Jamaram – Freedom Of Screech

Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore le groupe Jamaram, sachez qu'il nous vient de Bavière, Munich pour être plus précis, formé à l'aube du nouveau millénaire.

La formation actuelle est composée de 8 musiciens emmenés par Tom Lugo au chant, Danger Samy (guitares/chant), Murxen Alberti (batterie), Benni Beblo (basse), Lionel Wharton (claviers), Nik Thäle (percussion), Hannes Beblo (sax), Daniel Noske (trompette).

Leur style est facilement reconnaissable, associant allègrement le reggae à des airs plus latins, passant d'un jeu pop aux rythmes plus funky.
Le band allemand émerge en 2002 au Newcorner Emergenza Festival où ils prennent la deuxième place. Les dates s'enchaînent dans la péninsule et en Europe. Après plus de cent représentations, sort en 2004 l'album Kalahassi sur le label Soulfire Artists. La notoriété grandit.

Ils forment un groupe prolifique à la discographie bien fournie avec déjà pas moins de onze albums dans la musette. Je retiendrais celui avec lequel je les ai découvert en 2010 avec l'album Jameleon, sur lequel on retrouve notamment un duo avec Dub Inc sur le titre "Oh My Gosh".
Depuis leur formation, le groupe a donné plus de deux mille concerts dans toute l'Europe avant de visiter d'autres continents comme l'Afrique ou l'Amérique du Sud.

Le goût de faire ce qu'ils aiment et leur énergie ne les ont pas laissé tomber pour nous offrir en Mars dernier l'album Freedom Of Screech sorti sur leur propre label et Turban Records. Sur ce dernier, ils ont dépassé toutes les limites, sautant les barrières, brisant les codes.
Ces 16 pistes sont un pur condensé de leurs richesses musicales, comme autant de témoignages de leurs diversités et de leurs talents.

Jamaram
Jamaram Band (photo du press kit Soulfire Artists)

On est tout de suite dans le bain avec "Back In A Day" qui ouvre cet album. Sur un rythme ska rocksteady cuivré, le groupe se présente à nous. C'est un clin d'oeil à leurs influences et inspirations diverses qui nous ramène au bon vieux temps du jazz jamaïcain, pour un flashback enjoué qui sent bon le soleil, mêlé à une petite pointe de nostalgie d'une période révolue.

Autre morceau qui nous invite à danser. La version de "Worlds Apart" se pose sur une base funky. La touche américaine se fait sentir au niveau du chant toujours en anglais avec un flow allant à la rencontre du hip hop et de la soul. On appréciera l'interlude new roots qui entrecoupe ce titre.

Cet album compte quelques collaborations. La première d'entre elles est à mettre à l'actif de leur compatriote Conscious Fiyah sur le titre "Why Trouble". Sur un reggae roots rock, ils dressent un triste constat de ce monde, se demandant pourquoi le monde devient fou, et si tout ceci est bien nécessaire.

Puis on fait un passage par le gangsta's rap avec le titre "Off My Lawn", que l'on pourrait traduire par "va voir ailleurs". Un titre aux lyrics explicites entrecoupés de bips pour ne pas en dire trop et frôler la censure.
"Test It" est un intermède fusion qui dure à peine une minute mais qui fait partie intégrante de ce qu'est Jamaram. Un groupe qui voit large avec un mélange d'idées pour une envie de création, avec ce besoin de toujours explorer d'autres sonorités.

Jamaram
photo du groupe aimablement fournie par Chris Pössinger- Soulfire Artists press kit

Il est temps à présent pour eux de parler d'amour, plutôt même de propager ce sentiment fort avec encore la complicité de Conscious Fiyah sur un riddim one shot intitulé "Spread Some Love", toujours interprété dans la langue de Shakespeare avec une incursion dans celle de Cervantes.

"Spread Some Love"

On retrouve le célèbre producteur Umberto Echo à la direction du titre "Nice" pour un remix inédit mêlant habilement le dub à une pointe d'électro. Le morceau en lui-même se veut doucereux et aérien par sa texture vocale, les effets donnés aux claviers étant très justes, couplés aux percussions.

La nuit, la ville se fait plus calme à la lumière des lampadaires et de quelques fenêtres ouvertes. Dans la rue, les enfants peuvent jouer presque sans risques. Qu'il est bon pour eux de vivre des choses simples et de profiter de la vie et des instants qu'elle nous offre. Tel serait un peu la trame de "Easy Life", que l'on s'écoute et que l'on visionne avec le clip sorti il y a quelques mois.

Jamaram - "Easy Life" [ Official Video Clip ]

"Honey Bee" est le moment où l'on se pose un peu et durant lequel on apprécie cette véritable petite douceur sucrée comme le miel. Un vrai régal acoustique pour nos oreilles avec juste une guitare et la voix de Tom compilée à celle de la chanteuse Ami toute aussi douce.
"Like A Rock" est un morceau solidement construit, un new roots entrecoupé de grosses basses. Le besoin d'humanité et de l'autre se fait sentir dans ce titre. Un autre Jamaram stylee.

On pousse les potards avec "We Got The Groove". Un titre qui n'en manque pas, qui donne envie de claquer des doigts sur sa première partie, avant de vouloir bondir suivant le rythme du chant, où l'on peut encore une fois souligner le flow de Tom.

Le reggae reste quand même une des assises principales de leur musique, et ils y reviennent, laissant une belle place aux cuivres avec une déclaration d'amour en forme de pardon avec "Never Ever".
On peut entendre sur les choeurs la chanteuse originaire du Zimbabwe Tariro neGitare, comme pour rappeler leur attachement à la Terre mère, se remémorant les bons moments passés sur ce continent il y a quelques années.

Leur côté latino ressort clairement avec le titre "Pa Mi Gente" à forte consonance ibérique avec la présence de Don Caramelo, pourtant lui aussi allemand de surcroît. Un morceau à fort penchant salsa caliente faisant la part belle aux percussions.
Pour la tune suivante "Fine, Fine, Fine", ils ont invité le groupe géorgien Passafire, ce qui amène à ce titre une sonorité roots rock.

Jamaram - Freedom Of Screech

Comme ils l'ont fait au début de cet album, ils reprennent un rythme rocksteady dans cet avant dernier titre "Girlfriend" histoire de nous faire danser jusqu'au bout.
Pour conclure cet album, ils optent pour une note plus calme avec ce new roots électronisé juste ce qu'il faut. Avec cet ultime "Cross The Line" (Analog Bass Camp Mix)  titre qui résume la philosophie du groupe, Jamaram nous donne déjà envie d'en entendre plus. Nul doute qu'ils n'en resteront pas là.

Jamaram - Freedom Of Screech
Jamaram - Freedom Of Screech - Artwork pochette album

Tracklist:

1 - Back In A Day
2 - Worlds Apart
3 - Why Trouble
4 - Off My Lawn
5 - Test It
6 - Spread Some Love
7 - Nice (Umberto Echo Remix)
8 - Easy Life
9 - Honey Bee
10 - Like A Rock
11 - We Got The Groove
12 - Never Ever
13 - Pa Mi Gente
14 - Fine, Fine, Fine
15 - Girlfriend
16 - Cross The Line (Analog Bass Camp Mix)

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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