Ghost (+ Candlemass) au Zénith de Paris (7.02.19)


Un concert complet à la Cigale en 2015, un Olympia tout aussi blindé en 2017, c’est maintenant à un Zénith de Paris sold out que Ghost s’attaque. Avec une courte tournée européenne passant en France, à Lyon et à Paris, le groupe suédois vient jouer son nouvel album Prequelle, pour la première fois en salle. Un concert à hauteur de l’ambition du leader  : 2h45 de musiques, deux sets, une scénographie grandiose et 6800 personnes communiant avec le groupe.

 

Candlemass


Mais avant d’attaquer les presque trois heures de Ghost, Candlemass avait la charge de chauffer la salle. Le choix d’embarquer ce groupe sur la tournée était un peu étonnant. Actifs depuis 1984, le groupe à une carrière bien plus longue que celle de Ghost et s’est forgé un statut de véritable légende chez les amateurs de doom. Alors bien sûr, on pourrait se dire que c’est à Ghost d’ouvrir pour Candlemass, et pas l’inverse. Mais ça serait renier notre plaisir d’avoir la chance d’entendre les deux groupes le même soir. Et cela justifie un peu le tarif élevé de la soirée, 62€ la place assise, quand même. L’Eglise s’en met plein les poches, Ghost ne fait pas défaut à ce principe.

Candlemass rentre sur scène. Leur énorme back drop, frappé de leur logo et d’une tête de mort plantée sur un crucifix est placé très en avant de la scène. On se doute bien que Ghost cache derrière une belle scénographie, que les spectateurs présents au Download ont déjà pu apercevoir. Le groupe sortira un nouvel album le 22 février, "The Door to Doom", mais les Suédois sont aussi là pour livrer leur plus beaux classiques, en commençant par "Marche Funebre".

Le public est déjà très nombreux, mais manque un peu de réaction face aux efforts déployés par le groupe. Le chanteur communique pourtant bien avec la fosse, se plaçant souvent sur la petite avancée qui lui est offerte. Aux quelques mains levées dans les premiers rangs, on se dit que les fans du groupe doivent logiquement se presser devant. “On est très honorés d’être ici pour soutenir les fabuleux Ghost” lance le chanteur.

Côté musique, le son est bien lourd et puissant, plutôt bien équilibré même dans le fond de la fosse. On se prend des grosses basses et ça fait vraiment plaisir. Les solos sont un peu longs, mais pas étonnant pour un groupe des années 90. Le groupe joue un peu de tout et prend le temps de présenter son nouvel album avec "Astorolus - The Great Octopus". Mais c’est avec un autre classique de le groupe finit son set, "Solitude".

En 45 minutes, Candlemass a le temps d’offrir sept chansons, le chanteur achève son show sur un énorme cri et demande aux gens de sing along. Un lourd rideau noir tombe et signe la fin du set. Sans aucun doute, des trois derniers shows parisiens de Ghost, Candlemass a clairement été la première partie la plus intéressante.

Setlist :
Marche Funebre
The Well of Souls
Dark Reflections
Astorolus - The Great Octopus
Mirror Mirror
A Sorcerer's Pledgea
Solitude
 

Ghost

 

Le Zénith est plus blindé que jamais, prêt pour la grande messe que va donner Ghost. Le lourd rideau noir tombe et les silhouettes des nombreuses goules se détachent. On aperçoit le décor grandiose, une grande cathédrale blanche s'étendant jusqu’en haut du Zénith. Au milieu, un grand escalier, qui permettra aux musiciens d’évoluer dans le décor ou de s’asseoir pour la partie acoustique. La cérémonie va commencer, Tobias Forge, dans son sobre costume de cardinal, arrive et lance le premier des deux sets avec "Ashes".

Dès les premiers morceaux, on se rend vite compte que Ghost est passé à un autre niveau de production. Les derniers concerts à Paris étaient déjà très beaux, mais on a rarement vu autant de lumière que ce soir. Papa n’a pas rendu l’argent, mais il l’a investi dans la centaine de spots qui balayent la salle pour créer des ambiances toujours plus grandioses. Rien à redire, à part que c’est beau et qu’on en prend plein la vue. Le son n’a pas été oublié, la voix est bien avant et on entend la totalité des instruments, du clavier à la basse. Du moins, au milieu de la fosse. Certains spectateurs se sont plaints du son sur les côtés.

