Metallurgicales de Denain (07.06.2014)

Metallurgie nordiste

 

Initié par le député-maire Patrick Roy (1957-2011), le festival Les Metallurgicales a pu mettre en place sa sixième édition avec une affiche variée. On retrouve des groupes de death, de thrash ou de glam, old school ou récents et venant de toute part de l’Europe (dont trois de la France). Une journée éclectique qui a pu satisfaire les fans présents.

T.A.N.K .
 

La journée est ouverte par l’étoile montante du metal moderne parisien, Think Of A New Kind. Devant des fans présents dès l’ouverture et bien motivés, les musiciens s’en donnent à cœur-joie pour parcourir la scène en long et en large, se mettant tour à tour en avant selon les besoins des compos. Le chanteur Raf n’hésite d’ailleurs pas à monter sur les barrières pour être encore plus proche des fans.

T.A.N.K.

Ces derniers se montrent d’ailleurs bien excités devant le groupe, en enchaînant moshpits dès le début du set, applaudissant le groupe à tout rompre entre les chansons et même en réalisant un sympathique wall of death en milieu de concert. Cette excitation ne manque pas de motiver le frontman à communiquer abondamment.

T.A.N.K.

Côté musiciens, ça joue de manière carrée et appliquée. Les deux guitaristes Symheris et Nils Coubaron se renvoient la balle avec des riffs modernes et des solos bien interprétés, pendant que la section rythmique, consituée d’Olivier d’Ariès (basse) et Clément Rouxel (batterie), tabasse sans broncher. On notera une interprétation revisitée du classique "Walk" de Pantera, plutôt bien faite pour qui aime les sonorités modernes.

Une ouverture de festival extrême qui a pu faire parler d’elle, pleine de bonne volonté et bien accueillie par les festivaliers.

T.A.N.K.

Setlist :

The Raven's Cry
Inhaled
T.A.N.K. 09
Beautiful Agony
Through the Disgrace
Walk [reprise de Pantera]
Cryptic Words
Disturbia
Brother in Arms

Supuration

Vient maintenant le tour de Supuration, groupe nordiste issu de Valenciennes qui pratique un death metal aux antipodes de celui du groupe précédent. Si T.A.N.K. mise sur le modernisme et l’aspect direct, Supuration pratique une musique plus torturée et progressive, avec des compos plus difficiles à aborder pour le néophyte.

Supuration

Néanmoins, le groupe présente une grande variété sonore, avec des riffs originaux et des compositions soignées et uniques. Les fans ont de quoi se retrouver avec la setlist présentée, qui laisse une part belle à The Cube, deuxième album du groupe, joué en entier.

Supuration

Côté prestation, l’approche du groupe reste particulière aussi. Le frontman Ludovic Loez n’adresse presque pas la parole au public et reste appliqué sur sa guitare, comme son frère Fabrice. Côté rythmique, le bassiste Frédéric Fiévez se montre assez énergique dans son headbang pendant que Thierry Berger offre une prestation carrée. Chacun est appliqué dans son interprétation, notamment Ludovic, qui alterne entre growl et chant clair qui n’est pas sans rappeler celui de Nick Holmes (Paradise Lost).

Avec une approche plus avant-gardiste de la musique, Supuration fait figure d’ovni dans cette affiche qui privilégie le metal direct. L’occasion de voir à quel point l’affiche des Metallurgicales est variée, non seulement sur le papier, mais aussi dans l’essence des groupes présentés.

Supuration

Setlist :

The Old Mirror
Incubation
Prelude
The Elevation
Soul's Speculum
138.JP.08
The Cube
Through the Transparent Partitions
Spherical Inner-Sides
The Accomplishment
4TX.31B
The Dim Light

BlackRain

On laisse l’extrême de côté pour passer au glam rock de BlackRain, groupe parisien qui s’est fait connaître pour avoir participé à l’émission de télévision "La France à un Incroyable Talent". Peu apprécié par une certaine frange de metalleux et en terrain hostile, étant donné que la tête d’affiche est un groupe de thrash metal, le groupe doit batailler pour convaincre le public.

