Biohazard (+ Unscarred) au Hangar d’Ivry (09.04.2014)

Un mardi en proche banlieue parisienne, nous allons avoir deux preuves :  que tous les concerts de gros groupes ne passent pas forcement par Paris (malheureusement parfois) et que des salles assez peu connues de banlieue peuvent accueillir de grands concerts qui valent largement le déplacement et, en plus, au rapport qualité/prix imbattable. Nous allons voir cela.

Le Hangar d’Ivry-sur-Seine (94) a une affiche plus que prestigieuse en ce 9 avril à commencer par les thrashers qui montent d’Unscarred dont on vous a déjà parlé ici-même, et en tête d’affiche rien moins que des légendes du hardcore New-Yorkais : Biohazard !

Unscarred


La bande à Niloo entre très vite dans le vif du sujet et assène son thrash pied au plancher durant toute une prestation remarquable de professionnalisme. Malgré une salle un peu clairsemée, l’appanage de la plupart des premiers groupes, la frontiste du quintet, Niloofar, harangue déjà la petite assistance présente et n’arrêtera pas jusqu’à la fin du set.
 


Déployant une énergie communicative réjouissante pour le public, très communicative, toujours en mouvement sur scène et même dehors, en venant s’assoir sur le rebord de la fosse pour lancer un circle pit ! Plus tôt elle aura même réussi l’exploit de faire faire un wall of death, assez réussi, au peu de monde présent. Une vrai meneuse née !
 


Le set est composé des 5 titres de la démo Fake Democracy (toujours dispo, dont une version cassette vintage collector) et de nouveaux titres à paraitre sur leur premier album très attendu, en mai. Servi par un son de très bon niveau pour le style qui permet d’apprécier au mieux ce thrash sans concession diablement efficace sur scène où tout ce petit monde est très carré. Les compos sont originales et puissantes, les vocaux de la charismatique et sympathique Niloo prouvent que le chant féminin n’est pas utilisé que pour du chant clair ou lyrique et qu’il peut calmer bien des grogneurs mâles tant il est viscéral.
 


Alors n’hésitez pas à aller les voir dès leurs prochains passages, vous en aurez pour votre argent. Restez bien attentif à la future sortie de l’album. Pour certifier de la qualité de ce groupe, sachez que le guitariste de Biohazard, Bobby Hambel, assistera entièrement à la pref de nos français qu’il a beaucoup apprécié et portera même un T-Shirt Unscarred quand il montera à son tour sur scène. Prestigieux hommage !
 


 

Setlist :

100 Lashes
Cross the Line
Tsar
It's Over
Reborn
Meet Your Fate
Refused
(New Song)
Fake Democracy

Arhythmia


Croyant que la bande à Billy allait prendre place, nous sommes surpris de voir un autre groupe s'installer, sachant qu’il n’était annoncé ni sur l’affiche, ni sur le site de la salle, ni sur les sites de prévente… Mais on comprend assez vite pourquoi.
 


Car sans être méchant, ces Italiens n’ont pas grand chose à apporter à la musique. Jouant du sous-Biohazard dans un alternative metal hardcore (comme ils sont classifiés) assez ennuyeux entendu mille fois et au jeu de scène honnête mais sans panache pour relever le niveau musical.
 


Seule attraction durant leur passage, un mec du public avec un masque de poulet et une fille avec un gros chapeau de Pokémon que l’on verra partout toute la soirée car totalement survoltée ! Billy s'en souviendra...
 

Setlist :

Intro
LSD
T.N.C.B
Awake
Q.C.N.V
Illusion
One Thing
Last Days
Steps

Biohazard


Après le malheureux intermède transalpin, la salle est maintenant bien remplie pour accueillir ces pionniers du hardcore New-Yorkais. Il est environ 23h et dès les premières salves de "Chamber Spins Three" la salle s’embrase ! Ca sera comme cela durant les 1h30 de déferlantes soniques vraiment exaltantes que se soit au niveau du son, de l’ambiance et surtout de la prestation des américains qui malgré leur renommée internationale, et jouant dans une petite salle de banlieue parisienne, mettront un cœur à l’ouvrage qui fait plaisir à voir. Des pros, des vrais même lorsque Billy Graziadei (chant/guitare) cassera la lanière de sa gratte et continuera quelques minutes dans une position un peu complexe (les chanteurs guitaristes comprendrons) en assurant ses parties sans souci, la classe ! Il jouera également quelques instants en se faisant porter par la fosse en pleine transe.
 


