The Winery Dogs à  La Maroquinerie (15.09.2013)


Pour notre plus grand bonheur, il est des moments comme ça où des artistes de renom nous proposent des escapades intimistes, et en viennent ainsi à prétexter d’albums aux allures de « projet spécial » pour pouvoir justifier d’une tournée des clubs avec les copains.

The Winery Dogs en est l’illustration parfaite, et c’est en ce dimanche 15 septembre dernier que Mike Portnoy choisissait de nous rendre visite avec Billy Sheehan & Richie Kotzen – qu’il n’est nul besoin de présenter.

 

The Sixxis

Le groupe américain The Sixxis est jeté en pâture à une Maroquinerie blindée. Mais des problèmes de son récalcitrants n’aident pas le groupe, qui tente tant bien que mal d’évoluer sur un espace scénique très restreint (quand on pense que Portnoy se produit ce soir en kit « minimal »…). Des larsens inexplicables et intempestifs polluent un style pourtant sympathique, piochant aussi bien dans le hard rock old school que dans le prog et les 70’s. A mi-chemin, on oserait dire, entre Muse et pourquoi pas Dream Theater, les compos semblent très intéressantes, les guitares bien en places (avec notamment des solos très chouettes du guitariste à la Gibson), mais le chanteur éprouve un peu de mal à se placer vocalement. Après un changement de micro qui semblait s’imposer, le malaise n’en demeure pas moins palpable, et malgré un batteur au jeu énergique (et à l’excellente dégaine), la consistance du son (bien trop dans les aigus) rend le tout quasi-inaudible. Un groupe que l’on rencontrera à l’issue du show, qui s’avèrera néanmoins fort sympathique et disponible, et que l’on demande ainsi à revoir dans de meilleures conditions !

Setlist :

1. Coke Can Steve
2. Long Ago
3. Nowhere Close
4. Believe
5. She Only
6. I Wanted More
7. Opportune Time
8. Out Alive
9. Snake in the Grass

 

The Winery Dogs

L’excitation est à son paroxysme lorsque nos trois virtuoses débarquent avec « Elevate » : kit de batterie « minimal » (pour du Portnoy) on vous disait, son de basse extrêmement caractéristique de Billy Sheehan  (très compressé et bourré d’overdrive, comme à l’accoutumée) et un Richie Kotzen en "plug’n’play" sur sa Telecaster ! « Criminal » et « We Are One » épatent d’emblée, et l’on est ravis de découvrir enfin, live, le feeling de folie de Kotzen (qui se permet tout de même une petite pédale wah wah). Sheehan réussit l’exploit de cimenter à la fois le groove basse / batterie, mais aussi d’offrir quelques envolées en unisson avec son guitariste, fait assez impressionnant pour être signalé. L’ambiance est survoltée et les lights se font bleues pour calmer quelque peu le jeu. « One More Time » consolide le feeling retro de la soirée, un peu à la The Who. « Time Machine » laisse entrevoir les chœurs de tous trois, très au-point, avant que les lights se tamisent une fois de plus pour céder la place à la première ballade du show : « Damaged ». Un moment d’accalmie fort appréciable, au cours duquel le timbre sucré de Kotzen et sa couleur blues, nous font voyager. Si le bougre ne rougit pas de sa ressemblance vocale avec son compatriote Chris Cornell, et en joue bien au contraire (en atteste la diffusion du tube d’Audioslave, « I Am The Highway », avant l’arrivée du trio), force est de constater que, live, la voix de Kotzen passe infiniment mieux et surprend, même. Médiums de toute beauté, aigus et falsettos parfaitement maîtrisés, vibrato magique, et une beauté dans la narration vocale sont les marques de fabrique de Kotzen en vrai. Une excellente surprise.

 

Winery Dogs

« Six Feet Deeper » redonne l’up-tempo, avant que le trio ne se fende de son premier solo : le solo de batterie de Miky bien-sûr ! Dans une performance très chorégraphique, drôle voire même clownesque, « Popo » déchire, tout en s’amusant du fait que sa batterie aurait rétréci (« Huh, what happened ? »). Ses deux comparses reviennent pour « The Other Side »,  qui ouvre la voie à une démonstration de sweep et de tapping impressionnants de la part de Kotzen. Le moment de paradis du bassiste, avec l’instant solo de Billy Sheehan, révèle un tapping à 8 doigts surprenant, au cours duquel le légendaire musicien fait littéralement pleurer sa basse. Bassiste ou pas, l’audience est hypnotisée par ses sons venus d’une autre planète.

