Kataklysm (+ Krisiun et Fleshgod Apocalypse) au Divan du Monde (20.01.2014)

Atomisation du Divan du Monde
 

Le lundi 20 janvier, Paris a subi une déferlante death metal démesurée. Trois groupes de death metal, chacun d’un pays et d’une sensibilité différents ont su faire headbanguer les courageux présents à cette soirée. Kataklysm, en tête d’affiche, a fait part de son death metal moderne direct et destructeur, après un set de Krisiun plus old school et massif. En ouverture, les italiens de Fleshgod Apocalypse ont su apporter une touche de finesse à cette soirée, de manière très réussie.

Fleshgod Apocalypse

Avec un peu d’avance, la soirée commence avec une intro grandiloquente qui laisse le temps aux six membres de Fleshgod Apocalypse de s’installer sur le peu de place qui leur est alloué sur scène. Car non seulement nos italiens costumés et maquillés façon mort-vivant sont nombreux, mais leur attirail de scène, comprenant un piano, prend de la place. De fait, la mobilité des musiciens est réduite, mais cela ne les empêche pas d’assurer le concert pendant les 40 minutes qui leurs sont allouées.

Fleshgod Apocalypse

En effet, le groupe bénéficie d’un son assez massif, sans être trop envahissant et laissant chaque membre s’exprimer, hormis le claviériste Francesco Ferrini, qui a perdu à la courte-paille du mix, coincé entre les grosses guitares et les samples orchestrales. L’interprétation est tout à fait crédible, les membres sont en place, le frontman Tommaso Riccardi assure les riffs comme le growl profond pendant que son comparse Christiano Trionfera sert des solos propres et construits. Seule la voix claire du bassiste Paolo Rossi peut en crisper certains, à cause de son placement un peu imprécis par moments. A ce joyeux méli-mélo de chanteurs s’ajoute une chanteuse lyrique, qui assure les chœurs avec brio et apporte un pendant doux à cette agressivité musicale, notamment de la part du batteur Francesco Paoli.

Fleshgod Apocalypse

Devant un tel spectacle, le public est conquis et se montre très réactif dès le début du concert, preuve que l’intégralité de l’affiche intéresse les fans présents. Les plus téméraires démarrent leur moshpit dès la deuxième chanson, "Minotaur (The Wrath of Poseidon)" et ne déméritent pas tout le long du concert, malgré le fait que deux autres groupes qui ne font pas dans la dentelle les attendent ensuite.

Devant une telle ferveur, Tommaso Riccardi n’hésite pas à remercier l’ensemble des metalleux présents, en affirmant qu’il s’agit du meilleur public depuis le début de la tournée. Un plaisir de toute évidence partagé par la foule, tant le set de Fleshgod Apocalypse est intense et bien orchestré.

Fleshgod Apocalypse

Setlist :

Temptation
The Hypocrisy
Minotaur (The Wrath of Poseidon)
The Deceit
The Violation
The Egoism
Elegy
The Forsaking

Krisiun
 

Après le concert d’un jeune groupe fort bien parti dans sa carrière, il est temps maintenant d’accueillir les vétérans brésiliens : Krisiun. Les trois frangins n’utilisent pas de samples et ne superposent pas de multiples couches sonores, mais arrivent sans problème à faire headbanguer les metalleux avec leur death metal old school suintant et écrasant.

Krisiun

Aux frères Kolesne d’enchaîner pendant 50 minutes des titres aussi massifs les uns que les autres, avec des riffs en acier trempé et des rythmiques apocalyptiques. Côté interprétation, chacun est parfaitement en place, avec Alex et Max qui assurent les parties rythmiques pendant que Moyses massacre sa guitare, notamment avec des solos toujours pertinents et bien placés. Côté voix, le growl d’Alex est profond et puissant et sied parfaitement à l’ambiance brutale des compositions.

Devant une telle boucherie, la bagarre fait rage dans la fosse du Divan du Monde. Encore plus excités que pendant Fleshgod Apocalypse, les fans s’excitent, slamment et exécutent un circle pit d’anthologie sur le sulfureux "Vicious Wrath". Alex Carmago fait remarquer, comme l’avait fait le frontman du groupe précédent, qu’il est devant le meilleur public de la tournée, ce qui renforce la ferveur des fans.

