Testament à  La Machine du Moulin Rouge (31.03.2013)

Dark Roots of Paris
 

N’ayant pas mis les pieds en France depuis quatre ans, Testament était attendu de pied ferme à La Machine du Moulin Rouge, qui affichait complet, preuve que les thrashers n’avaient pas envie de manquer ce rendez-vous rarissime. Résumé d’un concert énergique et fort bien exécuté, avec un groupe heureux d’être là, comme les deux qui l’ont précédé, Dew-Scented et As They Burn.

As They Burn

Le bal est ouvert par le groupe de metalcore parisien As They Burn, qui profite de la tournée avec Testament pour présenter son nouvel album, Will, Love, Life. Le groupe se montre impliqué et motivé sur scène, notamment le chanteur Kevin Trevor, bien en voix, qui sautille sur toute la longueur de la scène pour chauffer le public présent. Les musiciens ne sont pas en reste, notamment le bassiste Ronald Pastor, qui dévoile une étrange chorégraphie dont il a le secret.

Malheureusement pour les Parisiens, le public ne se montre que très peu réactif à la musique résolument moderne du groupe, en décalage avec le thrash metal old school des Californiens en tête d’affiche. Leurs rythmiques typiquement metalcore mêlées aux sons électro balancés par le DJ Bastien Jacquesson laissent le public de marbre, hormis quelques spectateurs qui suivent le chanteur lorsqu’il réclame un circle pit à la foule.

As They Burn

Malgré sa bonne volonté, son énergie débordante et le prestige de l’affiche, le jeune groupe se retrouve sur une affiche qui n’est pas en phase avec son orientation musicale. Etant donné la motivation de l’ensemble des musiciens, As They Burn ne se dégonflera probablement pas après cette date et saura trouver son public, lors de ses prochains passages dans la capitale.

Dew-Scented

Place maintenant au groupe de thrash metal moderne de Dew-Scented, tout droit venu du nord de l’Allemagne. Les compos brutales et entraînantes des musiciens font immédiatement mouche auprès des thrashers, cette fois plus nombreux dans la fosse de la Machine du Moulin Rouge, qui se mettront à mosher comme il se doit dès "Sworn To Obey" et qui formeront un beau circle pit pendant "City Of The Dead".

Dew-Scented

Il faut dire que le charisme naturel du chanteur Leif Jansen permet aussi des réactions. En bon frontman, il blague avec le public, balance des compliments sur le public parisien à tour de bras et s’essaie même au français en demandant un "sérieux" headbang à la foule. Les musiciens ne sont pas en reste et se montrent mobiles et appliqués, notamment le soliste Marvin Vriesde, dont les interventions mélodiques soignées font à chaque fois mouche.

Fort d’un son puissant et d’une réaction fort positive du public, Dew-Scented a toutes les chances d’avoir gagné des fans au sein du public parisien pour cette dernière date de la tournée européenne en compagnie de Testament qui s’est aussi montré convaincant, nous l’allons montrer tout à l’heure…

Setlist :

Hubris
Sworn to Obey
Turn to Ash
Soul Poison
That's Why I Despise You
Storm Within
Cities of the Dead
Never to Return
Thrown to the Lions
Acts of Rage

TESTAMENT

Place maintenant aux thrashers de la génération perdue, Testament, qui font une entrée sur scène triomphale avec le titre d’ouverture de Dark Roots Of Earth, "Rise Up". Dès que les premières notes brutales du titre retentissent, la fosse s’agite, notamment aux premiers rangs qui se retrouvent compressés sur la scène pendant que les musiciens cavalent en beaux diables de part et d’autre de la scène.

Si le mosh-pit n’occupe pas la plus grande partie de la fosse, la ferveur est présente même chez les fans plus retenus, qui chantent les titres récents comme les anciens et acclament les cinq Californiens avec une joie non dissimulée. Si la fosse entière n’est pas "Into The Pit", l’ambiance reste néanmoins agréable pour les metalleux calmes comme pour les excités.

Chuck Billy Testament

Les musiciens, en revanche, sont tout sauf calmes. S’ils en sont au bout de leur tournée européenne, les membres de Testament ne fatiguent pas et se montrent enjoués et mobiles. Le bassiste Greg Christian sautille et arpente la scène sur toute sa longueur, pendant qu’Eric Peterson headbangue furieusement et que Chuck Billy fait du air guitar avec son pied de micro lumineux. Plus appliqué, le soliste Alex Skolnick se montre plus statique mais ne quitte pas le public d’une semelle et s’amuse même à le faire chanter en fredonnant le solo de "True American Hate" pendant qu’il le joue.

Si les musiciens sont au diapason, notamment le batteur Gene Hoglan, à la frappe et la vélocité légendaires, le son ne fait pas que des heureux dans la salle. En effet, les thrashers placés devant Eric Peterson peuvent jeter les solos de Skolnick aux oubliettes et tendre l’oreille pour entendre la voix pourtant puissante de Chuck Billy, qui a tout de même un peu de mal à moduler certains phrasés. Au milieu de la fosse, les malheureux qui ont les oreilles à nu doivent faire face à la saturation des aigus, et les chanceux qui se retrouvent devant le soliste peuvent se réjouir de profiter de l’ensemble du spectacle sonore.

Eric Peterson Testament

Côté setlist, Testament a su trouver l’équilibre entre les nouveautés, avec quatre titres issus de Dark Roots Of Earth, dont le single "Native Blood", classiques, avec les indispensables "Over The Wall" et "Practice What You Preach" et les titres plus rares, comme "Burnt Offerings". Etrangement, le groupe laisse une bonne place à l’album brutal The Gathering, avec quatre titres, dont les rares "Riding The Snake" et "Eyes Of Wrath", dont l’ambiance malsaine est parfaitement rendue sur scène.

Après quatre ans d’absence en France, Testament a su faire un retour en force auprès du public thrash parisien et se délecter d’une ambiance fervente, preuve que les fans n’avaient pas oublié le groupe. Ceux qui ont raté l’évènement savent désormais quel groupe mettre sur leur liste au prochain Hellfest.

Setlist :

Rise Up
More Than Meets the Eye
Burnt Offerings
Native Blood
True American Hate
Dark Roots of Earth
Into the Pit
Practice What You Preach
Riding the Snake
Eyes of Wrath
Over the Wall
The Haunting
The New Order
D.N.R. (Do Not Resuscitate)
3 Days in Darkness
The Formation of Damnation

Un grand merci à Hellbangeuse pour les photos.

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...