The Moon & The Nightspirit (+ Myrias + INeqoutable) à  Le Klub (26.04.2019)

Deux ans. Deux ans déjà que The Moon & The Nightspirit a renversé le Glazart dans un concert doux, magnifique, et intimiste. En ce 26 avril 2019, c’est donc heureux que nous pénétrons les portes de Le Klub pour ce groupe bien trop rare dans nos contrées.

 


 INeqoutable


C’est INeqoutable qui débute le bal des premières parties. Spécialiste de l’ouverture des soirées d’Ondes Noires (qu’il remerciera chaleureusement en fin de set pour cette raison justement). Première surprise, INeqoutable est un One Man Band. L’homme, tapi dans l’ombre et dans le moins de lumière possible se range timidement derrière sa musique.

Multi-instrumentiste, INeqoutable se sert des boucles pour concevoir une pièce sur laquelle s’imbriquent petit à petit ses nombreux instruments. Contemplative, sa musique est une belle expérience à vivre en concert, tant les nuances et les sonorités de chaque instrument transforment le rendu final en un maelstrom d’émotion.

C’est bien simple, cette demi-heure à créer et réaliser son morceau est passée sans s’en apercevoir. Bref, si vous avez la possibilité de voir INeqoutable en live, on ne peut que chaudement vous le recommander tant c’est en live que se vit sa musique.


Myrias

Le temps d’un changement de plateau, c’est Myrias qui s’installe sur scène. Le quatuor propose une musique qui nous fait voyager à travers toute l’Europe, de l’Espagne à la Turquie en passant par les Balkans.

La beauté qui émane des compositions de ce jeune groupe, qui n’a qu’un album, Inveni, derrière lui, est une ode à ce mot parfois montré en insulte qu’est le métissage. Dans ses reprises de chants traditionnels, dans ses interprétations et dans le choix des instruments, l’ensemble se plaît à marier son expérience personnelle aux notes et sonorités d’autres contrées.

La harpe celtique d’Audrey Saad emplit la salle d’une forte émotion, tandis que le tar ou la darbouka de Nicolas Derolin donnent le tempo d’un son ample et généreux. L’usage du Ney est là aussi une belle surprise, tant cet instrument à vent, manié de très belle manière par James Serre, propose des sonorités riches. Et quand on allie tout ça à une vièle à archet ou une maurache, on se dit que, si leur utilisation est déjà une belle chose, c’est encore mieux quand elle l’est dans les mains d’un groupe qui sait les utiliser.

Car le mariage de ces instruments et des voix d’Audrey Saad et Marie Flamme (que les amateurs de folk metal ont pu découvrir au chant dans Niflheim il y a quelques années) transforme ce concert en moment de grâce. La musique jouée est profonde et nous fait voyager depuis cette petite cave voutée qu’est Le Klub. Et le public est conquis par les chansons de Myrias, applaudissant chaleureusement entre les morceaux et quand vient la fin de la représentation. C’est presque si on en oublie qu’il y a une tête d’affiche qui demande à jouer derrière.


The Moon & The Nightspirit


Après deux belles premières parties, place à The Moon & The Nightspirit. Depuis plus de quinze ans maintenant, le groupe hongrois s’est fait un nom dans le pagan folk, porté par le charisme d’Ágnes Tóth et Mihály Szabó.

Les musiciens pénètrent sur scène et commencent immédiatement avec "A hajnal köszöntése", tiré de leur dernier album, Metanoia, sorti en 2017. Une ambiance douce et mystique prend possession de Le Klub. Une douceur aux arrangements riches, de laquelle s’émane des vapeurs de chamanisme et d’ésotérisme.

La voix douce d’Ágnes, juchée sur un tabouret avec son violon, envahit la salle, tandis que Mihály déclame derrière des paroles aux airs de conjuration. La beauté de leur langue natale se mélange dans des orchestrations voluptueuses. Les tambours de Gábor Végh et la basse de Gergely Cseh s’accordent parfaitement aux chants, au violon et à la guitare douze cordes des deux membres fondateurs.

La setlist tourne autour de Metanoia, et bien que sur CD, le disque ne soit pas leur meilleur album, sur scène, on le redécouvre sous un nouveau jour. Les percussions de Gábor apportent une richesse qui transcende la discographie du groupe. Et quelle joie quand les vieux morceaux apparaissent, par exemple "TŠ±zben születŠ‘" et sa magnifique envolée qui fera danser la salle de Le Klub !

Ce folk lumineux met en extase la salle. Nombreux sont ceux qui ferment les yeux et se laissent porter par la musique dans la petite cave, notamment en fin de concert, quand le groupe entame la sublime "Rego Rejtem". Les instrumentistes, malgré le manque de communication avec le public, paraissent réellement heureux et transforment ce concert en un moment unique.

The Moon & The Nightspirit a encore prouvé ce soir qu’il était un des groupes de ce genre les plus intéressants à voir sur scène. Sur les planches, leur musique se transcende et est d’une beauté rare, changeant le terme concert en instant magique. On ne peut que remercier Ondes Noires pour l’organisation d’une telle soirée et espérer que nous n’ayons pas à attendre deux ans pour revoir les Hongrois en France.

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