« You Saved Me » apaise les cœurs, avant que le power trio ne démontre encore une fois sa maestria sur « Not Hopeless », théâtre de la communion Kotzen / Portnoy, pendant que Sheehan, lui, est transcendé. Chose que l’on n’attendait pas, Kotzen choisi de reprendre du Poison (son ex-groupe, donc) : c’est très simplement qu’il présente la géniale chanson « Stand » (certainement le titre fort de l’album Native Tongue, 1993, d’ailleurs) comme un titre sympa qu’il aurait écrit il y a longtemps ; et tout le public d’adhérer immédiatement et de reprendre en chœur le refrain ultra-accrocheur aux accents soul / gospel. Interlude acoustique ultra-classe, Kotzen est épatant de par son jeu et son interprétation très feutrées. Car point trop n’en faut à Richie, qui brille comme ce que l’on appelle outre-Atlantique un « Triple Threat » : en plus de gérer très sérieusement à la guitare et au chant, il est aussi diablement attractif visuellement. Certains reprocheront tout de même à l’artiste son côté trop introspectif, pas assez exubérant et résolument pas du style à haranguer le public pour un sou. Le charme agit ici en tout simplicité, et l’on est charmés à la perspective de s’abandonner en sa compagnie sur « You Can’t Save Me » puis « Shine » (Actual Size de Mr Big, 2001, au sein duquel il a donc aussi officié, par le passé).

 

Winery Dogs

« I’m No Angel », puis « The Dying » offrent de la love à tire-larigot, et Richie passe aux synthés tandis qu’il délivre une nouvelle performance vocale de folie, avec des falsettos magnifiques maîtrisés encore une fois à la perfection. « Regret » est l’apogée de l’introspection, et il est drôle de se rendre compte de la magie de la musique : comment un musicien aussi visiblement secret et réservé réussit tout de même à écrire des chansons qui narrent ses sensations les plus profondes et personnelles, arrive à en partager la mise en forme avec deux autres comparses, puis à partir sur les routes conter ces vicissitudes… Ces Américains sont résolument très forts.

Pour l’encore, Portnoy revient remercier chaleureusement le public de ce soir, à qui il doit une salle comble, et cela bien avant que l’album ne soit même sorti : « You guys sold this place out before the album even came out ! Thank you so much…”. “Fooled Around And Fell In Love”, reprise « crooner » d’Elvin Bishop, est l’avant-dernière chanson de ce soir, avant que le trio ne revienne évidemment pour clôre pour de bon le programme avec leur méga-tube, « Desire ». Ce qui aurait pu être un moment de grâce s’avère malheureusement gâché par un tempo un poil trop rapide, qui pourri le groove !
 

Winery Dogs

Il n’en demeure pas moins une excellente soirée, et si l’on se laisse bercer par l’ambiance tout en confinement et en intimité de la fameuse salle en mini-amphithéâtre et aux briques rouges caractéristiques, l’on se croirait à s’y méprendre dans quelque club New Yorkais à écouter un groupe de rock bluesy… mais de génie ! Les projets de Mike Portnoy sont décidément une réussite, et on lui adresse un grand « merci » de nous faire rêver comme il le fait !

Setlist :

1. Elevate
2. Criminal
3. We Are One
4. One More Time
5. Time Machine
6. Damaged
7. Six Feet Deeper
8. Drum Solo
(Mike Portnoy)
9. The Other Side
10. Bass Solo
(Billy Sheehan)
11. You Saved Me
12. Not Hopeless
13. Stand
(reprise de Poison)
14. You Can't Save Me
(Richie Kotzen)
15. Shine
(reprise de Mr. Big)
16. I'm No Angel
17. The Dying
18. Regret
19. Encore:
19. Fooled Around And Fell In Love
(reprise d'Elvin Bishop)
20. Desire 

Liens utiles :

Le site officiel The Winery Dogs
Retrouvez The Winery Dogs sur Facebook
Le site officiel The Sixxis
 

Pour visiter le site de notre photographe, un seul lien :
http://www.yog-photography.com

Photos : © 2012 Nidhal Marzouk  / Yog Photography
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

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