Krisiun

Côté setlist, les Brésiliens piochent çà et là dans leur discographie, de manière à faire un set bien brutal, avec "Combustion Inferno" de Southern Storm ou "Ravager" de Conquerors of Armageddon. Le dernier album en date du groupe, The Great Execution, est tout de même mis en avant, avec trois titres, dont le massif et brutal "Blood of Lions". Agréable avec ses fans, Krisiun offre aussi en fin de set une reprise du classique "Black Metal" de Venom. Superbement exécutée, elle gagne en brutalité.

Après un set massif, mais trop court, au Hellfest 2013, Krisiun revient donc mettre les points sur les i en cinquante minutes. Reste maintenant à espérer que les trois frères du death metal reviendront bientôt, cette fois en tête d’affiche. La réponse positive du public pourrait-elle les influencer ?

Krisiun

Setlist :

Kings of Killing
Ominous
Combustion Inferno
The Will to Potency
Vicious Wrath
Vengeance's Revelation
Descending Abomination
Blood of Lions
Solo de batterie
Black Metal [reprise de Venom]
Ravager

KATAKLYSM
 

Place à la tête d’affiche de la soirée : Kataklysm. Avec un nouvel album, Waiting for the End to Come, en poche et de l’énergie à revendre, les québécois montent fièrement sur scène sur fond de musique épique, avant d’entamer le set avec "Let them Burn". C’est parti pour 1h20 de gros death metal.

Kataklysm

Si le public s’était déjà bien chauffé avec les deux groupes précédents, il explose devant Kataklysm. Les moshpits se mettent en marche dès le tout début du concert, s’élargissent et se font bien violents. Participatifs, les fans réalisent un bien beau wall of death pendant "Blood on the Swans" à la demande de Maurizio Iacono et n’hésitent pas à montrer leur ferveur envers le groupe. On voit aussi tout le Divan du Monde lever le poing sur "Blood in Heaven". On remarque aussi que les slammeurs sont bien accueillis sur scène, avec le chanteur qui donne des accolades à ceux qui le prennent à parti, rappelant l’ambiance des concerts hardcore. Était-ce parce que le Persistence Tour se tenait au Bataclan le même soir ? Nul ne le sait.

Kataklysm

Devant un tel engouement des fans, le frontman Maurizio Iacono n’en finit pas de les remercier chaleureusement et de multiplier les apostrophes sympathiques. Entre deux "Tabarnak !" le chanteur déclare que sa mission est de "faire oublier que c’est lundi [jour du concert]", crie "Tous à poil !" et gratifiera même le public d’un fort amusant "Vive la France libre" avant que le groupe ne se mette à jouer "Kill the Elite". Soucieux de mettre ses musiciens en avant, il fait aussi roter Stéphane Barbe [bassiste] dans son micro après lui avoir fait ingurgiter une bière cul-sec.

Mais la bonhomie du chanteur ne l’empêche pas d’être parfaitement en voix et de sortir des growls d’outre-tombe très proprement. Il en est de même pour le reste de l’orchestre, qui exécute les compos avec brio. Le guitariste Jean-François Dagenais enchaîne riffs carrés et agressifs avec des solos mélodiques de toute beauté pendant que le batteur Oli Beaudoin martèle ses blast-beats avec puissance et précision, aidé par son acolyte rythmique Stéphane Barbe.

Kataklysm

Côté setlist, le groupe met surtout en avant ses albums récents. Ainsi, les trois derniers albums en date prennent plus de la moitié du set. Cela n’empêche pas au groupe de bien représenter In the Arms of Devastation avec quatre morceaux, dont le titre d’ouverture ("Let them Burn") et de clôture (The Road to Devastation). Les classiques "Iron Will" et "In Shadows and Dust" ne sont pas oubliés et les nouveautés, comme "Elevate" et "Like Animals", sont fort bien accueillies.

Après avoir transformé le Divan du Monde en champ de bataille, les trois groupes de brutes au grand cœur sont partis, ne laissant aucun survivant. Unanimes sur la ferveur et l’engouement du public, les artistes ont partagé avec les fans le plaisir de ce concert, qui place la barre très haut en ce début d’année 2014. Reste maintenant à voir ce que Kataklysm réservera au public du Hellfest.

Kataklysm

Setlist :

Let Them Burn
Push the Venom
Like Angels Weeping (The Dark)
Like Animals
As I Slither
At the Edge of the World
Taking the World by Storm
Solo de batterie
Blood on the Swans
Fire
Blood in Heaven
Kill the Elite
Prevail
Iron Will
Elevate
In Shadows and Dust
Crippled & Broken
The Road to Devastation

Et en bonus, le merch de Fleshgod Apocalypse :


Fleshgod Apocalypse

Photos: Arnaud Dionisio / © 2013
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

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