Amenra (+ Celeste + Obscure Sphinx) au Transbordeur (02.10.2018)

Il est difficile d’écrire un live-report pour une soirée comme celle-ci, où tout relève plus de l’expérience sensorielle que du concert à part entière. Entre le post metal doom prog d’Obscure Sphinx, le post black hardcore de Celeste et le sludge post metal de Amenra on se retrouve pendant plus de 4 heures dans une spirale apocalyptique dont peu peuvent ressortir indemnes.

Obscure Sphinx
 

Les polonais arrivent sur scène les uns après les autres avant que Zofia, chanteuse du combo investisse le Transbordeur grimée en Papillon Sphinx, à l’image du logo du groupe projeté en grand sur le drap faisant office de fond de scène. Dire qu’Obscure Sphinx a fait forte impression pour les déjà présents dans la salle n’est pas peu dire, leur performance fera beaucoup parler à l’entracte en attendant Celeste.

Quatre morceaux pour 40 minutes de set, on est face à une performance ultra dense et intense avec une chanteuse possédée, entre pas de danses et chant clair ou hurlé, dès le premier morceau "Nothing Left" le Transbordeur est emporté par la musique du combo polonais. En tant que groupe d’ouverture connu de peu avant le concert, Obscure Sphinx a très clairement assis sa place de future importante formation post-metal internationale et on espère les revoir très vite en France et pourquoi pas même dans un certain festival d’été en 2019 ?


Celeste

Celeste joue à la maison ce soir en tant qu’invité sur la date lyonnaise de la tournée, tout juste une semaine après leur date parisienne en ouverture d’Alcest ! Le groupe va livrer peu ou proue la même performance ultra brutale et intense que la semaine passée, tout en ayant l’air bien plus à l’aise. Leur dernière fois au Transbo s’étant déroulée sur la scène Club près de 2 ans et demi plus tôt, comme une confirmation du talent des lyonnais.

En mettant à l’honneur leur dernière sortie Infidèle(s), une atmosphère malsaine et pesante va asseoir le public lyonnais à l’aide également des très nombreux éclairages rouges soutenant les frontales du groupe cyclopéen. La froideur du groupe sur scène joue en leur faveur pour entrer dans leurs compositions alambiquées et on se retrouve sans trop savoir comment à la fin du set après s'être fait happer par le chaos ambiant, presque post-apocalyptique, des morceaux de Celeste. Après 50 minutes le combo quitte la scène, Lyon est prêt à accueillir Amenra et à découvrir sur scène Mass VI.


Amenra

Cela faisait plus de 5 ans que les belges n’étaient pas venus à Lyon (la dernière fois à l’Épicerie Moderne de Feyzin). On peut donc parler d’une vraie ascension, bien aidés par un album quasi parfait, des prestations lives acclamées à travers le monde et une Valley remplie à ras-bord lors du dernier Hellfest.

Le set démarre classiquement sur "Boden" issu de Mass V dans une atmosphère dépouillée, Colin (chant) et Bjorn (batterie) s’occupent des percussions quasi tribales de l'intro avant l’entrée en scène des deux guitares et du dernier arrivé dans la formation, Levy (basse), ayant selon Colin beaucoup aidé à la composition de l’album. Uniquement éclairé de blanc et face au projecteur diffusant des extraits vidéos tantôt abstraits tantôt traitant des thèmes chers à Amenra, comme la spiritualité ou la vie et la mort, le combo belge va présenter un panaché de l’ensemble de leurs 20 ans de carrière dans une atmosphère d’une lourdeur extrême ne laissant que peu de temps morts au public pour s’en remettre.

Si "Boden" constitue sans conteste un grand temps fort du set, il nous est impossible de choisir un moment plus mémorable qu’un autre tant le set est constant et puissant, tant "Plus Près De Toi (Closer to you)" et ses hurlements désespérés nous ont pris au coeur, les exemples sont trop nombreux... "Silver Needle, Golden Nail" nous annonce la fin de ces 1h15 de performance et où l’on ne sait pas trop si l’on veut que cela s’arrête ou continue à l'infini.

Ce qui est certain c’est qu’Amenra a servi pour beaucoup le concert de l’année, certains passeront plusieurs jours à se remettre de cette expérience pas comme les autres, où la musique se mêle au cinéma et aux sentiments les plus primaires de l’être humain, la salle n'était certes pas complète mais remplie de spectateurs venus en connaissance de cause et faisant preuve d'un très grand respect des trois formations, un silence religieux s'étant installé durant le concert, uniquement gaché par un slam surréaliste lors de la performance d'Amenra . Que la Church of Ra ne mette pas à nouveau 5 ans avant de repasser en nos contrées s’il vous plait.


 

Merci à Sounds Like Hell Productions, Voulez Vous Danser et Kongfuzi pour l'accréditation

Photographies : © Lukas Guidet 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe 

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