Rammstein à  la Paris Defense Arena (28.06.2019)

Oui, vous l’avez sûrement entendu, Rammstein est de retour ! Et c’est à la Défense, dans la salle polyvalente de la Paris Defense Arena, que les Allemands sont venus faire leur business pour deux dates consécutives sold-out, ces 28 et 29 juin derniers. Après tout, quoi de plus normal que de jouer dans la plus grande salle d’Europe lorsqu’on sait ce que les Allemands sont capables de démontrer sur scène ! Ces deux dates sont d’ailleurs les premières en France depuis la sortie de leur dernier album éponyme, Rammstein, en mai dernier. Récit de la première soirée qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte. 

Déjà arrivé dans la salle avant la première partie, qu’on s’attend à un concert qui ne sera pas comme les autres. On découvre une salle gigantesque qui peut accueillir près de 40 000 personnes, des infrastructures et une scène imposante avec une tour podium, sans oublier les quatre tours de sons pyrotechniques. Une décoration impériale, grandiose, qui colle déjà parfaitement avec l’identité du groupe. Un petit bémol néanmoins : l’absence de grands écrans sur la scène, qui a empêché les personnes au fond de la salle de profiter pleinement du spectacle.

Duo Játékok
 

Pour cette première partie, le groupe a pris le pari risqué de présenter une nouvelle fois au public le duo français de pianistes de formation classique, Duo Játékok. Sur une structure, en plein milieu de la salle, deux femmes pianistes ont repris les plus grands classiques de Rammstein en jouant huit chansons du groupe. Un choix pour le moins surprenant tant ces versions instrumentales diffèrent du metal industriel et des riffs saturés des guitares proposés habituellement par les Allemands.

Néanmoins, le moment est appréciable, même si le public n’est pas forcément très réceptif ni présent. Les chansons sont parfaitement retranscrites avec deux pianos et quatre mains. Et la douceur retrouvée dans les mélodies des chansons est sublimée par les deux instruments. En clair, les deux pianistes parviennent à jouer en parfaite harmonie et avec une grande virtuosité sur des morceaux qui donnent habituellement la priorité à des riffs de guitare simples et efficaces. Cela a donc été l’occasion de redécouvrir certaines chansons en mettant en avant la partie instrumentale de certaines chansons et notamment les claviers de Christian Lorenz. La preuve donc que derrière la simplicité en musique se cache parfois une grande complexité. Et même si, certains auraient voulu quelque chose de plus metal et de moins mou, le public a su apprécier cette mise en bouche en douceur avec des reprises pleine d’émotions comme avec "Engel", "Sonne", "Ohne Dich" ou encore "Seemann". 

Setlist : 

Klavier
Mein Herz Brennt
Engel
Du hast
Ohne dich
Frühling in Paris
Seemann
Sonne

Rammstein

Après cette première partie, on a ressenti rapidement l’attente et la tension du public monter dans une salle déjà comble. C’est alors après une très longue dizaine de minutes qu’on découvre sur la scène le batteur Christoph Schneider. S’en suit directement une explosion d’étincelles sur la scène qui nous prend au vif, accompagnée de la vibration des coups sur la grosse caisse qu’on ressent vibrer en nous. Dès le début, le groupe marque le tempo, et nous annonce la couleur de la prestation qu’il va délivrer pour notre plus grand plaisir. S’en suit alors la traditionnelle entrée un à un des membres du groupe originaire de l’Allemagne de l’Est, avec évidemment une ovation toute particulière pour le charismatique chanteur de la formation, Till Lindemann.

lindemann, rammstein, paris, 2019

Enfin, le show démarre avec une chanson du nouvel album, "WAS ICH LIEBE" qui s’avère extrêmement efficace en alternant des parties douces et heavy, ainsi qu’en montant progressivement en puissance. Tout de suite, on voit que le jeu de son et lumière est parfaitement calibré. Les nombreuses animations lumineuses s’accordent brillamment avec le rythme de la musique et le spectateur rentre en immersion avec le show.

batteur, rammstein, live 2019

La preuve en est avec la chanson suivante, "Links 2, 3, 4" et son rythme martial et militaire, ainsi que ses basses qui nous arrivent en pleine face, ou encore l’ambiance limite malsaine couplée à des riffs très entrainant de "ZEIG DICH" et de "Sehnsucht". Le groupe arrive à jouer avec son côté clairement ouvertement provoquant tout en conférant au show une atmosphère très dansante avec des basses et une batterie extrêmement forte. C’est d’ailleurs là tout le talent de Rammstein : jouer un metal qui allie à la fois le rock et la lourdeur des riffs avec une atmosphère d’électro, voire même de techno, typique des clubs berlinois. On regrettera néanmoins le fait que les basses étaient beaucoup trop fortes, et que les riffs de guitares étaient souvent un peu en retrait. Ce qui a pu en décevoir plus d’un. Cela étant sûrement dû à l’acoustique de la salle. Le son a été d’ailleurs en général, lui aussi, particulièrement fort.

lindemann, rammstein, paris

Mais le public, quant à lui, a été complétement réceptif. A l’image des classiques repris en cœur par le public comme "Mein Herz brennt", ou de chansons du nouvel album comme "TATOO" ou "RADIO", les titres sont tous extrêmement bien reçus. Mention spéciale sur la belle ballade "DIAMANT", qui prend tout son sens en live. Les Allemands ont d’ailleurs joué huit des onze titres de leur dernier opus et certains deviendront certainement des tubes à part entière du groupe. Sur "PUPPE", Till Lindemann pousse même son show à l’extrême en amenant sur scène un landau géant qu’il brule au lance-flammes, rien que ça ! Et puisque ce n’est jamais assez, la chanson se termine même par des jets de milliers confettis dans toute la salle, qui fait quand même le double, rappelons-le, de celle de Paris-Bercy. Notons aussi pour l’occasion la performance du groupe sur "Heirate Mich", une chanson plutôt rarement jouée, mais très efficace sur scène.

