Anathema à  Paris (10.10.2010)

10/10/2010... Pouvait-on trouver une date plus remarquable que celle-ci pour ce concert qui ne l’était pas moins?  La soirée annonçait le grand retour de Anathema. Ce dernier devait s’opérer dans l’illustre salle de l’Élysée Montmartre, où ce soir-là  les membres du groupe britannique allaient nous présenter leur dernier album dans le cadre de la tournée de «We’re here because we’re here» en partageant la scène avec Petter Carlsen et Anneke van Giersbergen  le temps d’une première partie.

Voici le récit de la soirée, conté par Nathanaël et moi même.


Nathanaël:

Petter Carlsen

Un parfait inconnu à mon égard s’avance sur la scène muni de sa seule guitare électrique jazz et d’un micro. Étant habitué aux chanteurs guitaristes officiant en autonome, je me met tout de suite à redouter le manque d’originalité et d’intérêt inhérent à pas mal de ces artistes, qui se sont tournés vers le «tout solo» par manque de bon fonctionnement de groupe.

Il n’en est cependant rien, l’inconnu se trouve être doté d’une jolie voix aiguë et d’un ensemble de compositions cohérent dont certaines sont assez touchantes. Ce qui n’est pas sans rappeler des artistes comme le suédois (!) José Gonzalez, sans la guitare classique et le style de composition audacieux. Après passage sur son Myspace quelques jours plus tard je me rends compte que le norvégien Petter Carlsen n’est en rien lié à ce qui peut paraître un phénomène de mode (un renouveau du Dylan à la scandinave?), l’homme qui hier encore passait pour le nouveau Bob Ikea à en fait un groupe derrière lui et plusieurs albums déjà enregistrés. Bonne surprise donc, surtout compte tenu des autres apparitions sur scène.

Anneke van Giersbergen

N’étant familier de Anneke que de par Agua de Annique et ses collaborations (Moospell et Devin Townsend principalement), le format acoustique m’étonne; et pas nécessairement en bien étant donné qu’elle fait office de «seconde première partie» acoustique, ce qui me parait un peu redondant et hors style au vu de la puissance qu’allait dégager le (très) long set de Anathema. Cependant la salle se montre très réactive et reconnaît les chansons, qui sont au nombre de quatre avec une reprise (de U2).

Un plus grand nombre de chansons aurait peut-être pu permettre plus d’immersion dans la musique de cette sympathique Anneke, ou une reprise de "Hyperdrive" de Devin Townsend peut-être...!

Anathema

La sensation de la soirée arrive enfin. J’arrive un peu de nulle part honnêtement. Je ne connais que deux ou trois morceaux (et encore vaguement) pour les avoir écoutés sur le dernier album, et je me rappelle avec émoi du précédent concert où je les avais vu; lors du Hellfest 2008. Le concert est extrêmement long (plus de deux heures), et ce pour le meilleur. Les morceaux s'enchaînent les uns après les autres dans une ambiance magnifique: le public est très réceptif et, alors que l’Élysée Montmartre ne nous y habitue pas réellement, le son est vraiment bon (à l’exception de ces satanées guitares acoustiques à préamplis internes... quand le son est sacrifié au jeu de scène...un bon micro devant la guitare aurait fait un bien meilleur travail); au point que je suis allé féliciter l’ingénieur du son à la fin du concert (qui m’a gratifié d’un déconcertant «ah mais cette salle, elle est facile à sonoriser!»). Anathema se place de nouveau dans mon esprit comme un grand groupe de scène, de bons compositeurs et arrangeurs (autant sonores que rythmique et harmoniques) et ce qui est nouveau pour moi (le concert en situation festival ne le leur permettait pas trop de communication), un humour décalé et une communion rare avec son public (dont la moitié de la parlote fut faîte en français dans le texte s’il vous plaît!).

Seul hic certainement : les lumières. Soit la salle n’est pas très bien équipée soit l’ingé lumière s’est endormi sur ses couleurs, en tout cas l’ensemble n’était pas folichon. Mais je vais laisser une fan plus aguerrie vous parler du concert plus en détail.

