Virus, Vulture Industries, Kraków et Mondvolland à  Nantes (8.12.2012) et Paris (9.12.2012)

Double Live Report de la tournée
« And Now for Something Completely Different »
avec :

Virus
Vulture Industries
Kraków
Mondvolland

             

Nantes, le Ferrailleur, 8 décembre 2012

Paris, Glazart, 9 décembre 2012

Par Katarz
Photos : Katarz et Born666

- « Qu'est-ce qui est rouge, qui se déplace à toute allure, sent l'alcool et qui se marre ? »
- Le tour bus de l'équipe Norvégienne du « And now for Something Completely Different Tour » !

A bord, Vulture Industries, Kraków, Virus et Mondvolland, accompagnés de leurs amis proches joyeux et travailleurs comme Mira du merchandising et le tour manager Honza vous invitent dans un cadre chaleureux et convivial ! Pas moins de 26 personnes à bord venues sillonner les routes de quelques pays européens, Pays-Bas, Slovénie, Grande Bretagne, Allemagne, Belgique, la Suisse et la France avec deux dates dont je voulais vous parler ici : Nantes et Paris.

26 joyeux lurons à bord ? Ca en fait une grande table de Noël sponsorisée par les sticks et bretzels salés et le Crémant. Et oui, les Norvégiens souffrent également de la crise. Ou du mauvais goût, c'est selon.

Une tournée que rien n'a jusque là détourné : ni les aéroports enneigés, ni l'excès de bière de Noël, ni les ongles incarnés, ni les vendeurs de roses à la sauvette. La bande est motivée et l'ambiance à bord ne se ternit jamais.

 

Nantes, Le Ferrailleur, 8 décembre 2012

C'était ma première fois au Ferrailleur de Nantes, tel un dépucelage. Bien plus petite que je ne le pensais, la salle jouit tout de même d'une excellente réputation ! Je sais donc d'avance que je vais manger du gros son, surtout avec une brochette de groupes pareille.

L'idée de départ a été de réunir des groupes qui n'ont a priori pas grand chose à voir ensemble, puisque le package comprend du Black Metal/Folk, de l'Avant Garde, du Rock/Stoner... mais dont l'apport est absolument innovant et décalé. Vulture Industries, qui ont fait un véritable buzz au Hellfest cette année, est souvent décrit comme l'un des plus grands concerts de cette édition 2012. Leur musique et leurs prestations visuelles énergiques et totalement dégénérées ont d'ores et déjà séduit de nombreux cerveaux aliénés. Virus, une pointure de l'Avant Garde dont la venue en France est rare... si rare ! Sa musique complexe et stimulante vient apporter une touche supplémentaire de génie au package. Enfin, les Norvégiens de Kraków viennent promouvoir leur album Diin que j'avais chroniqué dans nos pages... et adoré.

Au grand désespoir des organisateurs de l'évènement, Garmonbozia, la salle est loin d'être comble. Les fêtes/le froid/les cadeaux/le calendrier Maya y sont certainement pour quelque chose. Mais deux choses se confirment : les groupes présents sont de véritables bêtes de scène, et la salle donne le meilleur d'elle même.

Ca démarre avec Mondvolland, un mélange de Black Metal et de Folk venu des Pays-Bas, venus promouvoir leur dernier EP, Pestvogel. Si le groupe ne donne pas dans l'originalité, il fait en revanche dans la qualité et j'en retiens une très bonne impression. Malgré le public encore éparse, le frontman, Mickael, a une véritable présence sur scène et un timbre de voix impressionnant. Le batteur ne cesse de m'impressionner également, insufflant de l'énergie dans la musique comme le gel dans le blizzard. J'ai particulièrement apprécié le mid-tempo de « Waneer de Hemel Bloedt » joué en fin de set.

 


 


Les Bergenois de Kraków vont nous proposer un set 100 % rock avec leur nouvel album Diin et là, la différence de son est absolument titanesque. On se prend un véritable souffle dans les tronches dès le premier riff de « Hymn to the Winds » que le génial frontman Frode Kilvik accompagne en cognant ses jambes violemment sur le sol en montrant ses dents au public. Totalement cinglé.

 

Le batteur se jette de tout son corps sur les fûts pour atteindre une puissance maximale. Un son plus seventies tu meurs ! La basse bourdonne, que dis-je, ronfle de plaisir et nous avec. Quelle délicieuse idée de ne jouer que le nouvel album, puisqu'il coule de source, se suffit à lui-même... en beauté.

Le public se réveille dès les titres suivants, comme l'excellent « Omen » ou encore « Possessed » qui démarre avec une frénésie affirmée pour terminer sur un des riffs les plus catchys de cette année. Le mélange de voix claires de René Misje et des hurlements de Frode Kilvik nous laisse en extase !