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Le show va ensuite de surprises en surprises lorsqu’à la moitié du set, Richard Kruspe, se prend pour un DJ en remixant en live leur dernier single phare, "DEUTSCHLAND", au sommet de la tour podium dressée pour l’occasion. Une provocation de plus pour ce groupe, que certains verront comme une référence au courant du futurisme et aux discours de certains chefs de régimes totalitaires. Mais passons sur ce détail qui fait partie de l’imaginaire borderline du groupe. Les metalleux se sont donc amusés devant une tour podium dans une ambiance de boite de nuit, et le pire, c’est que cela a extrêmement bien fonctionné. Rajoutez à cela les membres du groupe en combinaison lumineuse (noire avec des traits blancs pour représenter des personnages en bâtons), puis l’hymne "DEUTSCHLAND" joué par le groupe pour que le show devienne complétement fou. Certes, on entend à peine les guitares de Richard Zven Kruspe et de Paul Landers qui auraient mérité d’être mises plus en avant et surtout sur ce morceau, mais la prestation scénique compense pleinement ce manque.

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Vient alors un autre moment scénique particulièrement marquant du show avec "Mein Teil", lorsque Lindemann s’amuse à lancer des boules de feu sur une marmite géante dans laquelle Christian Lorenz se cache. Évidemment, la pyrotechnie est au rendez-vous pendant tout le show. Sur scène, dans la salle, depuis les tours, sur les artistes, rien n’est laissé au hasard. On va même jusqu’à se demander si les artistes ne sont pas en danger, tant le feu et les étincelles ont l’air de coller à leur peau. Mais ces derniers restent étonnement de marbre, comme s’ils étaient en quelque sorte invincibles. Car oui, rien n’arrête Rammstein, et l’apothéose du spectacle arrive lors du classique, "Du hast", et ses paroles qui transpercent littéralement la salle, tels des cris dans un stade. Et puisque le feu ne suffit pas, c’est bien depuis une sorte de lance-missiles que le chanteur envoie des feux d’artifices à l’autre bout de la salle, qui explosent sous forme de flammes. S'ensuivent alors d’autres feux d’artifice qui sont renvoyés eux-mêmes sur la scène et qui finissent dans une explosion d’étincelles sur la scène. On est alors soulagé de voir que tout va bien… Mais la scène est extrêmement impressionnante. Après un "Sonne" emblématique, les flammes resteront même présentes sur la ballade "Ohne Dich", et des briquets allumés dans toute la salle, un moment aussi plein d’émotions avant le rappel. La salle est alors littéralement enfumée.

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On peut se douter, que le groupe ne va donc pas retourner n’importe comment sur scène. Car oui, c’est bien sur la structure au milieu de la scène que le groupe revient en compagnie du Duo Játékok pour interpréter à six voix, deux pianos et quatre mains, une version inédite d’"Engel". Et pour revenir sur la scène principale, il vient comme par hasard des canots pneumatiques portés par le public, un grand classique ! 

Rammstein, live, 2019

Par la suite, le groupe continue son show avec le morceau le plus dansant et electro du dernier album, "Ausländer" qui sublime véritablement le concert et l’atmosphère présente pour l’occasion. Enfin, le groupe reprend les mêmes éléments pyrotechniques évoqués précedemment pour en mettre encore une fois plein la vue avec des tubes comme "Du riechst so gut" ou encore "Rammstein". Sur ce dernier morceau éponyme, le chanteur porte même une sorte de sac pyrotechnique, qui envoie pas moins de neuf jets de flammes dans son dos. Oui, on peut vraiment dire que le public en a eu pour son argent en termes de pyrotechnie !

Lindemann, Rammstein

Et puisqu’il fallait bien terminer le spectacle, "Ich Will" vient clore le show devant un public en symbiose avec la musique, les lumières et les flammes. Lindemann en profite d’ailleurs pour glisser quelques mots en français, une de ses rares interventions durant le concert. Mais peu importe, sa communication ne se fait pas par ses mots, mais bien par son spectacle et l’atmosphère transmise dans son concert.

Les Allemands de Rammstein ont livré peut-être un des shows les plus ambitieux de l’histoire sur le plan pyrotechnique, comme le sous-entendait peut-être l’allumette représentée sur la pochette du dernier album en date. Si on pourra critiquer la qualité d'un son pas forcément très bon, notamment pour les personnes en tribune, les Allemands restent un groupe à voir pour la qualitié exceptionnelle de leur show et de leur production scénique. Pour notre part, on repart avec des étincelles plein les yeux au sens propre comme en figuré. Et on a déjà hâte de les revoir à Lyon le 9 Juillet 2020 au Groupama Stadium. Un bon pronostic pour le Hellfest 2020 ?  

Setlist

Was ich liebe
Links 2-3-4
Tattoo
Sehnsucht
Zeig dich
Mein Herz brennt
Puppe
Heirate mich
Diamant
Deutschland
Radio
Mein Teil
Du hast
Sonne
Ohne dich

Encore :
Engel (with Duo Jatekok)
Ausländer
Du riechst so gut
Pussy

Encore 2 :
Rammstein
Ich will

Bassiste, Rammstein, live, paris

Clavier, Rammstein

Lindemann

Crédit photo : Lionel / Born 666, toute reproduction sans autorisation du photographe est interdite. 

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