 

Un public littéralement au taquet du début à la fin, montant sur scène en permanence, slamant, pogotant, criant et sautant dans tous les sens sur cette musique qui s’y prête allègrement. D’ailleurs certains sortiront groguis, dont une jeune fille en sang ayant pris une boots de slammer dans le visage mais, malgré le choc, réapparaitra quelques minutes plus tard pour en découdre à nouveau dans la fosse chauffée à blanc. Billy communiquera assez souvent en particulier pour dire combien il apprécie la France et qu’il y a de bons amis.
 


Le groupe formé en 1987 a été bien accueilli presque dès ces débuts dans l’hexagone en particulier avec les albums Urban Discipline (1992) et surtout leur meilleure livraison, State of the World Address (1994) signée chez une major Warner qui ne les grisera pas pour autant. State of the World Address sera leur plus gros succès car ensuite il y aura du bon et du moins bon et nos 4 new-yorkais le savent : ils joueront principalement des titres de ces 2 albums. On notera des classiques tels "Down for Life", "Tales from the Hard Side", "Five Blocks to the Subway" génial, "Punishment" et "Shades of Grey" avec son refrain : « I see the world in a different light / Things are always black and white / Through all these years still to this day / My hardened eyes see only shades of grey » réponse à l’étiquette ridicule de hardcore pour "blanc" dont ils avaient été affublée à l’époque. C’est une chose que le groupe à toujours réfuté car étant eux-même issu des quartiers chauds et multi-ethniques du New-York passablement violents des années 80. Comme un écho logique (sans jeu de mots) aux messages qu’a toujours véhiculé le quartet, on retrouvera aussi cette diversité dans la salle du Hangar où toutes origines et âges confondus sont présents à l’image également de la ville ouverte, aux autres, et n’en déplaisent à certains, cette ouverture fonctionne à Ivry cela s’appelle la tolérance et le savoir vivre ensemble.
 


Elle le prouve également en accuiellant ce concert car non, le metal n’est pas une musique de "blanc" pas plus que le Rap n’est qu’écouté et fait par des banlieusards du 9-3 ou la musique classique destinée aux riches des beaux quartiers. Oui la musique a justement cela d’universel qu’elle explose les cases dans lesquelles certains partis politiques, groupuscules et autres extrémistes religieux veulent essayer d’enfermer la population pour mieux la diviser et/ou lui vendre leur soupe indigeste par but purement mercantile ou électoraliste, selon la catégorie concernée. Ce genre de concert est une preuve flagrante que les gens sont bien plus intelligents qu’eux et savent faire fi des sirènes clivantes et haineuses qu’ils ne vendent, finalement, qu’aux imbéciles.
 


Trève de digression, ce fut une bien belle soirée et pour la modique somme de 10 euros s’il vous plait ! Beaucoup d’éléments positifs pour aller voir plus souvent de grands concerts hors de la capitale où certaines de ses grandes salles proposent un spectacle certes plus grandiloquant mais également tellement formaté et pompeux pour 3 à 4 fois ce prix. A vous de choisir.
 

Setlist :

Chamber Spins Three
What Makes Us Tick
Urban Discipline
Shades of Grey
Wrong Side of the Tracks
Down for Life
Vengeance Is Mine
Tales from the Hard Side
Skinny Song
Survival of the Fittest
Black and White and Red All Over
Five Blocks to the Subway
Retribution
Howard Beach
Victory
We're Only Gonna Die (Bad Religion cover)
Punishment
Hold My Own

Photos : © 2014 Arnaud Dionisio / Anantaphoto
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 

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