Scotchés !
A la rédaction du webzine de la rédaction de la Grosse Radio Reggae, nous avons reçu la proposition de chroniquer le futur album des Pinailleurs - Vive la vie. Il sera présenté le 31 mars 2017 lors d'un concert à la salle Wim'Arts de Woincourt à 20 heures.
Légèrement très lointain de notre style préféré, mais néamoins très ouverts d'esprit, nous avons décapsulé cette grenade musicale. Scotchés !
Vive la vie est une réussite. Il possède cette secrète magie faisant que l'auditeur ne peut s'empêcher d'écouter chaque morceau jusqu'au bout. C'est un recueil de nouvelles auditives que nous ouvrons.
Par conséquent, débutons par la couverture. Ce premier impact visuel avant que les images se construisent en musique.
L’album - Vive la vie - est porteur d'humanisme et d'espoir pour les générations futures, notre avenir. Pour caractériser la Vie, Les Pinailleurs ont fait appel à l’imagination des enfants.
La pochette et le livret de l’album sont illustrés par une cinquantaine de dessins de différents formats, avec différentes matières réalisés par vingt-six enfants de 7 mois à 3 ans. Ainsi, la couverture a été réalisée par Margaux, bout ’chou d'un an et demi !
L'album comprend quinze titres. La poésie est de rigueur. L'imaginaire de l'auditeur est continuellement sollicité ainsi que sa réflexion. Un ensemble nous faisant ressentir une palette d'émotions incroyable. Les couleurs musicales complètent à merveille les lyrics. Tout est savamment contrôlé.
Vive la vie - 31 mars 2017
Production : Y’a comme un lézard Prod.
Distribution : Inouïe Distribution
1. TRADERS
2. BONHOMME
3. BIENTÔT
4. COMME SI
5. L'HISTOIRE D'IGOR LE CHERCHEUR D'OR
6. MÉFIANCE
7. CHANSON POUR UN FLIC
8. VOL DE NUIT
9. PARTI
10.LE COMMERSANG
11.LA COMPLAINTE DU CROQUE-MORT
12.VIVE LA VIE
13.RUFUS
14.DÉGAGE
15.L'ÉTRANGER
Commençons par l'oisiveté du titre "Traders". Une pompe swing accompagnée par violon, guitare, contrebasse. La voix de Julien Huet se veut rassurante pour illustrer les propos d'un trader ainsi que le champ lexical de ce métier.
La référence aux Têtes Raides nous claque à l'esprit lorsque démarre "Bonhomme". Accordéon, cor prennent par la main ce petit d'homme qui nous fait revivre les sensations de ce jeune âge. Superbe moment instrumental avec les arpèges de yukulélé qui illustre la naiveté de ce morceau. L'émerveillement d'un père vient clore cette deuxième piste. Gros smile.
C'est une valse qui nous emporte sur "Bientôt". On effleure la peau d'une femme, cet amour rêvé.
"Comme si" la couleur de la peau des êtres humains avaient une importance ? Certains se complaisent pourtant à vivre entre cons et développent ce racisme ambiant. Les paroles reprennent toute cette philosophie du déni soupoudrée d'utopie des Pinailleurs. Le breack des percussions nous font ressentir des vibrations africaines très riches. Il n'en reste pas moins que c'est une valse.
La guitare façon western nous présente le récit d"Igor le chercheur d'or". Cap à l'ouest pour une balade américaine. Le Mississipi et ses bucherons dont l'un d'entre eux, Igor, lâche tout pour devenir chercheur d'or. Les choeurs rappelent le folklore américain comme une B.O d'un film des frères Cohen. L'argent et ses méfaits y sont évoqués.
Vu à la télé "Méfiance" nous pousse à l'extrème. Sur une balade irlandaise l'auditeur regarde par le trou de la serrure de l'ignorance qui provoque cette idée folle du racisme.
Sans doute une réponse à la récente chanson de Renaud. "Chanson pour un flic" nous présente le face à face entre le pouvoir et la force que représente un flic et l'instinct de liberté d'un saltimbanque. C'est du musette Bébé !
Les horizons musicaux se succèdent et nous brassent entre le violon slave et la révolution du pavé dans la gueule.
L'amour, encore et quel plaisir de l'évoquer. "Vol de nuit" est une balade à la guitare classique qui nous décrit les lignes corporelles de notre douce.
Pizzicati et percussions façon Hip-Hop nous immergent dans le bateau en perdition des immigrés qui traversent toutes les semaines ces mers pour sauver leurs vies. S'échapper de sa condition de vie et s'interroger sur l'idée que vivre sans papier permettrait de se promener sur Terre tranquillement. Mais trop souvent la mer se transforme en cimetière.
Ryhtme joyeux + Texte triste = la colère sourde de l'auditeur. "Le Commersang", tout est dans le titre. Une chanson satirique sur les marchands d'armes.
"La complainte du Croque-Mort" où le cor représente le corbillard au côté duquel l'auditeur marche. Souvenirs de VRP, Karpatt, Ogres de Barbacks..., pour une vraie réflexion sur la mort. La transformation en swing-charleston nous fait suivre les tribulations de ce personnage.
"Vive la vie" est une balade à la guitare acoustique et violon. Un texte fort d'un soldat américain en Irak. Dans la tête de cet homme jusque dans la mort. La contrebasse à l'archer est TERRIBLE. Un triple face à face entre la mort - un irakien - cet américain, nous fait ressentir énormément d'émotions.
la fanfare circadienne de "Rufus" raconte la fable d'un clown qui ne fait plus rire. Une morale finale bien taillée.
"Dégage" toutes les multinationales de l'agro-alimentaire !
Une référence à Albert Camus avec ce dernier titre "L'étranger". Le swing ne s'est jamais autant fait manouche. Ce sont les caravanes et leurs voyageurs, comme on les appelle poliment, qui transportent aussi tous nos préjugés. Une triste histoire de tous les jours.
Une réussite pour nous ! Précipitez-vous c'est un album rare, celui dans lequel aucune chanson n'est en dessous des autres. Merci pour cette création.