Nastia:

De mon côté le concert commence assez mal, n’ayant pas eu de pass photo à mon nom je me vois  non seulement refuser l'accès à la fosse photo mais aussi confisquer mon appareil pour la durée du concert. J’oublie, cependant assez vite ma déception: la musique prends sa place, la salle est comble et il y règne une ambiance particulière.
L’acoustique Petter Carlsen surprend, mais vite on se prend au jeu, d’autant qu’il invite sur scène plusieurs autres musiciens pour se compléter (à noter l'apparition des frères Cavanagh et de Anneke)

Anneke, pour qui on aurait aimé un set un peu plus long, réjouit le public par sa merveilleuse voix et son charisme. Elle se montre d’ailleurs très proche de son public, venant nous rejoindre dans la salle, une fois son set terminé, afin d’apprécier la prestation d’Anathema.

Après ces deux premières parties acoustiques et intimistes arrive le temps pour Anathema de monter sur scène

Les yeux rivés sur la scène, le public semble conquis.
Nous constatons que les titres du dernier «We’re here because we’re here» sont aussi éfficaces et émouvants  en Live que sur le CD, je me trouve d’ailleurs submergée par mes propres émotions lors du sublime «A Simple mistake» qui termine un enchaînement de trois morceaux se suivant tirés du dernier album, «Angels walk among us», «Presence» et «A simple mistake» s’enchaînent d'une manière aussi réussie sur le disque que pendant le concert.

Les fans de la première partie de la création du groupe ne sont cependant pas en reste car des morceaux de toute la carrière du groupe seront joués, de «Sleepless» tiré de l’album "Serenades" (annoncé dans une magnifique traduction en français «dors pas») jusqu’à «Destiny» de "Alternative 4" ou «Pitiless» qui porte bien son nom vu son énergie délivrée en live.

Mais les morceaux du nouvel album se démarquent des autres par leur côté lumineux pendant le concert. Il montrent encore une facette de ce groupe polymorphe qui ne cessent d’évoluer vers de nouveaux horizons, et, parsemés tout au long du concert forment un fil rouge pendant tout le reste de la soirée. Se démarquent des morceaux tels que «Universal» (qui malgré une très bonne interprétation est victime d’un des seuls problèmes de son de la soirée, les nuances forté du chant sont en effet beaucoup trop fortes par rapport au reste du groupe ce qui casse le coté aérien du morceau) et «Temporary Peace» calmes et mélancoliques.

Un petit entracte fait entendre le chant «We’re here because we’re here» emprunté aux Tommies de la 1ère guerre mondiale qui le chantait sur l’air de «Auld Lang Syne» (ou pour les plus francophones «Ce n’est qu’un au revoir»).

Malgré une chaleur effroyable et la longueur du set, le public reste actif sur toute la durée du concert, aidé il est vrai par les nombreuses digressions du groupe qui parle la moitié du temps en français (tant bien que mal) et fait un certain nombre de blagues et souhaite un joyeux anniversaire à Lee Douglas la chanteuse du groupe (repris par la foule à plusieurs reprises).

La fin du concert se déroule dans les conditions habituelles de l’Élysée Montmartre, c’est à dire quitter au plus vite la salle, mais cela n’efface en rien le partage d’un groupe qui aime réellement son public et lui fait savoir (en même temps les frères Cavanagh et surtout Danny sont très fans de la capitale).

Je quitte la salle avec un sentiment de légèreté dans l’âme. Je viens d’assister à un grand concert, riche en moment bouleversants  et éblouissants à la fois, un merveilleux moment de partage , en somme — une véritable fête.

Setlist de Anathema :

Thin Air
Summernight Horizon
Dreaming Light
Everything

Balance
Closer
A Natural Disaster

Angels Walk Among Us
Presence
A Simple Mistake

Deep
Pitiless
Forgotten Hopes
Destiny Is Dead

Shroud Of False
Lost Control
Destiny
Empty

Panic
Temporary Peace
Flying

Get Off, Get Out
Universal
Hindsight

Encore:
Are You There?
Parisienne Moonlight
Sleepless (qui n’apparait pas sur la setlist initiale, présente sur scène)
One Last Goodbye
Fragile Dreams


Chronique de l'album We're Here Because We're Here

Anathema sur La Grosse Radio

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