BlackRain

Rien n’est acquis d’avance et une partie de la salle est peu réceptive à la musique des parisiens. Certains s’amusent même à venir provoquer les membres du groupe, ce qui entraine la colère de leur manager, qui interviendra ensuite sur scène pour défendre son groupe. Cette tumulte passée, le frontman Swan redoublera d’efforts pour mettre le public dans ses filets, notamment sur "Rock Your City".

BlackRain

Dans un décor assez travaillé, les musiciens enchaînent les morceaux sucrés et facile d’accès, avec des refrains qui appellent à être chantés par l’ensemble. Si la musique présentée peut paraître un peu générique, force est de constater que certaines compos font leur travail d’accroche, comme "Innocent Rosie", pendant laquelle deux fans peu farouches montent sur scène pour danser autour de Swan.

BlackRain

Il est rarement facile d’être le groupe le moins agressif du lot au sein d’une affiche metal, mais BlackRain a réussi à se faire une place malgré tout en faisant des efforts de communication et en allant chercher le public. Reste à voir si le groupe a réussi à agrandir son parc de fans.

Setlist :

Death by Stereo
Dancing on Fire
Bad Love Is Good
Young Blood
Get A Gun
Dead Boy
Innocent Rosie
Blast me Up
Overloaded
Rock your city
Wild Wild Wild
Burn 'N' Die


Crucified Barbara
 

Exit les groupes français et place maintenant aux groupes internationaux, en commençant avec les Suédoises de Crucified Barbara et leur hard rock basique et facile d’accès. Les compos prennent immédiatement sur le public, plus fourni et plus participatif à la performance des quatre rockeuses qui semblent prendre un pied phénoménal sur scène.

Crucified Barbara

C’est notamment le cas de la chanteuse et soliste Mia Coldheart, qui montre une bonne présence scénique et un grain de voix bien agréable, ce qui lui permet de chanter pendant tout le set avec énergie, sans oublier de calmer le jeu pendant l’intro de "My Heart is Black", lorsqu’elle se retrouve seule sur scène pour chanter son amour pour le hard rock au public ému.

Crucified Barbara

Les quatre crucifiées n’hésitent pas à faire la promo de leur prochain album, In the Red, prévu pour cet été, en jouant deux titres qui en sont extraits : "To Kill a Man" et "Sell my Kids for Rock n’Roll". Ces chansons se glissent bien entre les autres titres présentés, preuve que les Suédoises n’ont pas l’intention de changer la donne pour leur troisième disque.

Crucified Barbara

C’est d’ailleurs le reproche qu’on peut leur faire. On remarque une certaine redondance tout le long du set, avec des compos, qui, malgré l’énergie dégagée, se suivent et se ressemblent. La simplicité des structures et l’aspect basique permet cependant à l’ensemble du groupe de les  interpréter tout à fait correctement

Setlist :

The Crucifier
Play Me Hard
Shut Your Mouth
Sex Action
To Kill A Man
Everything We Need
Losing the Game
Sell My Kids For Rock n' Roll
In Distortion We Trust
My Heart Is Black
Rock Me Like the Devil
Into the Fire

The Haunted

Restons en Suède pour accueillir la prestation de The Haunted, qui délivre un genre de death metal traditionnel furieusement énergique. Les mosheurs reviennent s’en donner à cœur-joie pour détruire l’avant de la fosse aux rythmes bien soutenus de Marco Aro et sa bande.

The Haunted

Sur scène, la sauce est envoyée comme il se doit, avec une section rythmique, composée de Patrik Jensen à la guitare, Jonas Björler à la basse et Adrian Erlandsson à la batterie, qui est parfaitement en place pour envoyer le bois en pleine figure des metalleux présents en manque de sensations fortes. Les trois bourreaux musicaux se débrouillent si bien qu’ils ont tendance à avaler le soliste Ola Englund.

