Paul Di’Anno (+ Coverslave) au Divan du Monde (10.11.2013)

Adieux au metal d’un punk dans l’âme
 

La veille de la commémoration de l’armistice de 1918, c’est un autre type d’abdication que viendra rendre Paul Di’Anno au public parisien : celui des tournées à la gloire des débuts d’Iron Maiden. Point final d’une tournée de quatre dates française, le chanteur fatigué fait sourire les nostalgiques au cours d’une soirée entièrement dédiée au géant britannique, accompagné du groupe de reprises français Coverslave.

Coverslave
 

Dans un Divan du Monde plein à craquer, les cinq français se préparent à entrer en scène pour raviver quelques souvenirs à ceux qui ont pu apprécier les performances live d’Iron Maiden, qui ont notamment eu lieu cet été à Bercy et au festival Sonisphere, le tout dans une ambiance bien plus intimiste. Après une mise en jambes de rigueur avec "Doctor Doctor" de UFO en intro (aussi utilisée par le groupe britannique), c’est sur une rareté live, "Caught Somewhere In Time", que le groupe de reprises entre en scène.

Coverslave

Fièrement mené par Stéphane Grazziani, quelque peu en difficulté vocale à cause d’un rhume contracté pendant la tournée, le groupe balaie l’ensemble de la période 1982-1992 d’Iron Maiden en n’oubliant aucun album avec Bruce Dickinson au chant. Piece of Mind tire son épingle du jeu avec trois titres joués, dont le rare "Flight of Icarus", dans un set qui mêle classiques ("Fear of the Dark", "Run to the Hills"…) et titres moins évidents, comme "Bring your Daughter…To The Slaughter" (No Prayer for the Dying).

Les musiciens sont en forme, avec Jean-Luc Van Praet et Cédrick Saulnier qui reproduisent fidèlement les parties guitare de Dave Murray, Adrian Smith et Jannick Gers pendant que Michel Vrydag se démène bien en imitant à merveille la basse du leader Steve Harris et qu’Eric Martins-Guerra bat la mesure sur ses toms.

Coverslave

Avec une certaine simplicité mêlée à une pointe d’humour (le métier de cover, c’est un métier de fénéants !), Coverslave n’oublie pas de tout faire pour rappeler les performances d’Iron Maiden, en amenant un Eddie déguisé en soldat britannique de l’époque de la bataille de Baclava (1854) sur "The Trooper" ou en faisant chanter le public comme le faisait Bruce Dickinson sur "Bring your Daughter…To The Slaughter".

Une bien belle entrée en matière pensée pour les mordus d’Iron Maiden, qui ont eu leur compte avec presque une heure de set.

Setlist :

UFO – Doctor Doctor [sur bande]

Caught Somewhere In Time
2 Minutes to Midnight
The Trooper
Revelations
Flight of Icarus
Can I Play With Madness?
Bring your Daughter…To The Slaughter
Fear of the Dark
Run To The Hills

PAUL DI’ANNO
 

Il est maintenant temps de remonter au temps des deux premiers albums d’Iron Maiden, avec un Paul Di’Anno qui arrive sur scène avec difficulté, toujours à cause de son problème au genou, qui ne semble pas s’arranger avec le temps.

Heureusement, le public bouge pour lui. Si l’heure n’est pas aux pogos ou autres mouvements de foule massifs, les acclamations se font nombreuses et le sourire ne quitte pas le visage du public de metalleux, nostalgiques ou tout simplement amateurs des premiers albums d’Iron Maiden. Chacun chante en chœur ces vieux titres qui, pour la plupart, sont absents des sets du groupe depuis plusieurs années, comme "Prowler" ou "Purgatory".

Paul Di'Anno

On remarque que l’accent est mis sur le premier album des anglais, avec seulement un morceau, "Strange World", qui n’est pas joué. Les amateurs de Killers sont tout de même servis, avec notamment un "Murders in the Rue Morgue" bien repris en chœur. Pour rester dans le classique, le final se fait avec Iron Maiden, avec Stéphane Grazziani de Coverslave qui remonte sur scène.

La participation de l’audience est d’une nécessité absolue, car ce cher Paul Di’Anno est en grande difficulté vocale ce soir. Certaines parties sont sucrées, chantées plus vite où vraiment différemment de l’originale, comme "Sanctuary", qui est presque défigurée. Le frontman ne s’en cache pas et avoue que sa voix est "merdique", juste à cause de la fatigue. Il lancera également qu’il est "trop punk pour chanter du metal".

Paul Di'Anno

La voix n’est pas de la partie, mais le chanteur n’a pas perdu sa bonhommie pour autant et ne manque pas de faire des plaisanteries peu finaudes sur la bière, baragouine un français peu châtié en hurlant "pédé, suce ma bite !" et réveille les nostalgiques des années 90 en blaguant sur les Spice Girls. Néanmoins, s’il est d’apparence sympathique, il ne vaut mieux pas provoquer celui qu'on appelle "The Beast", mal en a pris à un fan qui lui a jeté de la bière dessus pendant la chanson "Prowler", qui a subi son œil mauvais et ses menaces.

Avec un show court (1h10) et imparfait, Paul Di’Anno, qui fait parfois figure de rock star déchue, notamment lorsqu’il sort sa cigarette pendant les chansons instrumentales, s’est montré humble et naturel à son public, sans en faire trop, notamment lors de son hommage à Clive Burr, avant "Remember Tomorrow". Si Paul Di’Anno fait ses adieux aux reprises d’Iron Maiden, il signalé qu’il souhaitait mourir sur scène et qu’il comptait sortir un album avec Killers en 2014. Un testament rock n’roll d’un homme qui a décidé de ne plus vivre sur son passé.

Paul Di'Anno

Setlist :

Sanctuary
Purgatory
Wrathchild
Prowler
Murders in the Rue Morgue
Genghis Khan
Remember Tomorrow
Charlotte the Harlot
Killers
Phantom of the Opera
Running Free

Rappel :

Transylvania
Iron Maiden

Photos : Lionel / Born 666 / © 2013
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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