Ghost enchaîne les morceaux, tous bien connus du public. "Absolution", "Ritual", "Con Clavi Con Dio" sont autant d’occasions de chanter avec Tobias. Le public ne se prive pas, largement encouragé par le leader qui multiplie les gestes vers l’audience. Le concert est loin d’être répétitif, grâce aux lumières qui créent des ambiances très variées, mais aussi par une très bonne setlist pleine de jolies surprises.

Contrairement à il y a quelques années, ce soir, les goules font parties intégrantes du show. Les musiciens sont mis en avant et ont de belles occasions pour montrer leurs talents, comme lorsque que les deux guitaristes se sont placés d’un côté et l’autre de la scène pour un petit duel. Sur "Miasma", c’est le vieux Papa Nihil, tout en blanc, qui est venu offrir un petit morceau de saxophone. Suivi par le très doux "Jigolo Har Megiddo", en acoustique. Ghost ne laisse aucun moment de répit. Les morceaux du nouvel album s’intègrent parfaitement aux anciens malgré leur côté plus pop. Le premier set finit sur "Life Eternal". Le Zénith ne fait qu’un avec le groupe, chantant chaque mot.

Une voix annonce une pause de 15 minutes. Pas de quoi faire grand chose, il est presque impossible de bouger tant la fosse est compacte. Après une longue intro, Ghost revient pour une nouvelle 1h30 de concert. La setlist est tout aussi bonne, avec de l’ultra-efficace comme the "From the Pinnacle to the Pit" et des pépites du nouvelles albums comme "Faith".

Côté spectacle, Tobias change encore de tenue pour un habit de cardinal rouge. On le sent très à l’aise dans son personnage. Peut-être le fait de s’être libéré de celui de pape très sérieux. Le leader est maintenant beaucoup en contact avec le public. Il parle beaucoup, s’amuse, raconte des blagues et sort même de son personnage pour remercier l'audience.

On continue avec "Year Zero" et son riff destructeur, puis "He Is" chanté par les milliers de spectateurs. Avec "Mummy Dust", une goule descend avec son clavier et cale un petit solo, les trois goules guitaristes à ses pieds. La fin du concert commence à se faire sentir. C’est l’heure de la cover "If You Have Ghosts", interrompu par une longue, voir interminable présentation des musiciens. Le deuxième set s’achève sur "Dance Macabre" et "Square Hammer". Comme d’habitude, on sait qu’un concert de Ghost ne se finira pas sans l'incontournable "Monstrance Clock". Alors le public attend, criant le nom du groupe. Tobias revient pour lancer un ironique “Vous foutez quoi ? Allez, j’ai essayé de vous dire de partir, bonne soirée.

Comme prévu, le groupe revient sur "Monstrance Clock". C’est le moment pour les 6800 spectateurs du Zénith de chanter une dernière fois avec le groupe. Au début du concert, on se disait que les 2h45 annoncées n’étaient pas nécessaires. Parfois, il vaut mieux faire un bon set de 90 minutes qu’un show à rallonge et ennuyant. On doit bien avouer qu’on s’est trompé. Ghost n’a pas lâché le public pendant trois heures, offrant le meilleur de sa musique et une magnifique scénographie.

On apprécie de voir les goules vraiment mises en avant et Tobias sortir un peu de son personnage. Le groupe s’en trouve vraiment renforcé. Quant à Prequelle, le nouvel album semble ravir la majorité des fans, aux même titres que les titres plus anciens. Après ce concert, on ne peut que se demander quelle sera la prochaine étape de Ghost. Un Bercy, un album encore plus éloigné du metal de base… On a déjà hâte d’y être.

Setlist :
Set 1
Klara stjärnor (Jan Johansson song)
Miserere Mei, Deus(Gregorio Allegri song)
Ashes
Rats
Absolution
Ritual
Con Clavi Con Dio
Per Aspera ad Inferi
Devil Church
Cirice
Miasma( Papa Nihil on saxophone)
Jigolo Har Megiddo (acoustic)
Pro Memoria
Witch Image
Life Eternal

Set 2 :
Masked Ball
Spirit
From the Pinnacle to the Pit
Majesty
Satan Prayer
Faith
Year Zero
Spöksonat
He Is
Mummy Dust
If You Have Ghosts (Roky Erickson cover)
Dance Macabre
Square Hammer

Encore :
Monstrance Clock
The Host of Seraphim (Dead Can Dance song)

Photos : Emilie Cuer © 2019
Reproduction interdite sans l'accord de la photographe

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