 

Si le show démarre avec une audience éparse, il continuera en apothéose dans des effluves de bière de Noël. Les Nantais vont ensuite découvrir le titre « Mound », mon coup de coeur absolu, 12 minutes de descente aux enfers qui hypnotisent la salle. Oh ! Quel coup de coeur ! Le son le plus lourd du package revient à Kraków. Promettez moi de ne jamais les rater sur scène si vous en avez l'occasion !

Les cinq performeurs de Vulture Industries débarquent dans une salle préchauffée et le public daigne s'approcher enfin pour voir Bjornar Erevik Nilsen de plus près. Avec ses sourcils fous, son maquillage blanc et ses vêtements tachés de sang, il ressemble de plus en plus à un Dracula (ou Igor ?) et il interagit avec le public sans cesse : tantôt il descend vers la foule, tantôt l'attrape et l'interpelle.

 


 


Ses compagnons de route sont là, à l'exception de Eivind Huse, qui est momentanément remplacé par Tim (alias Spectre) aux guitares, également membre d'Aeternus ! On aura droit à des extraits de l'album The Malefactor's Bloody Register avec des hymnes comme « The Bolted Door », « Race for the Gallows », « This Cursed Flesh » et un magnifique mash-up de « Blood Don't Flow Streamlined » et de « Death and Eliogabalus » de Devil Doll, ce groupe Italien d'avant-garde dont le frontman est totalement amoureux.

Bref, on aura droit au show que nous avons vu au Hellfest et il me tarde de revoir des titres comme « Grim Apparitions » ou « Of Branded Blood » pour être vraiment comblée ! Le talent du groupe est en revanche inégalé.

 

 

Virus fait son apparition sur la scène du Ferrailleur devant un public curieux et intéressé. Le nouvel EP, Oblivion Clock se vend comme des petits pains depuis le début de la soirée. Virus n'est pas un groupe qui se donnait pour vocation originelle de faire de la scène. Ce n'est guère facile avec une musique si arythmique, un rock si complexe et introspectif. Seuls des initiés, des « gourmets » pourraient l'apprécier.

 

Et pourtant... c'est sur scène que le talent des musiciens se révèle à son paroxysme. Je suis bluffée. Si le son de Virus n'est pas aussi « lourd » et « groovy » que celui de Krakow précédemment, les trois guitares et la basse, forment un seul corps.

 

Les musiciens font mine de geeks ultimes, avec leurs coupes de cheveux bizarres et leurs t-shirts distendus et l'on ne perçoit que leurs ombres dans l'obscurité de la salle. Ils ne se regardent que rarement, et pourtant, chacun « ressent » exactement au parfait moment l'intensité des notes qu'il doit jouer, et la musique de Virus, si intense sur disque, est reproduite à la perfection en live. Un pur génie, un concert qui se regarde avec les yeux et les oreilles.

 

 

Paris, Glazart, 9 décembre 2012
 


La rubrique nécrologique s'allonge de quelques noms, mais parmi les survivants à la nuit précédente qui fut bien chargée, certains arrivent opérationnels au Glazart et déballent le matériel. C'est aussi ça la vie en tournée... prendre le café pendant que les autres bossent.

J'apprends que pas moins de neuf concerts se jouent ce soir-là à Paris. Le verdict va être dur... le Glazart ne sera pas rempli. Ce doit être la faute à Luca Turilli qui joue au Trabendo de l'autre côté du parc. 

Nous, on s'en fout et on va passer un excellent moment, avec des fans, des vrais, à l'instar de ceux de Vulture Industries qui chantent en choeur sur tous les morceaux. Le son est exceptionnel sur la plupart des groupes, mais c'est clairement Vulture Industries qui captive le plus le public et ce dernier lui donne le maximum en retour. Bjoernar communique énormément avec nous, et annonce la sortie du prochain disque pour avril prochain. En Français, il nous dit qu'il nous aime et vient nous le montrer en terrifiant le public.

 

Kraków me laissera tétanisée, incapable de prendre la moindre photo, prise par des émotions qui ne regardent que moi. (Merci à Born666 d'avoir pris le relais pour les photos, pendant mon "voyage")

Virus fera un véritable tabac, avec deux morceaux offerts en rappel. Les gens s'éclatent, font même la  chenille. Le chanteur, Czral, sera extrêmement satisfait du public du Glazart et me confiera d'une voix sérieuse : « Tu sais, j'ai tout un tas de douleurs très différentes ». Il donne en effet ses concerts assis pour ne pas fatiguer sa colonne vertébrale endommagée. Recevoir un accueil pareil doit donc avoir de gros effets bénéfiques.

Il existe toutes formes de thérapie mais ma préférée de l'année reste l'émotion et les souvenirs de la tournée « And Now For Something Completely Different Tour ».

 

Katarz

 

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