt qui ne le quitte sous aucune condition - la dernière fois, on avait froid pour lui -, le Britannique mène sa formation de main de maître pour toujours nous emmener aux confins d'un blues maîtrisé de bout en bout. Alors pris à parti, le Trianon s'éveille peu à peu. Les réactions se font de plus en plus électriques, et le groupe est fort bien accueilli, si bien que les quarante minutes paraissent bien courtes. Preuve que malgré ses vieux jours, le blues fait toujours un sacré effet quand il est bien exécuté. 
 

Europe


Bien chaude après une courte attente, la foule frôle l'hystérie lors de l'arrivée d'Europe sur "Walk The Earth". On est loin des festivals où la majorité du public est là pour attendre "The Final Countdown" histoire de se marrer un bon coup, le nouvel album est reconnu et les paroles scandées. Ce qui n'empêche évidemment pas la tension d'augmenter encore lorsque qu'après "The Siege", le groupe entame son classique "Rock The Night". L'espace d'un titre, c'est permanentes et glamour qui imposent leur marque au Trianon, et Europe possède une carrière fournie de ces classiques kitsch 80's sur lesquels ils peuvent aisément se reposer.

Mais la bande ne l'entend pas de cette oreille, et si c'est sur les vieux morceaux que le groupe se plaît à encenser son public - pour preuve un Joey Tempest qui jouera à faire chanter l'audience sur "Rock The Night" - , le set est très équilibré. Toutes les périodes du groupe sont équitablement interprétées (seuls Europe, Prisoners In Paradise, Start From The Dark et Secret Society ne sont pas représentés). Surtout, on voit que le public a totalement acquis les titres plus récents, faisant ainsi trôner par exemple un "Last Look At Eden" au rang de classique du groupe et ce au même titre qu'un "Superstitious" ou "Cherokee". Europe est un groupe à la fan-base solide, qui a accepté et approuvé toutes leurs évolutions.

Autant dans le choix des morceaux que dans l'interprétation, le groupe le lui rend bien. Outre les quelques soucis vocaux de Tempest, qui peine sur certains aigus et à garder une puissance constante (on sent qu'il s'agit plus du mauvais soir que d'un amer constat quant aux capacités du chanteur), et Mic Michaeli qui mettra quelques notes à côté, peu de ratés, notamment autour de John Norum, dont les solos sont toujours brillamment interprétés. Le guitariste, évoluant dans un registre bien plus mélodique - en témoignent le solo de "Turn To dust", issu du dernier album, ou l'instrumentale "Vasastan", issue de War Of Kings (2015) - n'a aucun mal à assurer l'aspect démonstratif des anciens titres de la formation. Côté section rythmique, John Levén et Ian Haugland sont carrés. La frappe puissante de Haugland flirte avec le pataud quand son solo consiste à jouer par-dessus le final de l'ouverture de "Guillaume Tell" mais qu'importe, on se doute que Rossini aussi aurait bien rigolé.

Pourtant, Europe s'assagit. Avec des membres assez statiques sur scène, c'est à Tempest d'assurer le show, et si l'énergie est là, on sent qu'il commence à accuser le poids des années. On l'a vu plus en forme il y a quelques mois à peine, et on se doute que la voix légèrement enrouée lui donne moins envie de se donner à fond. Et on n'en tient aucunement rigueur au groupe, tant le show reste de grande qualité, pour un groupe qui tient sacrément bien la barre, tant sur les routes qu'en studio avec leurs dernières sorties toutes très qualitatives. Généreux dans ses interventions bien que peu bavard, le frontman aime à nous qualifier de "putain de public", et chantonne "chanson d'amour" dans le passage ambiant de "Superstitious".

Europe sort vainqueur. "The Final Countdown" achève le Trianon mais on sent que même sans cela, tout le monde repartait le sourire aux lèvres. Les Suédois ont encore une belle route et, on l'espère, d'excellents albums à nous proposer. Et on sera là pour les voir encore affirmer leur talent sur les planches.


 

 

Walk The Earth
The Siege
Rock The Night
Hole In My Pocket
Last Look At Eden
Pictures
Firebox
Ready Or Not
Turn To Dust
Sign Of The Times
Vasastan
GTO
Carrie
Nothin' To Ya
Scream Of Anger
War Of Kings
Superstitious
--
Cherokee
The Final Countdown


Photos : Rodolphe Goupil. Toute reproduction interdite

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