Alcest (+ Vampillia et Celeste) à  la Gaité Lyrique (25/09/18)

Alcest revient enfin en tête d’affiche à Paris, on pourrait croire à une date courante, mais non. La dernière fois que Neige a joué un set complet, c’était en 2016, en co-headline avec Mono. Depuis deux ans, le groupe parcourt le monde, dont de nombreux festivals, sans passer beaucoup de temps chez nous. Mais voici enfin venu notre moment, avec une tournée passant par plusieurs villes, Lyon, Strasbourg et Paris.

Et comme Alcest fait les chose biens, ils nous ont préparé une belle affiche, organisée par Garmonbozia. Nous aurons donc le droit à Vampillia sur toute la tournée, mais Paris aura aussi la chance d'entendre en exclusivité les lyonnais de Celeste. Ces trois groupes sont attendus à la Gaité Lyrique, sold out pour l’occasion, car les 700 personnes présentent ce soir on bien compris qu’une affiche comme ça ne se loupe pas..

 

Vampilia


Malgré leur première place sur l’affiche, les japonais bénéficient de 50 minutes pour démontrer toute leur folie. La salle de la Gaité Lyrique est encore peu remplie à 19h15, et personne ne sait vraiment ce qui les attend. Il faut dire qu’il est difficile de savoir à quoi va ressembler le show de Vampillia, même en s’étant renseigné. Une violoniste, un pianiste et le bassiste entrent sur scène sur une musique printanière et folklorique.

L'intro dure et de plus en plus de musiciens arrivent sur scène. Le chanteur, pieds nus, vient compléter la bande. Il s’empare du micro et casse d’un coup la douce ambiance avec des cris d’une profondeur incroyable. Autant dire qu’on ne comprend pas vraiment ce qui nous arrive, à part une énorme baffe venu tout droit du Japon. La musique n’a pas vraiment de structure, les cris du chanteur se fondent aux complaintes du violon. Le bassiste est complétement fou et sort des enchainements jazzy puis des riffs gras et lourds. Et le plus fou, c’est que tout marche ensemble.

Passant de la doucueur à la violence extrême, Vampilila a un groove incroyable. Les membres sont plutot statiques, mais le chanteur donne tout devant lachant même des grognements perceptibles dans les premiers rangs, et quelques mots dans un francais parfait. "Bonjour Paris. Nous sommes Vampilia. Fuck you". Durant tout le concert, il s’approche du bord de la scène et finit logiquement par descendre dans la fosse.

Vampillia finit sans prévenir. Le chanteur se retourne vers son groupe, on l’entend demander : "finish ?" comme s’il était lui-même surpris. Le groupe sans va sous des applaudissements rarement aussi enthousiastes pour une première partie. On n'a pas forcement envie de vous dire de les écouter en studio, tant la musique peut paraître etrange sans la présence scénique qui va avec. Mais si vous entendez que le groupe passe, allez y sans hésitez. Vampillia est à vivre autant qu’à écouter.


ӬӬӬӬCeleste

Quelques minutes pour se remettre de la claque de Vampilila et c’est déjà au tour de Celeste d’arriver sur scène. Les lyonnais ont beaucoup tourné cet été, avec une belle date au Hellfest, mais c’est bien en salle que Celeste peut libérer son plein potentiel. Plongés dans le noir, les quatres membres du groupes portent des lampes frontales rouges. On a l’impression de se retrouver face à quatre fantômes, livrant au public ce que le metal fait de plus bruyant et de plus profond.

Celeste est loin, très loin des mélodies d’Alcest. Ici tout est sombre, torturé. Les cris de Johan nous transpercent, les riffs nous plongent dans une noirceur sans fond. Ici encore, la musique est dure à décrir, tant elle prend tout son sens en live. On pourrait dire que Celeste fait du black, poussé à l’extrême, mais ce serait simplifier l’expérience. Contrairement au Hellfest, où ils jouaient en pleine journée, le groupe profite ici de la hauteur de plafond de la Gaité Lyrique. Les lumières aveuglantes sont magnifiques et aident à l’immersion.

Avoir pu entendre Celeste ce soir tient un peu du miracle. D’abord parce que les lyonnais ne font pas la date d’Alcest dans leur propre ville. Mais aussi parce qu’en sortant du concert, on apprend que leur batteur a été victime d'un accident à la main la semaine d’avant. Le groupe a du former un nouveau batteur en  quelques jours, au rythme d'une répétition par soir. Les structures rythmiques de Celeste ne doivent pas être les simples à apprendre en si peu de temps, mais cela n'a pas empêché le groupe de retourner le cerveau de toute la salle.

Prochaine date, avec Amenra et Obscure Sphinx le 2 octobre à Lyon.


Alcest


21h25, les premiers pas de Neige sur scène sont déjà très applaudis par le public. Devant la Gaité Lyrique sold out, le chanteur et guitariste fait une petite courbette et attaque directement. Alcest à prévu 1h30 de show, en commençant par l’intégralité de Kodama, le dernier album. Ils l’avaient annoncé, ce sera la dernière occasion de l’entendre sur scène.

Dès les premières notes, le public accompagne le groupe sur les chœurs de "Kodama". La fosse est clairement prête, criant fort à chaque fin de morceau. Sur scène, les quatre membres du groupe sont toujours aussi calmes, livrant morceaux après morceaux dans une ambiance quasi spirituelle. On les sent quand même plus à l’aise qu’il y a quelques années, ou même qu’en festival comme cet été au Download. Neige est plus en avant, remercie beaucoup et se dit surpris de voir autant de monde.

Le son est vraiment bon, on apprécie d’entendre aussi clairement les backing voices de Zero. Kodama s’achève sur la très éthérée "Onyx". La salle est plongée dans le noir quelques secondes et Alcest attaque sans un mot sur la seconde partie du set, un best-of de 5 morceaux. "Souvenirs d’un autre monde", "Percées de lumières" et "Autre temps" s'enchaînent.

Si vous avez déjà vu Alcest ces dernières années, vous avez déjà entendu et réentendu ces chansons. On aurait apprécié un peu de nouveauté, notamment de Shelter, mais on ne peut que se laisser emporter par la beauté de ces morceaux. "Merci beaucoup, jouer à Paris, c'est toujours un peu spécial parce que c'est là que j'habite",  remercie Neige avec la candeur qu'on lui connaît.

Alcest avait bien prévu un morceau rarement joué en France : "Sur l’océan couleur de fer." L’une de leurs meilleures compositions. Seulement, Neige joue,  annonce "Là où Naissent les Couleurs Nouvelles" puis  "Delivrance", traditionnellement le dernier morceau de la setlist. En sortant du concert, on apprend du chanteur de Celeste que leur problème de batteur a posé de gros problemes à l’organisation de la soirée. Le groupe lyonnais a failli annuler, a galéré avec son matériel. La seule solution a été de couper un morceau du set de chaque groupe. Et c’est malheureusement "Sur l’ocean" qui est tombée. Tristesse.

Zero, Indria et Winterhalter sortent de scène, laissant Neige seul, prostré devant son ampli. Le groupe est très longuement applaudit, ça pleure un peu partout dans la fosse. Alcest aura livré un très beau concert et rendu hommage une dernière fois à Kodama.

Setlist :
Kodama
Eclosion
Je suis d'ailleurs
Untouched
Oiseaux de proie
Onyx

Souvenirs d'un autre monde
Percées De Lumière
Autre temps
Là où naissent les couleurs nouvelles
Délivrance

Photos : Lukas Guidet - 2018
Reproduction interdite sans l'accord du photographe
Vignette : @themetalpaint

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