The Haunted

Côté chant, Marco Aro maîtrise parfaitement son organe, growle de manière assez moderne et ne perd pas un iota d’énergie pendant l’heure allouée au groupe. En plus de sa maîtrise vocale, le frontman est très bavard et chaleureux avec le public, expliquant un peu ce qui se passe dans les chansons et lançant deux ou trois plaisanteries avant de bourriner comme il se doit.

The Haunted

Non content de délivrer un set conséquent, le groupe offre  à ses fans français trois nouvelles chansons : "Eye of the Storm", "Infiltrator" et "My Enemy". Toutes sont issues de l’EP Eye of the Storm, qui marque le retour de The Haunted au death metal, avec des influences grindcore sur "My Enemy", qui dure une minute seulement.

The Haunted permet donc au public des Metallurgicales de rebasculer vers l’extrême avant la déferlante thrash de la tête d’affiche à venir…

The Haunted

Setlist :

Dark Intentions
Bury Your Dead
99
Silencer
Eye of the Storm
Trespass
All Against All
My Enemy
In Vein
Hollow Ground
Infiltrator
D.O.A.
No Compromise
Bullet Hole
The Flood
The Medication
The Guilt Trip

Rappel :

Undead
Hate Song

Destruction
 

Arrive maintenant, avec une demi-heure de retard, la tête d’affiche tant attendue : le power-trio thrash metal Destruction. Toujours aussi à l’aise sur scène, les trois allemands ne se laissent pas musicalement ravager par les années et conserve la rage de leur jeunesse. On constate cela avec la setlist, aussi bien composée de vieux morceaux que de morceaux récents, qui sont tous animés par la même flamme thrash incandescente.

Destruction

Le groupe joue donc des classiques de ses débuts, comme "Mad Butcher" ou "Bestial Invasion" et les mélange à ses nouveaux missiles comme "Armageddonizer" ou "Carnivore". Le groupe malaxe sa setlist de manière à ce que le mélange soit homogène, sans y inclure des extraits du tumulte de milieu de carrière du groupe, de l’époque où le frontman Schmier avait quitté le groupe.

Destruction

Ce dernier se montre toujours aussi à l’aise en live. Avec les trois pieds de micro disposé sur chaque côté et au centre de la scène, il peut bouger à loisir et aller voir tous les fans du premier rang pour faire ressortir leur rage primaire, en adéquation avec les titres présentés. Il se montre très communicatif, au point de proposer aux fans ce la chanson qu’ils veulent entendre. Le titre gagnant est "Total Desaster", issu du premier EP du groupe Sentence of Death.

Destruction

Côté interprétation, sa voix n’est pas en reste et il parvient à faire éclater sa rage à la figure du public pendant toute l’heure que prendra le set. Montée à bloc, sa basse est parfaitement audible et bien agressive. Son acolyte Mike, bien qu’il paraisse loin, arrive tout de même à assener les riffs comme il se doit et à jouer comme il faut les solos chaotiques qui font l’identité de Destruction. Derrière sa batterie, le Polonais Vaaver se débrouille comme un chef et détruit toms et cymbales avec furie et précision.

Destruction

Malgré un set un peu court, Destruction a su taper du poing sur la table et montrer qu’il maîtrisait bien son thrash old school après deux ans d’absence des scènes françaises. Un concert qui donne envie de les voir plus souvent en haut de l’affiche.

Destruction

Setlist :

Days of Confusion [sur bande]

Thrash Till Death
Spiritual Genocide
Nailed to the Cross
Mad Butcher
Armageddonizer
Eternal Ban
Life Without Sense
Beyond Eternity [sur bande]
Release from Agony
Carnivore
Total Desaster
Bestial Invasion

Rappel :

Curse the Gods
The Butcher Strikes Back

Photos : ©2014 Fanny Storck.
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe. 
 

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